Un praticien au cœur de l’élaboration des normes européennes
- Par le chef d'escadron Sophie Bernard
- Publié le 18 septembre 2023

Ayant alterné des commandements opérationnels sur des territoires particulièrement complexes et des fonctions à l’international, le colonel Olivier Pezza met aujourd’hui à profit son expérience en tant que conseiller aux affaires intérieures à la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne. Un poste stratégique, au cœur du « réacteur européen », dans lequel il contribue à la préparation et à la négociation des textes liés à la sécurité, qui seront discutés au sein du Conseil avant leur adoption.
"L’Europe fait peur, et en même temps, c’est là où beaucoup de choses se décident, d’où l’intérêt de participer aux débats », souligne le colonel Olivier Pezza, lorsqu’il évoque ses missions en tant que conseiller aux affaires intérieures, parmi la centaine de conseillers qui opèrent auprès de la Représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne (RPUE), de l’ambassade de France et de la représentation militaire. « Nous avons vocation à suivre les travaux de la Commission et du Parlement européens ainsi que les enjeux de la présidence du Conseil, pour porter la voix de la France. À cette fin, nous participons aux groupes du Conseil, réfléchissant avec les 26 autres États membres et les agences européennes aux projets de grands textes européens. Ceux-ci ne pouvant être adoptés qu’à une majorité forte, il s’agit de négocier et de trouver des points d’équilibre pour créer un consensus. »
Pour mener à bien ce « vrai travail d’orfèvre, à la croisée entre politique, diplomatie et technique », le colonel est appuyé par la Délégation des affaires européennes et internationales (DAEI), qui porte la voix du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, ainsi que par le Secrétariat général des affaires européennes (SGAE), qui coordonne toutes les positions du gouvernement français. Il peut aussi se reposer sur ses nombreuses et riches expériences passées, à la fois au niveau national comme à l’international.
« Le cursus varié d’officier de gendarmerie est une vraie richesse pour les instances européennes, car nous ne sommes pas déconnectés du terrain et nous maîtrisons la portée de tels textes. Cela nous donne une réelle légitimité. »
Le colonel parle en connaissance de cause, puisqu’il a eu l’occasion de présider trois groupes du Conseil durant la Présidence française de l’U.E. en 2022 : la protection civile, la résilience des entités critiques et la coopération opérationnelle en matière de sécurité intérieure. « Nous ne portions alors pas la voix de notre pays, mais celle des 27 États membres, ce qui oblige à avoir une vision très large. » Aussi, le colonel insiste sur l’intérêt pour la gendarmerie de bâtir des parcours de carrière tournés vers l’international, afin de « se construire un réseau et une culture européenne solides, pour négocier et rester dans l’anticipation de textes qui auront des répercussions d’un bout à l’autre de l’Europe. »
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