70 ans des FAGN : le major Julien, pilote de la section aérienne de gendarmerie de Vélizy-Villacoublay

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 06 septembre 2023
Pilote des Forces aérienne de la gendarmerie nationale devant un hélicoptère de la gendarmerie.
© COMFAG/Alexandre Rigault Jacomet

Les Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN), ce sont des machines, mais aussi et surtout des hommes et des femmes, pilotes d’hélicoptère ou mécaniciens, qui les font voler, en métropole comme en outre-mer. Portrait de l’un de ces pilotes, le major Julien.

La vocation de pilote d’hélicoptère remonte souvent aux jeunes années. Le major Julien, de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Vélizy-Villacoublay, ne fait pas exception. Adolescent, il pratique l’ULM avec son père instructeur. Sur les aérodromes, il découvre et observe les hélicoptères. « Un élève de mon père, un militaire, m’a parlé de la possibilité de devenir pilote dans l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) », se remémore-t-il. Bac scientifique en poche, il entre, après le concours de sous-officier, à l’école de pilotage de Dax, et rejoint le 5e Régiment d’hélicoptères de combat (5RHC), à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Pendant six ans, entre 2000 et 2006, il prend part à de nombreuses missions, dont différentes opérations extérieures, au Kosovo, au Tchad et en Côte d’Ivoire, ainsi qu’à une demi-campagne sur le croiseur porte-hélicoptères Jeanne d’Arc. « Mais je ne m’y retrouvais pas. C’était une période relativement calme, en comparaison de ces quinze dernières années avec le Mali ou l’Afghanistan. Je partais quatre mois loin de ma famille pour des missions sans grands enjeux. » Après trois années à Phalsbourg, au 1er RHC, Julien décide de changer d’uniforme pour celui des Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN). « Il y a une plus grande diversité de missions et on est un maillon important de la chaîne, souvent le dernier », estime-t-il.

Des missions marquantes à la SAG de Lyon

Il retourne donc à l’école de sous-officier, de la gendarmerie cette fois, à Chaumont, et prend sa première affectation à la SAG d’Amiens-Glisy, dans la Somme, avant de rejoindre celle de Lyon, sur la base de l’aérodrome de Bron, de 2013 à 2019, où il effectue de nombreuses missions au profit de la gendarmerie, mais aussi de la police nationale. Certaines de ces missions l’ont particulièrement marqué.

« La première était au profit de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). Nous étions en appui d’une filature sur une affaire de stups. Notre mission était de jalonner le véhicule suspect, au cas où les véhicules au sol le perdent, afin de pouvoir les réorienter. Les malfaiteurs ont vu qu’ils étaient suivis, ils sont sortis de l’autoroute, et une course-poursuite s’est engagée, au cours de laquelle ils ont ouvert le feu sur les véhicules de la BRI, qui ont dû prendre de la distance. C’est là que l’hélicoptère entre pleinement en action. Les individus sont entrés dans une zone pavillonnaire et ont pénétré dans une maison, dont ils ont séquestré les habitants. Nous avons pu guider les équipes au sol pour qu’elles procèdent à l’interpellation. »

Une autre de ces missions marquantes date de 2017. Maëlys, une fillette de 8 ans, disparaît dans la nuit du 26 au 27 août, victime, on l’apprendra plus tard, d’un tueur en série nommé Nordahl Lelandais. La SAG de Lyon est engagée dans le cadre de l’important dispositif de recherches mis en place par la gendarmerie. « Une mission délicate, se souvient Julien, car nous devions notamment aller chercher des affaires personnelles de Maëlys pour les apporter aux équipes cynophiles sur les différents secteurs de recherches. »

La Guyane, entre deux nuages

En 2019, il est muté en Guyane, où il restera quatre ans, avec notamment pour objectif d’être qualifié sur EC 145. « L’hélicoptère est souvent employé là-bas. Les besoins sont très importants pour la projection de personnels et de matériel. La majorité de nos missions s’inscrivait dans le cadre de la mission Harpie de lutte contre l’orpaillage illégal, en partie au profit des militaires de l’antenne GIGN de Cayenne. On les déposait au milieu de la forêt pour leur permettre de faire leurs infiltrations. Il y a aussi les missions Anaconda, pour lesquelles on partait toute la journée avec deux ou trois hélicos, transportant chacun des militaires de l’antenne, pour aller « taper » des sites d’orpaillage illégaux. On les déposait alors en treuil, ils figeaient la scène, détruisaient le matériel d’exploitation et procédaient à des interpellations lorsque c’était possible. On en faisait quatre ou cinq comme ça dans la journée. »

Particularité de la Guyane : les conditions météorologiques. « En 25 ans de pilotage, il n’y a eu que deux vols pendant lesquels je n’ai pas été à l’aise à cause de la météo, et c’était en Guyane. Quand il pleut, l’humidité s’évapore en raison de la chaleur de la forêt, et forme un nuage qui remonte du sol. L’hélicoptère se retrouve entre ce nuage et celui de pluie. Parfois, on ne voit plus grand-chose. C’est très particulier. »

Depuis cet été, le major Julien est donc affecté à la SAG de Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines, dont les pilotes prennent part au travail d’enquête et de reconnaissance sur toute l’Île-de-France, et peuvent à tout moment être engagés par le GIGN, mais aussi le RAID ou la BRI, y compris en dehors de la région. Le début d’un autre chapitre de ses aventures au sein des FAGN, qui durent maintenant depuis bientôt 15 ans.

 

 

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