Les Team security liaison officers, des gendarmes au plus proche des délégations internationales
- Par la lieutenante Floriane Hours
- Publié le 03 mars 2023

Du 5 au 19 février 2023 ont eu lieu, à Courchevel et Méribel, les championnats du Monde de ski alpin. À cette occasion, 78 délégations venues du monde entier se sont rendues sur place. Pour assurer leur sécurité et faire le lien entre elles et les forces de sécurité présentes (en l’occurrence la gendarmerie), des militaires de l'institution ont été employés sur un poste bien particulier, celui de TSLO.
Habillé en civil, le brassard gendarmerie à portée de main - discrétion oblige - le maréchal des logis-chef Vincent observe attentivement la zone d’arrivée de la piste de ski, appelée dans le jargon, la raquette. Positionné un peu en retrait des athlètes, il scrute les environs. Ce jour-là, la compétition se déroule à Méribel avec les équipes féminines. À Courchevel, il n’y a donc pas grand monde, si ce n’est les équipes masculines, qui, sur la grande piste de l’Éclipse, s’entraînent pour l’épreuve du lendemain. Mais Vincent, qui a en charge plusieurs de ces délégations, a tout de même tenu à passer les voir avant de repartir sur la station voisine. Car parmi les sportifs, il y a ici certaines délégations qui sont sous sa responsabilité.
Un lien direct et privilégié entre les délégations et le groupement de gendarmerie
Mis en place sur de grands événements, notamment sportifs, tels que la coupe du Monde féminine en 2019 ou l’Euro de football en 2016, les Team security liaison officers, ou TSLO ont pour mission d’assurer la coordination entre les forces de l’ordre (gendarmerie ou police) et les délégations internationales. Rattachés aux TLO (Team Liaison Officers), eux-mêmes rattachés au comité d’organisation, les TSLO ont pour but concret de répondre aux questions de sécurité qui peuvent être posées par les délégations étrangères, que ce soit en termes de tranquillité lors des moments de repos (intrusion de personnes dans l’hôtel…), ou en termes de sécurité, notamment lors des compétitions.
À cette fin, ils font quotidiennement des points de situation avec les TLO. « Quand on se voit, le matin, en fin de journée ou au déjeuner, puisque l’on déjeune ensemble, on discute des potentiels sujets sensibles, des problèmes en matière de sécurité que les équipes pourraient rencontrer ou avoir rencontrés. Après, durant la journée, on va voir dans les hôtels où les délégations sont hébergées, on leur laisse notre numéro de téléphone pour avoir un contact rapproché au cas où il y aurait un problème. On se déplace également sur les sites d’entraînement ou de compétition, et on navigue autour de la raquette, pas très loin des athlètes, pour faire face à tout éventuel problème. On reste en retrait, mais on est là, à côté », explique Vincent.
Sens du contact et discrétion
Pour la gendarmerie nationale, mais également pour les délégations et le comité d’organisation des championnats, la plus-value d’un tel partenariat est double. Du côté des délégations, le TSLO est un point d’entrée privilégié et direct pour accéder aux forces de gendarmerie en cas de problème lié à la sécurité. Connaissant parfaitement la sensibilité des délégations qu’il accompagne, le militaire peut en effet agir au plus vite et surtout en pleine connaissance des enjeux et des risques liés à la délégation en question. Du côté de la gendarmerie, là aussi la plus-value est importante. Ainsi régulièrement informée des différents points qui pourraient devenir problématiques, l’institution peut les anticiper et/ou les résoudre avant qu’ils ne prennent plus d’ampleur. « Ce sont des gens qui captent et nous font remonter du renseignement pour alimenter le P.C. (Poste de Commandement) », complète le colonel Frédéric Allamand, commandant du groupement de gendarmerie départementale de la Savoie.
Pour devenir TSLO, les gendarmes doivent en amont répondre à un appel à volontaires. Une fois transmise, leur demande est étudiée, puis retenue, ou non, selon les compétences qu’ils possèdent. Ils ne reçoivent pas de formation, mais assistent à un briefing assez complet à leur arrivée sur site.
Les délégations sont réparties entre les différents TSLO suivant leurs compétences linguistiques, mais également suivant la sensibilité des délégations. Sur les championnats du Monde de ski alpin, ils étaient ainsi neuf TSLO, tous issus de l’escadron de gendarmerie mobile 25/6 de Digne-les-Bains, à se répartir les 78 délégations étrangères présentes sur l’événement. Avec un niveau d’anglais et d’espagnol assez haut, le maréchal des logis-chef Vincent a ainsi accompagné 18 délégations, dont celle du Chili, de Madagascar ou encore des USA, une des délégations dites « sensibles ». Un travail de contact et de discrétion qu’il a découvert à l’occasion de ces championnats, et qu’il a particulièrement apprécié.
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