En mission de lutte contre l’orpaillage illégal avec les gendarmes et les Forces armées en Guyane

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 25 avril 2024
Gendarmes progressant en forêt
© GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU

En février 2024, Gendinfo a pu suivre et récolter les impressions de gendarmes et de militaires des armées à l’occasion de l’une de leurs premières missions communes de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane.

En début d’année, les militaires de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 13/5 de Sathonay-Camp ont effectué une préparation Guyane en métropole. Projetés sur ce territoire à compter du 29 janvier 2024, ils ont participé à un stage forêt, avant d’être positionnés à l’ouest du département, à Saint-Laurent-du-Maroni et à Maripasoula. Ces cantonnements constituent des bases avancées permettant de projeter les gendarmes en forêt, dans le cadre de missions dynamiques comme statiques de Lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI). Conjointement avec les Forces armées en Guyane (FAG), ils effectuent à la fois des patrouilles permettant de découvrir et détruire des sites aurifères clandestins et des actions de contrôle, notamment depuis des postes de contrôle fluviaux (PCF). Mi-février, une première opération a été organisée autour de la montagne Yaou, où se trouve une mine d’or licite. Les exploitations légales sont convoitées par les factions armées et font fréquemment l’objet de Vols à main armée (VAMA). La mission visait à la fois à dissuader les auteurs de ces agissements et à rechercher des chantiers illégaux implantés dans le secteur.

La complémentarité des gendarmes et des FAG, facteur clé de réussite

Six gendarmes mobiles de l’EGM 13/5, un Officier de police judiciaire (OPJ) en mission de courte durée, une dizaine de militaires du 1er Régiment de chasseurs parachutistes (1er RCP) de Pamiers, un binôme cynophile spécialisé dans la recherche de carburant et un médecin des forces ont été engagés dans le cadre de cette opération. Leur complémentarité aura conduit à la découverte de 350 litres de gazole, utilisé par les garimpeiros (chercheurs d’or clandestins, NDLR) afin de faire fonctionner les pompes servant à aspirer les sédiments immergés. Les patrouilles et recherches menées en forêt équatoriale auront également permis la destruction d’un carbet (abri de bois sans mur, typique de la Guyane, NDLR) et l’interpellation d’un logisticien et d’une cuisinière employés sur un chantier illégal. Les gendarmes seront parvenus à extraire les mis en cause de la jungle et à les conduire jusqu’à la brigade de Maripasoula, afin de les auditionner dans le cadre de leurs gardes à vue.

  • Militaires de la gendarmerie marchant en forêt.
    © GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU
  • Gendarmes transportant des bidons.
    © GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU
  • Gendarme procédant à une fouille sur une garimpeiros.
    © GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU
  • Militaires de la gendarmerie marchant en forêt.
    © GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU
  • Gendarmes transportant des bidons.
    © GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU
  • Gendarme procédant à une fouille sur une garimpeiros.
    © GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU

Trois militaires engagés confient leurs impressions

« Aujourd’hui, nous étions constitués en section composée de gendarmes et de militaires du 1er RCP de Pamiers, explique le capitaine Jean-Renaud, commandant le peloton d’intervention de l’EGM 13/5. J’assurais la Direction des opérations (D.O.). Pour la partie judiciaire, j’étais épaulé par un OPJ Directeur d’enquête (D.E.). En coordination avec les FAG, nous avons décidé de partager la section en deux groupes afin de couvrir plus de terrain au cours de la journée. Nous nous sommes montrés déterminés, ce qui nous a permis d’obtenir un bilan honorable. Je suis satisfait de l’état d’esprit manifesté au cours de la mission. »

Capitaine Jean-Renaud effectuant un contact radio.
© GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU

« Avec mes camarades du 1er RCP, nous sommes arrivés à Maripasoula en février pour y rester plusieurs mois, précise le sergent Lucas. La spécificité des missions en Guyane est que nous opérons sur le territoire national, conjointement avec la gendarmerie nationale. Il est indispensable de pouvoir travailler ensemble. Nous apportons notre approche tactique du terrain et les gendarmes leur compétence judiciaire. Je n’avais jamais travaillé avec la gendarmerie jusqu’alors. »

Gendarme et militaires des FAG vérifiant l'itinétaire.
© GEND/ G.R. / ADC.BOURDEAU

« En fonction de la durée des missions, du nombre de militaires engagés et de la distance séparant la zone opérationnelle du lieu où se trouve le médecin le plus proche, nous positionnons un AUXSAN (Auxiliaire Sanitaire), un infirmier ou un médecin, poursuit la capitaine Julie, médecin des forces. La seule mission où la présence d’un médecin est obligatoire est celle qui consiste à détruire les puits et les galeries à l’aide d’explosifs. En Guyane, les conditions sont plus difficiles qu’en OPEX (Opération Extérieure). Nous sommes soumis à la législation française et nous ne pouvons donc pas recourir à de la médecine de guerre, comme nous le ferions à l’étranger. L’environnement est dangereux. La moindre blessure peut s’infecter et nous sommes confrontés à des temps d’élongation conséquents lorsqu’il faut évacuer un blessé. Les communications sont également difficiles. Que nous soyons AUXAN, infirmier ou médecin, nous devons faire preuve d’autonomie et prendre nos responsabilités. Nous ne rencontrons ces situations d’isolement nulle part ailleurs. »

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