FOCUS interview de reconverti accompli

  • Par la rédaction du site gendarmerie nationale
  • Publié le 13 novembre 2023, mis à jour le 13 novembre 2023

Après 25 ans de service en gendarmerie, Bruno décide de concrétiser sa reconversion civile au sein de la SPA, Société Protectrice des Animaux, pour devenir enquêteur. La SPA, c’est 47 000 animaux recueillis chaque année dans les 62 refuges de France, mais aussi : de la prévention, de la lutte contre la maltraitance et le trafic d’animaux. Accompagné de Christelle, responsable du pôle investigation, ils nous livrent leurs témoignages complémentaires.

Que faisiez-vous en gendarmerie ?

Je voulais être professeur de mathématiques et j'ai arrêté mes études pour essayer de rentrer au régiment de cavalerie, c'était un rêve de gamin ! A ma sortie d’école de gendarmerie, j’ai été affecté au régiment de cavalerie, j’ai donc fait beaucoup de postes à cheval mais à la suite d’une blessure j’ai été détaché un an à la brigade régionale de Compiègne. Mon dernier poste était au Bureau de l'action sociale à la Direction Générale, pour lequel je gérais l'accompagnement des blessés graves, des orphelins et des familles éprouvées, principalement.

Quel est votre parcours de transition professionnelle ?

J’ai effectué ma reconversion au bout de 25 ans de service en gendarmerie. Il s’agissait d’une opportunité professionnelle à 50 ans, j’avais envie de relever ce challenge du retour au terrain et de revenir à mes premiers amours : la cause animale.

Le fait d’animer un réseau de 260 bénévoles en autonomie était pour moi valorisant et intéressant : j’ai postulé sans plus attendre. Ma période de reconversion a duré 6 mois, ponctuée d’entretiens avec mon conseiller en transition professionnelle. Il m’a accompagné sur mon départ de l’Institution et même sur mon futur poste en me donnant des conseils pour la candidature ou encore l’entretien d’embauche : une aide précieuse dans ma démarche. Cet accompagnement fait avec sincérité sur la fin de ma carrière en gendarmerie a permis de me mettre le pied à l’étrier pour basculer dans le civil.

En quoi consiste votre nouvelle activité ?

Aujourd’hui, je suis référent régional délégué et enquêteur du secteur nord à la SPA. J’ai la responsabilité du recrutement des bénévoles sur mon secteur, de la formation, du soutien RH et technique ainsi que de l'animation du réseau. J'interviens sur le terrain pour des cas complexes, participe aux enquêtes techniques et apporte l'expérience judiciaire. Ce travail très humain, il faut l’accomplir avec une sensibilité nécessaire à la cause animale tout en ayant une maîtrise de ses émotions face à des situations dramatiques.

Je travaille avec une équipe formidable et j'ai retrouvé un pôle investigation avec les valeurs humaines de la gendarmerie. Le poste m'a été décrit avec les qualités que je recherchais et je vis exactement ce qui m'a été présenté !

Avez-vous un conseil pour des militaires en démarche de reconversion ?

J’ai eu la chance de bénéficier des conseils du Bureau de la reconversion qui propose un service d'accompagnement et de soutien aidant au projet professionnel. C’est important pour prendre les bonnes décisions et clarifier les choses. Mon conseiller a répondu à toutes mes angoisses, car il ne s'agit pas que d'un projet professionnel mais bien d'un projet de vie.

Christelle SOLLIER, responsable du pôle investigation et major de police en disponibilité depuis 3 ans

Quelles sont les valeurs ajoutées dans le recrutement d’un gendarme reconverti ?

Les missions d'investigation et la lutte contre la maltraitance animale attirent policiers et gendarmes.

La grande valeur ajoutée est la connaissance du tissu des facteurs déclencheurs et être en capacité de mener des enquêtes d'environnement. La culture d'enquête est un avantage pour franchir la porte d'un commissariat ou d'une gendarmerie afin de faire les démarches. Ce sont par exemple deux anciens gendarmes à la cellule anti trafic qui accompagnent les autres collègues n'ayant pas cette fibre d'enquête.

La maîtrise du domaine judiciaire est également un atout : comment décrypter une infraction ? Où chercher ? Que mettre en évidence quand la décision tend vers un dépôt de plainte ? La situation est-elle légale ou illégale ? Autant de questions qui nécessitent d’être averti sur le plan judiciaire des infractions, permettant ainsi de véritablement peser dans les discussions avec les propriétaires des animaux.

L’expérience d’un ancien gendarme permet de piloter des bénévoles dans leurs investigations et d’orienter leurs regards sur la maltraitance.

Que vous apporte Bruno dans votre équipe ?

La capacité d’écoute et un certain recul sur les situations conflictuelles sont des qualités indéniables pour ce métier. La formation du gendarme en termes de  gestion des conflits, par exemple, apporte une véritable plus-value dans nos pratiques professionnelles. Bruno est un collaborateur de grande confiance, il est apaisant dans des situations de crise et il faut user de beaucoup de médiation pour intervenir.

Le gendarme n’a que des atouts : l’investissement, l’engagement, la capacité à travailler à la fois en autonomie et en équipe, savoir rendre compte, sans oublier la loyauté et l’état d’esprit d’une brigade toujours force de proposition.

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