Marie, quelles conséquences la mobilité de votre conjoint a pu avoir sur votre parcours professionnel ?

Quand j’ai rencontré mon mari, j’occupais un poste à responsabilités en restauration après un BAC+3 en hôtellerie et nous nous sommes vite rendus compte de la difficulté d’accorder nos deux rythmes de travail à horaires décalés.    
A la suite d’une mutation de mon mari, j’ai quitté mon emploi et j’en ai profité pour me poser des questions sur l’orientation que je voulais donner à ma carrière afin de mieux concilier vies familiale et professionnelle. Vu que j’avais acquis des compétences en comptabilité et gestion de paie, j’ai changé de voie et j’ai enchaîné les expériences via une agence d’interim. La succession des CDD sur un CV peut parfois faire peur aux employeurs, mais je n’ai jamais voulu cacher la particularité de mon parcours pour expliquer les changements de régions et d’emploi réguliers. Cela fait partie de la vie et c’est ce qui m’a permis de suivre le rythme des mutations, passage en école et séjour en outre-mer.
Après l’arrivée de mes enfants et à la fin d’un congé parental, j’ai souhaité faire une formation dans la petite enfance, secteur qui me permettait, avec un mari qui avait un rythme extrêmement engageant et soutenu, de poursuivre ma vie professionnelle tout en étant présente pour mes enfants. Je ne me voyais pas prendre un poste à responsabilité ou nécessitant de faire face à une forte pression.    
Certaines personnes diraient qu’elles se sont sacrifiées pour la carrière de leur conjoint, ce n’est pas mon sentiment. Mon parcours professionnel a certes été défini par cette situation familiale mais c’était aussi un choix de ma part de privilégier des métiers ou secteurs me permettant de trouver l’équilibre qui me convenait entre mon travail et ma famille.    
Par rapport à nos parcours professionnels, les mutations sont, selon moi, des occasions de prendre un nouveau départ. J’aime le changement, j’ai aimé les mutations, cela ne m’a jamais dérangé car j’ai toujours réussi à rebondir.

Comment avez-vous découvert ORYX, la plateforme d’emploi conçue par la Gendarmerie pour les conjoints de gendarmes ?

Après une nouvelle mutation et une arrivée en Île-de-France, j’ai découvert ORYX par le biais de mon mari. J’ai fait partie de l’expérimentation, je devais être l'une des premières inscrites. Après ma demande de création de compte, j’ai été appelée rapidement par un personnel du bureau de la reconversion et de la transition professionnelle de la Gendarmerie pour prendre mon besoin et confirmer la création de mon compte. Lorsque j’ai été la recherche d’un emploi, je me suis rendue sur ORYX où j’ai pu faire part de mon intérêt pour certaines offres. J’ai apprécié être recontactée très vite par une conseillère, qui m’a proposé de lui envoyer mon CV et de me rencontrer.    

Pouvez-vous nous raconter l'accompagnement dont vous avez bénéficié ?

Lors de l’entretien, j’ai pu bénéficier d’une aide précieuse pour me mettre à jour sur le marché du travail local et retravailler mon CV. C’est important d’expliquer nos parcours et d’avoir un interlocuteur qui a connaissance des contraintes opérationnelles de nos conjoints et de leur impact sur notre activité professionnelle. Je me disais que mon CV devait refléter un comportement instable. La conseillère m’a aidée à prendre confiance et à valoriser la particularité de mon parcours : même pendant une période d’inactivité professionnelle, on peut développer certaines compétences et qualités particulières. En dehors de la formation et des expériences professionnelles, le savoir-être est également très important.    
J’ai pu découvrir le site internet choisirleservicepublic, qui est une vraie mine d’or et propose des offres du secteur public dans des métiers variés ainsi que pour tous types de profils. J’ai postulé à plusieurs offres et dès le premier entretien, j’ai été recrutée en tant que contractuelle sur un poste administratif dans un service budgétaire.

Votre avis sur ORYX ?

Avec ORYX, la Gendarmerie dans la continuité du plan famille, prend davantage en compte l’impact que peuvent avoir les mobilités sur l’activité professionnelle des conjoints.
A notre niveau, nous contribuons également au fonctionnement de la Gendarmerie et nous sommes sensibles à cette attention particulière.    
L’existence d’ORYX pourrait également rassurer des jeunes conjoints de gendarmes qui commencent leur vie active et qui pourraient se poser des questions sur la gestion de ces mobilités en termes d’emploi.

Des conseils à donner ?

Ce que je retiens de mon parcours : profiter des mobilités pour faire le point sur sa situation professionnelle, se poser les bonnes questions et éventuellement reprendre des formations.
Si je n'avais qu’un conseil à donner cela serait qu’il faut oser : oser demander de l’aide et aller à la rencontre des gens. En arrivant dans une région où on ne connaît personne, il est très important de se constituer un réseau. ORYX permet d’ajouter un réseau supplémentaire en rencontrant un conseiller ou des recruteurs. Même si une rencontre n’aboutit pas directement à un poste, cela aura permis de recueillir des informations ou d’affiner sa recherche.