Championnat de France de sabre laser : un gendarme parmi les maîtres Jedi

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 23 février 2023
Deux combattants au premier Championnat de France de sabre laser, les 18 et 19 février, à Metz.
© CFSL 2023-Metz/Myrdwin

Escrimeur depuis l’enfance, tombé dans la marmite Star Wars comme un grand nombre de sa génération, le lieutenant-colonel Philippe, officier de liaison au sein de l'état-major zonal de Défense Est, est le co-organisateur du premier Championnat de France de sabre laser, qui s’est déroulé les 18 et 19 février, au Palais des sports de Metz. Il nous présente cette quatrième arme officielle de l’escrime.

Il y a bien longtemps, dans notre galaxie, sortait sur les écrans le film Star Wars. Nombreux sont ceux qui, après avoir vu Luke Skywalker se battre (alerte spoiler !) contre son père, se sont mis à manier un sabre laser, plus ou moins imaginaire, en imitant plus ou moins bien son bruit caractéristique. Dans les jeux d’enfants, les chevaliers Jedi remplaçaient subitement les Ivanhoé, Zorro et autres D’Artagnan. Le nec plus ultra, c’était le sabre laser !

Une discipline sportive ou plus artistique

Désormais, les grands enfants, fans de la saga de George Lucas ou pas, peuvent s’adonner à cette discipline « pour de vrai », et même espérer en devenir champion national, puisque le premier Championnat de France de sabre laser s’est déroulé les 18 et 19 février, au Palais des sports de Metz.

Parmi les organisateurs de cette compétition, et parmi les précurseurs du sabre laser en France, un gendarme : le lieutenant-colonel Philippe, officier de liaison au sein de l'état-major zonal de Défense Est. « Je pratique l’escrime depuis l’âge de six ans et, à peu près au même âge, j’ai découvert Star Wars, univers dont je suis devenu fan. Je me suis logiquement intéressé très tôt au sabre laser. »

Fleurettiste et moniteur d’escrime, Philippe va contribuer, notamment grâce au dynamisme de l’Académie de la Force, son club messin, à promouvoir et structurer cette pratique. « Le sabre laser est une vraie discipline, au carrefour de l’escrime et des arts martiaux, structurée et encadrée par la Fédération française d’escrime (FFE), qui a mis en place des formations et des contenus pédagogiques progressifs pour la développer. »

En 2018, le sabre laser devient ainsi la quatrième arme officielle de l’escrime, avec le fleuret, l’épée et le sabre. « Le sabre laser comprend trois activités : le combat sportif, le combat chorégraphié, qui est plus artistique et consiste à recréer des scènes inspirées de l’univers des films Star Wars, et le kata, combat contre un adversaire imaginaire, dans lequel on va rechercher la perfection du geste », détaille le LCL Philippe.

C’est une arme de convention. C’est-à-dire qu’elle nécessite, pour celui qui attaque, de prendre la priorité ; l’adversaire ne pouvant alors qu’esquiver ou parer, avant de riposter. La particularité étant qu’on ne peut toucher qu’avec le tranchant, et non estoquer, c’est-à-dire toucher avec la pointe, et ce afin de respecter le visuel des combats cinématographiés.

Podium du premier Championnat de France de sabre laser, les 18 et 19 février, à Metz.
© CFSL 2023-Metz/Myrdwin

Brice Perek, premier champion de France

Les 18 et 19 février, au Palais des sports de Metz, lors de ce premier Championnat de France, 60 combattants, issus d’une pré-sélection dans dix régions, parmi lesquels six femmes, ont croisé non pas le fer, mais le laser. « C’est l’un des rares sports où hommes et femmes s’affrontent sans distinction ou catégorie. Cela pourrait d’ailleurs constituer une sorte de test pour les trois autres armes de l’escrime. » Car si les qualités physiques existent, il est surtout question de concentration, de précision, d’équilibre, de justesse technique et de sens tactique, afin de trouver la faille de son adversaire. Et s’il vaut mieux avoir la force avec soi, c’est celle qui unit les chevaliers Jedi bien sûr !

À l’issue d’une trentaine de joutes, d’une durée de trois minutes environ, et devant plus de 4 000 spectateurs sur les deux jours, le premier champion de France se nomme Brice Perek, un ancien instructeur de taekwondo. Et on retrouve sur le podium un ancien boxeur thaï et un ancien handballeur. « Ce qui est intéressant avec ce sport, c’est qu’il attire un autre public, se félicite le LCL Philippe. Il y a des escrimeurs bien sûr, mais ils ne sont pas en majorité. Il y a beaucoup de gens qui viennent d’autres disciplines, voire des personnes un peu plus geeks, qui ne pratiquaient aucun sport, mais qui ont été attirées par l’univers Star Wars. »

Avec 220 clubs affiliés à la Fédération française d’escrime et 2 500 licenciés environ, dont 35 % de femmes, le sabre laser continue donc de grandir à la vitesse du Faucon Millenium, le vaisseau d’Han Solo. « Je n’aurais jamais cru qu’on en arriverait là aussi rapidement », confirme l'officier de gendarmerie. Et de nombreux pays se montrent désormais intéressés. De quoi imaginer, d’ici un ou deux ans, la tenue d’un championnat d’Europe, qui pourrait être organisé toujours dans la ville de Metz, en passe de devenir la capitale inter-galactique du sabre laser.

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