La gendarmerie et la police nationales forment leurs runners

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 01 mars 2024
Gendarmes et policiers protègent le porteur d'une flamme olympique fictive lors d'un exercice.
© GEND/SIRPA/N. BOULOT

La gendarmerie et la police nationales forment actuellement leurs 96 runners, qui auront pour mission de constituer un cordon de sécurité autour de la flamme olympique, lors du relais qui la verra parcourir, du 8 mai au 26 juillet 2024, le territoire national métropolitain et ultramarin. Reportage à Beynes, dans les Yvelines. 

Il fallait un zeste d’imagination pour se projeter mentalement au mois de mai, tant la grisaille et le crachin qui habillaient le plateau de Beynes, dans les Yvelines, rappelaient la dure réalité calendaire : nous étions au mois de février. L’arrivée dans la rade de Marseille de la flamme en provenance d’Olympie, à bord du trois-mâts Belem, est programmée pour le 8 mai 2024. Mais pour les runners de la gendarmerie et de la police nationales, ainsi que pour les gardiens de cette flamme, demain, c’est déjà aujourd’hui.

Un principe de gradation

Du 8 mai au 26 juillet 2024, date de la cérémonie d’ouverture des J.O., la flamme olympique va donc parcourir le territoire national, y compris la Corse, ainsi que la Martinique, la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Polynésie française. Chaque jour, des relayeurs se succéderont sur des segments d’une distance d’environ 200 mètres, pour un total de près de 20 kilomètres par jour, avec à leurs côtés l’un des gardiens de la flamme, également membre de la gendarmerie ou de la police, mais aussi de la sécurité civile ou des armées, dont le rôle est de veiller à ce que celle-ci ne s’éteigne jamais lors des passages de relais.

Gendarmes et policiers protègent le porteur d'une flamme olympique fictive lors d'un exercice.
© GEND/SIRPA/N. BOULOT

Symbole olympique par excellence, la flamme est susceptible d’être la cible d’attaques d’origines diverses et variées, de la mouvance activiste, sociale ou écologique, à la menace terroriste. Afin de sécuriser ce relais, les forces de sécurité intérieure seront donc particulièrement mobilisées. Un dispositif conséquent sera mis en place, sous un pilotage motocycliste qui fermera la bulle : unités de force mobile, d’intervention spécialisée, de lutte anti-drone… Inséré dans ce dispositif, un cordon de sécurité, composé de runners, entourera le relayeur et le gardien. Au nombre de 96 (48 policiers et 48 gendarmes), ces runners se déploieront en modules de six personnels, pouvant monter en puissance jusqu’à 24 (soit quatre modules), selon un principe de gradation, soit en opportunité, soit selon un plan d’action préparé en amont. La moitié de ces modules est commandée par un policier, l’autre par un gendarme. L’objectif de la mission est simple : interdire l’accès à la flamme et la protéger de toute agression et dégradation.

Les gendarmes et policiers runners ont répondu à un appel à volontaires diffusé à l’automne dernier, et ont été sélectionnés en fonction de leur parcours professionnel et de leurs aptitudes sportives.

 

Au cours de sessions de formation, d’une semaine chacune, l’ensemble de ces 96 gendarmes et policiers sont donc formés à Beynes, selon un programme élaboré conjointement par la gendarmerie et la police, s’appuyant sur l’expertise de leur unité d’intervention spécialisée respective : le GIGN et le RAID. La semaine du 18 au 22 mars prochain concernera tout le dispositif, à savoir l’ensemble des runners et des gardiens de la flamme, avec une simulation d’étape, baptisée étape zéro, dans l’Aube.

« La manœuvre a été conçue et posée sur le papier, maintenant il s’agit de la mettre en musique, et c’est l’objectif de ces formations, explique le lieutenant-colonel Jean-François Cozette, de la Direction des opérations et de l’emploi (DOE) de la gendarmerie nationale, chargé de projet placé auprès de la Coordination nationale pour la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques 2024 (CNSJ). Nous « jouons » le déploiement progressif des modules, afin de gagner en fluidité, d’abord lors de séquences statiques, puis dynamiques avec simulations d’incidents. Pour cela, il faut non seulement de la discipline, mais aussi des échanges et de l’écoute. Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un concept original qui ne correspond pas à ce que nous pratiquons au quotidien, il faut donc le rendre vivant et cohérent. »

Gendarmes et policiers protègent le porteur d'une flamme olympique fictive lors d'une simulation d'attaque.

Gendarmes et policiers protègent le porteur d'une flamme olympique fictive lors d'une simulation d'attaque.

© GEND/SIRPA/N. BOULOT

Les séquences s’enchaînent. Autour du porteur et du gardien de la flamme, en l’occurrence un simple témoin de relais, un premier module de trois gendarmes et trois policiers forme le cordon. « C’est le module de base, qui sera utilisé le plus souvent, en milieu non hostile, sur un terrain sans particularité, poursuit le lieutenant-colonel Cozette. L’objectif de ces mises en situation est d’apprendre à travailler ensemble, gendarmes et policiers, pour pouvoir monter rapidement en puissance, de 6 à 18 personnels, voire à 24 si on devait passer d’une situation normale à une situation dégradée. »

La journée touche à sa fin à Beynes. Les ponts de mai, la chaleur estivale, les foules au bord des routes pour voir passer la flamme… Tout cela semble encore bien loin. Mais avec un zeste d’imagination...

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser