Dans GOS, il y a groupe !
- Par le capitaine Tristan Maysounave
- Publié le 21 mars 2025

Confrontés à la délinquance du haut du spectre, les Groupes d’observation surveillance (GOS) mènent des missions à la fois complexes et dangereuses, dont le succès est le résultat d’un travail d’équipe. Qualité indispensable à un équipier en GOS, la capacité à travailler en groupe est recherchée dès les phases de sélection visant à intégrer ces unités.
23 h 30, dans un quartier résidentiel de Lyon. Deux équipiers d’un GOS s’affairent autour d’un véhicule. Le premier, penché sous la voiture, fixe une balise afin de suivre les déplacements de son propriétaire. Le second, « la sécu », vérifie que personne ne les ait remarqués. Comme le terme l’indique, il est chargé d’assurer leur sécurité le temps de l’opération. Munis d’oreillettes, ils rendent compte de l’avancée de celle-ci à leur chef de groupe, posté dans la « command car » (véhicule opérationnel permettant de commander les effectifs engagés sur le terrain, NDLR), à quelques centaines de mètres de là. Comme à chaque fois, le succès de l’opération dépend d’un ensemble d’actes individuels réalisés au sein d’un groupe.
« Le GOS, c’est un peu comme un orchestre »
Pose de balise et de sonorisation, filature, captation d’images, autant de missions que les gendarmes d’un GOS peuvent conduire afin d’accumuler les preuves permettant de confondre les auteurs de crimes ou délits, notamment en matière de criminalité organisée. Ces opérations exigent de l'organisation, de la discrétion et de l’autonomie. Les équipiers en GOS, qui se voient assigner des tâches définies, doivent en effet souvent réaliser ces actes seuls ou en petit groupe, en s’adaptant aux contraintes du terrain. Dans le cadre d’une filature, par exemple, les équipiers se relaient ainsi à bord de plusieurs voitures, afin d’éviter d’être décelés par la target (l’individu faisant l’objet de la filature, NDLR). Les occupants de chacun des véhicules réalisent ainsi des actes individuels qui s’insèrent dans une manœuvre coordonnée au sein d’un groupe. De même, lors de la pose d’une sonorisation dans un domicile, si un équipier d’un GOS agit seul à l’intérieur de celui-ci, son action s’inscrit dans le cadre d’une opération plus globale, au cours de laquelle ses camarades sont chargés de garantir sa sécurité, notamment en s’assurant qu’aucun individu ne revienne au domicile pendant l’opération.
« Sur le terrain, nous travaillons toujours en groupe, explique l’adjudant Cédric, affecté au GOS de Lille. C’est d’ailleurs pour cela que nos unités s’appellent des groupes d'observation surveillance. Lorsqu’on part en mission, c’est d’une certaine manière tout le GOS qui part derrière la target et c’est un peu comme un orchestre. Chacun joue sa partition parce que chacun sait ce qu’il a à faire, et il y a le chef de groupe, qui est le chef d'orchestre, dont la mission est de guider et de corriger. » Et l’adjudant-chef Tom, du GOS d’Île-de-France, d’ajouter : « savoir travailler en groupe est primordial afin de pouvoir prétendre servir en GOS. En raison du danger que cela représente, nous ne travaillons jamais seuls. Nous avons toujours besoin de nos camarades pour accomplir la mission. »
Le chef d’escadron Arnaud, commandant le GOS d’Île-de-France, complète : « de manière pragmatique, le principe d'action du GOS, à la différence d’autres unités, c’est que lorsque nous sommes saisis d’un dossier, nous nous refermons sur nous-mêmes afin de nous concentrer dessus. La force du groupe et la cohésion sont alors deux impératifs majeurs. Nous avons en permanence besoin les uns et des autres et il nous est difficile de nous appuyer sur l’extérieur. »
Déceler la capacité à travailler en groupe au cours des sélections
« C’est un groupe qu’on veut voir », hurle le chef d’escadron Christophe Ciszewski, conseiller observation surveillance au sein de la Direction générale de la Gendarmerie nationale, à l’attention des candidats aux sélections GOS.
Ces tests, visant à recruter de nouveaux équipiers en GOS, sont organisés chaque année par le Centre national de formation au renseignement et à l'investigation (CNFRI) et le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), avec le concours d'instructeurs provenant des différents GOS métropolitains. Cette année, ils ont eu lieu en janvier. Bien que les candidats soient évalués individuellement au cours de la semaine de sélection, les instructeurs, équipiers ou commandants de GOS attendent d’eux qu’ils fassent preuve de cohésion. « L’esprit de groupe constitue un véritable critère lors de ces sélections, précise l’adjudant Cédric. Nous voulons leur faire comprendre qu’au cours des tests comme en unité, ils n’y arriveront pas tout seuls. »
Les candidats sont évalués sur des épreuves mobilisant à la fois leurs capacités physiques et intellectuelles. Une partie des exercices se déroule à Paris, afin de les confronter à des missions d’observation surveillance en zone urbaine. Ils sont organisés par le chef d’escadron Arnaud : « Les ateliers nous permettent de les mettre en situation de manière individuelle mais également de les évaluer au sein d'une action collective, parce que le cœur de notre métier, c'est le collectif. En GOS, c’est le collectif qui fait la force. »
À l’issue des tests, les candidats sélectionnés suivront une formation initiale de dix semaines, pendant laquelle l’esprit d’équipe leur sera indispensable pour progresser rapidement. Ils commenceront également à tisser des liens particulièrement forts avec leurs camarades. « L’esprit de groupe est d’autant plus indispensable que les GOS, c’est une vraie famille, conclut l’adjudant Cédric. Il n’y a que 21 GOS en métropole, nous nous connaissons tous. »
Sélections GOS : entretien avec le chef d’escadron Arnaud, responsable des exercices parisiens
Au début de l’année 2025, se sont déroulées les sélections...
Article

Contacter la gendarmerie
Numéros d'urgence
Ces contenus peuvent vous intéresser
Carnaval de Bergues : 25 000 carnavaleux ont défilé sous la protection des gendarmes
Le carnaval de Bergues s’est déroulé ce dimanche 30 mars 2025....
Article

Les gendarmes sécurisent deux festivals de musique sur le domaine des Portes du Soleil
Du 15 au 22 mars 2025, les festivals Rock the pistes et Snowboxx ont réuni...
Article

Lutte contre le narcotrafic : l’action des gendarmes de Haute-Savoie au cœur des quartiers de reconquête républicaine
Tandis que la lutte contre les stupéfiants constitue une priorité...
Article

Formation initiale F173 : 62 nouveaux motocyclistes brevetés au sein de la gendarmerie
À l’issue de la formation initiale motocycliste qu’ils ont suivie...
Article
