FOCUS interview de reconverti accompli

  • Par la rédaction du site gendarmerie nationale
  • Publié le 13 novembre 2023, mis à jour le 13 novembre 2023

Après 20 ans de carrière en gendarmerie, Thibault nous fait partager sa transition professionnelle dans la fonction publique au sein de la police municipale. Pour lui, le premier poste après la gendarmerie ne fut pas le bon, et c’est avec beaucoup de persévérance qu’il a pu aboutir à sa nouvelle carrière dans une police municipale lui convenant parfaitement aujourd’hui. Son parcours de reconversion a été guidé par la remise en question dans le but de se réinventer.

Que faisiez-vous en gendarmerie ?

Je suis entré en école de sous-officier en 2001 âgé d’à peine 19 ans et j’ai servi 20 ans en gendarmerie. Après six années passées en gendarmerie mobile, j’ai intégré la gendarmerie départementale en vue de passer les tests du Groupe d’Observation et de Surveillance (GOS). J’ai servi au peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie de Rouen, puis j’ai intégré le GOS d’Orléans.

Un congé sans solde entre 2012 et 2013, pendant lequel j’étais détective privé, m’a permis de tester ma capacité d’adaptation au monde professionnel civil, renforçant mon intention de quitter ma spécialité d’équipier GOS pour démarrer une nouvelle carrière. J’avais l’envie de me challenger professionnellement pour évoluer en dehors de l’Arme et avoir ainsi un nouvel élan dans le civil. Les années qui ont suivi, j’étais affecté au groupe d’appui opérationnel de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante, puis au GOS d’Ile-de-France.

Comment en êtes-vous venu à envisager une transition professionnelle ?

La reconversion s’est imposée naturellement, j’ai pris attache en 2020 avec la cellule de reconversion de la DGGN (Direction Générale de la Gendarmerie Nationale) où j’ai terminé ma carrière.

La police municipale a été un choix logique et rationnel : entré en gendarmerie à 19 ans, je ne connais pas d’autre métier et je me suis vite aperçu que beaucoup de villes recherchent un profil comme le mien. Ainsi, je suis devenu Chef de Service de Police Municipale.

En quoi consiste votre nouvelle activité ?

Aujourd’hui, je suis affecté dans une unité très urbaine de 38 agents, dans laquelle je suis l’adjoint de la Directrice. Mon rôle est de faire l’interface entre le terrain et les agents d’un côté, et la chef et les élus de l’autre. Je répercute les consignes de la mairie, je suis en prise directe avec les usagers de la ville à qui nous nous devons d’offrir le meilleur service public possible. Le métier est très varié : répression, RH, budget, insalubrité et gestion d’organisation.

Avoir été gendarme est un atout pour ce poste où la polyvalence du métier de gendarme permet d’être à l’aise face à la population, victime ou auteur de faits pénalement répréhensibles.

Le premier poste en démarche de reconversion était-il le bon ?

Lorsque j’ai quitté l’Institution, j’ai été retenu dans une première mairie qui me donnait l’impression d’être idéale. Mais au bout de quelques mois, je n’étais pas en adéquation avec la vision stratégique de cette police municipale, que je trouvais davantage portée sur la prévention que sur la répression. J’ai donc commencé à chercher un nouveau poste, et j’ai eu l’embarras du choix puisque les 4 CV que j’ai envoyés ont tous mené à des entretiens qui se sont avérés positifs.

Avez-vous un conseil pour des militaires en démarche de reconversion ?

Pour les candidats qui liront ces quelques lignes, je ne peux que les encourager à se rapprocher d’anciens camarades ayant sauté le pas, et ne pas s’arrêter au premier forum emploi. Dans mon cas, j’ai pu exercer deux métiers différents mais complémentaires, c’est ce qui est enrichissant.

De manière générale, intégrer une nouvelle entité avec humilité et envie d’apprendre débouchera forcément sur une belle expérience professionnelle. Chaque candidat doit avoir confiance en soi, et une fois en poste, savoir se tourner vers l’équipe qui l’entoure pour partager le savoir.

La reconversion est un projet important auquel il faut également associer sa famille. L’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est meilleur pour moi aujourd’hui, mais cela induit également de quitter la caserne pour partir à la recherche du logement idéal dans le civil… découvrant ainsi un nouveau cadre de vie.

Quel est votre retour d’expérience ?

Il m’a fallu quasiment 9 mois de recherche soutenue pour décrocher mon premier poste, après envoi d’environ 20 CV et lettres de motivation à travers toute la France. Les premiers envois étant restés lettre morte, j’ai alors totalement remodelé ma lettre de motivation que j’avais écrite de manière basique, assez stéréotypée,  en m’inspirant des modèles disponibles sur le web. Il faut être persévérant et ne pas se décourager au bout du premier refus.

Enfin, pour ce qui est de la police municipale, chaque mairie est différente et chaque ville a ses spécificités. De la même façon que pour une entreprise dans le secteur privé, il faut ainsi bien se renseigner sur chacune des structures visées pour que l’entretien se déroule du mieux possible.

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