Résumé

Lors d'un tir d'arme à feu, des résidus d'amorce, de poudre, ainsi que des résidus métalliques issus du projectile, de la douille et/ou de l'arme sont générés. Se formant au départ d'un coup de feu, ces résidus se déposent dans l'environnement proche du tireur (mains, vêtements, cheveux ...) et permettent dans le domaine des sciences forensiques d'apporter des éléments de preuve quant à une éventuelle utilisation/manipulation/contamination par arme à feu. On distingue ainsi les particules de résidus de tir inorganiques (IGSR) et les molécules organiques de résidus de tir (OGSR). L'association des deux types sont ainsi regroupés dans la littérature, de façon usuelle, sous le terme de résidus de tir d'arme à feu (GSR).

Conventionnellement, l'étude des GSR prote, de façon quasi exclusive dans les laboratoires, sur l'analyse des résidus de tir inorganiques pour différentes raisons. Technique de prédilection depuis de très nombreuses années, la microscopie électronique à balayage couplée à un spectromètre à dispersion d'énergie (MEB/EDS) reste encore à l'heure actuelle la seule technique de mesure permettant de détecter individuellement les particules d'IGSR, d'évaluer leur forme et leur composition chimique élémentaire, l'ensemble fonctionnant de manière totalement automatisée via l'utilisation d'un logiciel pilote. Cependant, malgré ce monopole quasi exclusif pour la thématique, la technologie a évolué et plusieurs recherches proposent d'autres approches pour la caractérisation de GSR. A l'heure actuelle, il n'existe pas de techniques ou méthodes d'analyses permettant de remplacer l'utilisation du MEB. Toutefois d'autres technologies peuvent amener des informations complémentaires lors d'une expertise. C'est le cas de la chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC) couplée à la spectrométrie de masse en tandem (HRMS/MS) qui permet la caractérisation des OGSR. Des études récentes ont montré que cette technique peut être utilisée avec succès pour compléter les analyses MEB/EDS en vue d'acquérir des renseignements supplémentaires utiles aux enquêteurs sans impact sur leur méthode de travail (prélèvements).

Ainsi c'est à la lumière de ces éléments qu'intervient ce projet d'étude de faisabilité d'analyse conjointe IGSR/OGSR, qui est actuellement toujours en cours via la continuité opérée par un stage académique.