Journal de bord de la VCSM P613 Charente - épisode 4 : assumer de multiples engagements
- Par le capitaine Tristan Maysounave
- Publié le 12 octobre 2024

En Guyane, nous avons embarqué pendant plusieurs jours à bord d’une vedette de la Gendarmerie maritime. Dans ce dernier épisode, découvrez les autres missions remplies par son équipage.
En début d’année, l’équipe de Gendinfo a réalisé un reportage d’un mois en Guyane. L’objectif était de valoriser les unités de gendarmerie implantées dans ce département et de raconter leurs engagements, souvent méconnus. À cette occasion, nous avons pu réaliser une immersion aux côtés des gendarmes de la Vedette côtière de surveillance maritime (VCSM) P613 Charente, commandés par le major Aurélien Coutant.
En Guyane, les gendarmes maritimes assurent trois missions principales. Outre la police des pêches, ils sont engagés dans le cadre de l’opération Titan, ainsi qu’en matière de Lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI).
Opération Titan : protéger les lancements opérés par le Centre spatial guyanais
Lors d’un lancement effectué par le Centre spatial guyanais (CSG), un navire de la gendarmerie maritime est nécessairement présent afin de sécuriser la zone se trouvant sous le couloir de vol de la fusée. Cette mission peut donc être assurée par la VCSM La Charente ou par L’Organabo. Un Patrouilleur Antilles-Guyane (PAG) de la Marine nationale est également engagé. L’action combinée des navires doit permettre de blanchir la zone en empêchant toute présence, notamment de pêcheurs qui trouvent fréquemment refuge dans les criques que dissimule la côte.
« La mission Titan est prioritaire sur toutes les autres, explique le major Aurélien Coutant. Lorsque nous sommes engagés dans le cadre de cette opération, nous devons par exemple obtenir l’autorisation du Poste de commandement (P.C.) Uranus du CSG, afin d’intervenir pour secourir un navire en détresse. Nous sommes engagés 48 heures avant le lancement, afin de blanchir la zone. Le PAG s’occupe du hauturier pendant que nous assurons le ratissage de la côte et des criques. Celles-ci ne sont accessibles que par la mer. En conséquence, nous trouvons fréquemment des bateaux de pêche. Les lancements pouvant être décalés en raison de différents paramètres, nous sommes en mesure de tenir 24 heures supplémentaires. »
Les gendarmes maritimes de la VCSM participent également à la sécurisation du navire hybride d'Ariane Group, Le Canopée, chargé de convoyer les éléments de la fusée Ariane 6 ainsi que les satellites depuis la métropole. « À la fin de l’année 2021, nous avons par exemple pris en compte le navire transportant le télescope spatial James Webb à 60 nautiques au large et nous l’avons escorté jusqu’au port de Kourou », raconte l’adjudant Gwenaël, mécanicien de bord.
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Au cours de ses navigations, l’équipage de La Charente mène également des actions de lutte contre l’orpaillage illégal.
LCOI : barrer la route aux pirogues logistiques
Les garimpeiros (chercheurs d’or clandestins, NDLR) empruntent les fleuves guyanais à bord de pirogues afin de transporter le matériel et les vivres nécessaires à l’orpaillage illégal. De nombreuses unités conduisent des actions d’interception de ces embarcations, à l’image de l’Antenne du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (AGIGN) de Cayenne.
Les VCSM positionnées en Guyane concourent également à cet engagement.
« Nous menons essentiellement des contrôles d’opportunité dans ce domaine, explique le commandant de La Charente. Nous parvenons à intercepter les pirogues logistiques les moins conséquentes. Concernant les plus imposantes, elles disposent de fortes propulsions pouvant atteindre 200 chevaux. La seule solution est de les pousser à la faute en les forçant à « beacher » avant qu’elles ne nous sèment. Notre action est limitée par notre tirant d’eau. Nous nous coordonnons avec les autres unités, comme l’AGIGN ou la Brigade fluviale et nautique (BFN) de Matoury. Celle-ci dispose d’un intercepteur ultra-rapide plus adapté à l’adversaire. »
« Jaguar », l’intercepteur ultra-rapide de la Brigade fluviale et nautique de Matoury
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Le secours en mer constitue également un devoir pour les gendarmes de La Charente. Participant à plusieurs sauvetages chaque année, ils s’entraînent en conséquence.
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