Les pelotons d’intervention de la gendarmerie embarquent dans un nouveau véhicule

  • Par le chef d'escadron Sophie Bernard
  • Publié le 16 novembre 2023
Vue de trois quart avant d'un véhicule mobile d'équipe
© SIRPA-G - GD B. Lapointe

Après avoir employé, depuis 2004, des Irisbus, la gendarmerie mobile a décidé de renouveler sa flotte de véhicules. Dans le cadre de cette manœuvre logistique, les pelotons d’intervention des escadrons perçoivent actuellement des Véhicules de mobilité d’équipe (VME). Focus sur ce nouvel outil.

Le véhicule est un point essentiel dans l’action de la gendarmerie mobile. Au-delà du fait de transporter les militaires et leurs matériels, il participe pleinement à l’efficacité des manœuvres d’ordre public, notamment par sa manœuvrabilité et sa résistance.

Des véhicules pensés pour l’intervention

Les Pelotons d’intervention (P.I.) des Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) assurant des missions d’ordre public mais également d’autres missions telles que des interpellations et autres missions de sécurité publique générale, le VME a été pensé pour répondre à cette diversité d’engagements. Aménagés par le carrossier Gruau à Laval et destinés au transport d'une équipe de six équipiers, ces véhicules présentent des avancées majeures communes aux autres VMO telles que des dispositifs d’aide à la conduite (ex : caméra 360°) et une boîte automatique qui améliorent grandement leur manœuvrabilité. Des dispositifs à effet lumineux intense, une sérigraphie rénovée et des marquages tactiques spécifiques facilitent également leur identification, tandis que la suppression du couloir arrière permet d’augmenter l’espace de stockage.

Mais les VME disposent également d’atouts adaptés à leur emploi. Équipés d’un châssis Iveco Daily de 5,5 tonnes (équivalent à l’actuel Irisbus) et d’une motorisation de 180 chevaux, ils sont plus légers que les VMG et de ce fait plus agiles, d’autant que leur empattement et leur porte-à-faux ont été réduits. Par ailleurs, puisque les P.I. ont recours à davantage de matériels qui s’avèrent également plus lourds (environ 800 kg), la capacité d’emport a été augmentée et la suspension pneumatique renforcée. Des évolutions qui répondent clairement aux besoins exprimés par les utilisateurs dès le début du projet en 2016.

Vue de face d'un véhicule de maintien de l'ordre en ville de nuit
© SIRPA-G - GD B. Lapointe

Testés, améliorés et approuvés

En effet, dès 2020, des prototypes VME et VMG ont été aménagés par l’atelier de Limoges pour expérimenter différentes solutions. Durant plus d’un an, ces véhicules démonstrateurs ont été employés pour des essais avec des escadrons et des gendarmes du Centre national d’entraînement des forces de la gendarmerie (CNEFG), notamment lors des stages PECO à Saint-Astier. Fin 2022, le peloton d’intervention de l’escadron de gendarmerie mobile de Pamiers a pu tester la tête de série VME de Gruau, entre autres à l’occasion d’une mission de sécurisation de l’Élysée. Dans le même temps, le véhicule a été mis à la disposition du CSAG de Satory pour en maîtriser la maintenance. Cet essai en conditions réelles a permis d’affiner encore le projet de départ. « Les gendarmes mobiles, futurs utilisateurs des véhicules, étaient tout à fait légitimes pour effectuer ces tests. Ils se sont montrés très investis dans le projet, qui les a séduits. Toutes leurs observations ont fait l’objet d’une révision avec l’industriel », explique le capitaine Sophie Cavalier, directrice du programme à la sous-direction de l’emploi des forces de la DGGN. Plusieurs modifications ont ainsi été effectuées au vu des remarques formulées à la suite de l’essai : le choix d’un textile plus résistant pour le revêtement des sièges au vu des frottements avec les tenues et les matériels, l’adoption d’un chauffage sans moteur tournant pour s’inscrire dans une démarche écoresponsable, la mise en place de plaques antiglisse et de filets pour éviter la chute des matériels en hauteur, mais aussi l’abaissement des extincteurs et le rangement du treuil solidarisé. « Ce sont beaucoup de petits aménagements qui augmentent clairement l’habitabilité et le confort du véhicule et qui, de ce fait, ont aussi été opérés pour l’ensemble des VMO », souligne le capitaine.

Une ouverture du champ des possibles

Après ces ultimes aménagements et validation de la conformité de la tête de série au Code de la route par le Centre national de réception des véhicules (CNRV), les premiers VME sont sortis d’usine en avril 2023. Depuis, les livraisons se poursuivent pour que, d’ici le printemps 2024, chaque P.I. puisse être doté de trois VME (contre deux Irisbus auparavant), soit 345 véhicules pour 115 unités. « La réécriture de la circulaire 200 000 relative à l’organisation et l’emploi des unités de la gendarmerie mobile, qui date de l’année dernière, prévoit un cadre d’emploi beaucoup plus large du peloton d’intervention. Avec ces trois véhicules, les commandants d’escadron vont enfin bénéficier de cette modularité et pouvoir imaginer de nouveaux modes d’action, sans être contraints par un schéma tactique figé », se félicite le capitaine. Par ailleurs, au-delà des livraisons, les échanges se poursuivent au sein du programme pour continuer de perfectionner ces véhicules et les faire évoluer dans le temps à l’aide des retours d’expérience.

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser