Héraclès : la gendarmerie teste sa réponse opérationnelle en cas de crise NRBC

  • Par M. Antoine Faure
  • Publié le 05 mai 2023
Un gendarme en tenue NRBC est agenouillé auprès d'un gendarme victime allongé sur le dos. Deux autres gendarmes en tenu NRBC ont en main leur pistolet et restent en appui.
Équipés de tenues de protection contre les risques NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique), trois gendarmes interviennent en zone contaminée à l'occasion d'un exercice.
© T.DOUBLET / SIRPAG

Organisé par la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), au profit des Forces militaires de la sécurité civile (FORMISC), un exercice majeur à dominante NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique) s’est déroulé, les 3 et 4 mai, aux alentours de Fontainebleau, avec la participation de 60 gendarmes. L’occasion de parfaire la collaboration inter-services et, pour la gendarmerie, de mettre en application sa réponse opérationnelle sur un événement de ce type.

Il ne figurait pas dans la liste des douze travaux du héros mythologique, mais l’exercice baptisé Héraclès constituait bien un défi de taille. Du 2 au 4 mai, pendant 44 heures, plus de 600 personnels ont été engagés sur plusieurs sites autour de Fontainebleau, en Seine-et-Marne. Parmi eux, 60 gendarmes, conviés par l’organisateur, la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC).

Un gendarme discute avec un personnel de la sécurité civile et désigne un objet. Les deux se trouvent derrière une rubalise. Deux véhicules se trouvent en arrière plan.
© T.DOUBLET / SIRPAG

La gendarmerie nationale participait au volet de l’exercice portant sur un accident d’un transport de matière dangereuse, survenu en zone gendarmerie. Il se déroulait à l’école départementale de sapeurs-pompiers de Gurcy-le-Châtel. Le scénario était le suivant : un individu ayant un comportement suspect sur un site industriel est signalé à la gendarmerie. Les primo-arrivants constatent un acte de malveillance, entraînant un rejet de produits toxiques dans l’environnement, et rendent compte. La réponse opérationnelle de la gendarmerie est activée, entraînant l’intervention des unités équipées de tenues de protection contre les risques NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique).

Boucler la zone

« L’intérêt de l’exercice était double, expose l’adjudant Clément,qui était chargé du suivi de ce dossier pour la Section défense sécurité intérieure et protection (SDSIP), du Bureau de la défense et de la sécurité nationale (BDSN), à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN). Tout d’abord, participer à la manœuvre inter-services, en lien avec les Forces militaires de la sécurité civile (FORMISC), le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Seine-et-Marne, et l’armée de Terre. Ensuite, pour la gendarmerie, cela permet de parfaire la formation des gendarmes dans le domaine NRBC : s’équiper, entrer en zone, accomplir les missions en tenue, ressortir en étant décontaminé. »

Les équipements NRBC sont en effet répartis sur tout le territoire, dans les unités de gendarmerie départementale et mobile. Mais les militaires n’ont pas souvent, fort heureusement, l’occasion de s’en servir, hors exercice. « C’est donc important pour eux de les utiliser, en lien avec la Force nationale NRBC (F2NRBC), qui intervient en appui des unités pour s’assurer que les tenues sont bien adaptées aux risques et correctement mises », insiste la lieutenante-colonelle Rébecca, cheffe de la SDSIP.

Une gendarme regarde à l'horizon au premier plan pendant qu'un gendarme déroule la rubalise en arrière plan.
© T.DOUBLET / SIRPAG

La première mission des gendarmes consistait à boucler le périmètre, en collaboration avec les pompiers et la sécurité civile, en déterminant trois zones, à partir du cœur de l’événement, selon le même principe que lors d’une attaque terroriste : une zone d’exclusion, où ne peuvent entrer que les spécialistes NRBC ; une zone contrôlée, à laquelle n’ont accès que les intervenants des forces de sécurité équipés, et où sont notamment prises en charge les victimes par les pompiers et le SAMU ; et une zone de soutien, où se déroule l’évacuation de ces victimes.

Trois gendarmes en combinaison NRBC portent secours à deux personnes allongées sur le sol.
© T.DOUBLET / SIRPAG

Investiguer en milieu contaminé

La seconde mission concernait le travail d’investigation judiciaire en milieu contaminé, avec l’emploi d’une task force criminalistique, qui comprend, outre la F2NRBC, le Groupe investigation en milieu dégradé (GRID) de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), ainsi que le ComCyberGend (Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace), si la menace comprend un volet cyber. « Pour ces spécialistes, ce type d’enquête se produit régulièrement, mais l’engagement de forces de gendarmerie départementale et mobile sur de tels événements est beaucoup plus rare, note l’adjudant Clément. C’était aussi l’intérêt de cet exercice Héraclès : leur permettre de travailler conjointement avec nos spécialistes. »

La LCL Rébecca conclut : « Pour la gendarmerie, tous les entraînements sont bons à prendre, surtout en vue des grands événements sportifs à venir (coupe du Monde de rugby en 2023 et Jeux Olympiques de Paris en 2024, NDLR), qui affecteront particulièrement la région parisienne. Héraclès était un bon galop d’essai ! »

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