Journée du sport féminin : quand les gendarmes transforment l’essai
- Par le chef d'escadron Sophie Bernard
- Publié le 24 janvier 2023
Ce 24 janvier, c’est la journée internationale du sport féminin. À cette occasion, Gendinfo a rejoint les joueuses du XV de France militaire féminin, en plein entraînement au Centre national des sports de la défense, à Fontainebleau. Au sein de cette équipe interarmées, les gendarmes évoquent leur engagement sur le terrain opérationnel et sur le terrain de rugby.
« Femme française, femme soldat, femme guerrière !» À l’instar du célèbre haka des Néo-Zélandais, les joueuses du XV de France militaire féminin ont leur cri de ralliement, qu’elles entonnent avec conviction, en tahitien, avant chaque match. Un moyen de se soutenir mutuellement afin de repousser ses limites pour l’équipe.
Un métier, une passion, des valeurs
La cohésion, le goût de l’effort, la ténacité, le dépassement de soi… Autant de valeurs communes au sport et aux armées qui ont poussé ces femmes, issues des différentes armes, à s’engager à double titre. « Dans mon métier ou au rugby, ces valeurs m’aident à avancer. C’est valorisant de pouvoir représenter la France à travers l’équipe et la gendarmerie nationale », confie la gendarme Lilya, affectée à l’escadron de gendarmerie mobile de Calais. Tout comme les autres joueuses, elle est amenée à faire des déplacements réguliers pour remplir sa mission de gendarme et doit concilier ses engagements professionnels et sportifs. « Nous partons sur d’assez longues durées avec l’escadron, comme l’été dernier, où nous avons été envoyés à Mayotte durant quatre mois. Au retour, il s’agit de reprendre l’entraînement, sans trop impacter le service. Mes camarades du peloton comprennent bien mes contraintes. Ils m’encouragent et savent aussi qu’ils peuvent compter sur moi pour effectuer des tâches plus ingrates, car je me sens redevable. »
Un esprit de camaraderie, au travail comme au rugby, qui parle également à Stella, en poste au sein du peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie de Brignoles. « J’ai la passion du sport et du métier de gendarme. Je suis entrée en gendarmerie pour aider les gens et j’ai rejoint le monde du rugby pour l’esprit de cohésion, toujours avec l’idée d’être au soutien de mes camarades. »
À la recherche de la performance
Les deux jeunes femmes font partie des 17 joueuses participant à l’un des trois stages annuels du XV de France militaire féminin. L’objectif ? S’entraîner pour gagner en performance, tout en forgeant un esprit d’équipe, afin d’aller décrocher la prochaine coupe du Monde militaire en 2025, à l’instar de la première remportée en octobre dernier en Nouvelle-Zélande. C’est la mission dévolue à la cheffe d’escadron Agathe Ponge, officier de liaison à la Direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS) et manager de l’équipe. « J’ai accepté de prendre cette fonction il y a un an, car je suis passionnée de sport et j’avais envie de m’investir pour cette équipe, qui fêtera ses dix ans cette année. C’est particulièrement prenant, car il s’agit de rechercher et de recruter des joueuses en poste dans les différentes armes, de les faire s’entraîner régulièrement en choisissant des périodes et des lieux adaptés à leur emploi du temps, de faire en sorte qu’elles gagnent en efficacité et de gommer les différences de niveau pour constituer une équipe compétitive et sélective, tout en évitant la blessure, de trouver des sponsors, etc. »
Une fonction particulièrement exigeante, mais qui s’avère aussi grisante. D’autant qu’après seulement quelques mois d’exercice, la cheffe d’escadron est parvenue à faire remporter à l’équipe sa première coupe du Monde militaire. « C’était une expérience hors du commun. Nous avons su assez tardivement que nous étions sélectionnées. Nous sommes parties en entraînement durant tout le mois de septembre à Mont-de-Marsan, avant de nous envoler un mois pour disputer la coupe en Nouvelle-Zélande. Heureusement, nous n’étions pas seules. Au-delà du staff habituel (NDLR : comprenant l’entraîneur, le préparateur physique, le masseur, l’ostéopathe et le logisticien), le CNSD a mis à notre disposition un médecin et un arbitre, lequel visionnait avec nous les vidéos des matches pour bâtir des stratégies de jeu », relate l’officier, bien décidée à renouveler l’exploit dans deux ans. C’est tout ce que nous souhaitons à ces femmes engagées à plus d’un titre !
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