Des ateliers pas comme les autres… partie 2/2

  • Par Angélina Gagneraud
  • Publié le 17 juillet 2018
Le CSAG de Satory assure la mécanique et la maintenance de près de 702 véhicules de tous types, dont 82 Véhicules blindés à roues gendarmerie (VBRG).
© Sirpa Gend – A. Gagneraud

Le CSAG de Satory est l’un des deux centres automobiles en charge d’un parc varié, comprenant poids lourds et véhicules blindés.

« Le CSAG (Centre de Soutien Automobile Gendarmerie) de Satory n’est pas un centre classique. Il assure des missions différentes qui nécessitent des compétences et des savoir-faire spécifiques », annonce le chef de centre, le lieutenant Jérémie Drut.

Et pour cause : cet atelier prend en charge la maintenance et la remise en condition de près de 702 véhicules de tous types, dont 82 Véhicules blindés à roues gendarmerie (VBRG) utilisés dans le cadre du maintien et du rétablissement de l’ordre public.

« Nous soutenons le parc de tous les Escadrons de gendarmerie mobile (EGM) d’Île de France (poids lourds, fourgons-cars de maintien de l’ordre, véhicules militaires de types P4 et TRM 2000), bus de la garde républicaine, de la direction générale de la gendarmerie nationale ou des écoles de Melun et de Fontainebleau, tracteurs agricoles utilisés pour les chevaux de la Garde républicaine, etc. », énumère l’officier du corps technique et administratif.

Un parc varié qui représente un travail colossal, auquel s’ajoutent des VBRG, des Véhicules de l’avant blindé (Vab – véhicule de guerre ayant servi en Afghanistan) et des véhicules blindés « légers » utilisés par les militaires de la gendarmerie des transports aériens (Roissy-Charles de Gaulle et Orly).

Spécialités : VBRG et Vab

Quatre VBRG sont déployés au sein de chaque Commandement de la gendarmerie (Comgend). Selon un plan de charge défini en lien avec le Commandement de la gendarmerie d’outre-mer, les mécaniciens du CSAG se rendent sur place pour réaliser les maintenances et les réparations. Si certains Comgend ne sont visités qu’une fois tous les deux ans, il demeure une exception : la Nouvelle-Calédonie.

Avec ses quatorze VBRG, le Caillou accueille deux mécaniciens toute l’année et quatre à partir du milieu de l’année 2018. « À chaque rotation, les militaires réalisent certaines tâches et établissent un état des lieux pour que les suivants amènent des pièces détachées avec eux », précise-t-il.

Qu’il soit équipé du treuil, de la lame ou configuré comme poste de commandement, le VBRG est utilisé dans le cadre du maintien et du rétablissement de l’ordre. Ici, en Nouvelle-Calédonie.

 

© Sirpa Gend – MAJ F.Balsamo

Sur l’île, les mécaniciens bénéficient d’une machine spéciale pour les pneumatiques. « Il n’en existe que deux, une à Satory et la seconde à la Tontouta. Pour le reste : tout vient de Satory, même les groupes motopropulseurs (moteur, boîtes de vitesses, descente de mouvement) sont remis à neuf, testés en interne, puis acheminés, avant d’être assemblés ! » En effet, toutes les pièces nécessaires à la mécanique et à l’entretien de ces engins sont commandées en nombre et stockées au sein du CSAG.

« Le Saelsi (Service de l'Achat des Équipements et de la Logistique de la Sécurité Intérieure) a envoyé des kits de surblindage, construits par une société, que nos mécaniciens vont assembler sur place, souligne le lieutenant. En plus des VBRG, les mécaniciens ont en charge les quelques Vab qui seront utilisés en appui, en cas de besoin. »

Seuls les militaires formés du Groupement blindé de la gendarmerie mobile (GBGM) sont habilités à manipuler et à conduire de tels engins. Une trentaine reste à demeure pour la formation des gendarmes, en plus d’une réserve spécifique à la métropole. « Un mécanicien suit chaque manip’, que ce soit en entraînement ou en mission, comme dernièrement à Notre-Dame-de-Landes où seize VBRG ont été déployés. Ils peuvent ainsi assurer le moindre dépannage », souligne le chef de centre.

Des sous-officiers et des personnels civils aux métiers hors du commun

Une quarantaine de mécaniciens, de tous statuts, œuvrent au sein de cet atelier. Qu’ils soient sous-officiers du cadre général, sous-officiers du corps de soutien technique et administratif spécialisés auto-engin-blindé, ouvriers d’État ou apprentis ; ils participent au bon fonctionnement du centre.

Chaque VBRG étant doté d’une tourelle monoplace où un opérateur s’installe pour sa mission, un gendarme du CSAG de Satory, nommé « tourreliste », s’est spécialisé dans leur mise à neuf. Un autre militaire fait preuve d’inventivité à la « MacGyver », en confectionnant des pièces astucieuses qui ne se fabriquent nulle part. « Des ''systèmes-D'' qui facilitent la vie de tous, comme lorsqu’il a remplacé les poignées plastiques des FCMO par des pièces en métal, bien plus solides ! », s’enthousiasme le lieutenant.

Depuis neuf années, le gendarme Bruno Herry est bourrelier au sein de l’atelier. Un métier rare et précieux qui permet de réaliser de nombreux travaux en interne.

 

© Sirpa Gend – A. Gagneraud

Avant de confier : « Le métier auquel on ne s’attend pas, mais qui nous est très utile, est celui de bourrelier. Notre gendarme réalise les coutures des sièges de tous les véhicules du parc, des bâches, des portes en toiles de véhicules militaires ou encore des selles des motocyclettes de la Garde républicaine, qui sont des pièces uniques, utilisées pour les acrobaties... »

Se côtoient également mécaniciens, électriciens, carrossiers et peintres. Tous ont reçu un complément de formation en interne, par les plus anciens, notamment pour la mécanique spécifique des VBRG. « Il y a de nombreux savoir-faire à acquérir avant de partir trois mois en outre-mer pour assurer les diverses maintenances et réparations sur les VBRG. Je m’attache à entretenir ces compétences spécifiques et à ce que le maximum de mécaniciens soient formés », conclut le chef de centre. Une polyvalence indispensable à la mécanique de cet atelier, unique en son genre.

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