L’imposante façade de la Garde républicaine se parera prochainement d’une nouvelle série de photographies signées de l’adjudant-chef Fabrice Bourdeau et de Jacques Rousseau. Tous deux passionnés d’image, le photographe et l’infographiste ont mis en commun leur vision et leurs savoir-faire pour réaliser ce projet d’exposition.

Les parcours de ces deux artistes, affectés au cabinet communication de la Garde républicaine, sont très différents, voire plutôt atypiques.

Jacques Rousseau commence sa carrière dans l’Arme blindée et cavalerie, unité de l’armée de Terre à laquelle il consacre 21 années. Un premier changement de cap l’amène à se reconvertir dans le secteur civil, en tant qu’infographiste. Au bout de 11 ans, il change de nouveau de voie et intègre le ministère de l’Intérieur, où il occupe, pendant 5 ans, le poste de responsable de l’entretien des locaux. Il saisit l’opportunité de rejoindre la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) en tant que documentaliste, avant de revenir, 2 ans plus tard, à la profession d’infographiste, qu’il exerce désormais, et ce depuis 4 ans, au cabinet communication de la Garde républicaine.

De son côté, l’adjudant-chef Bourdeau a rejoint le quartier des Célestins en 2001. Cavalier et instructeur d’équitation au sein du régiment de cavalerie, ce n’est qu’en 2018 que l’opportunité de rejoindre le cabinet communication, en tant que photographe attitré de la garde, se présente. Féru d’équitation, mais aussi d’image et de vidéo, ces occasions successives lui ont permis de conjuguer travail et passion.

Un binôme complémentaire

Les murs du quartier des Célestins sont régulièrement habillés de photographies artistiques, réalisées en interne ou par des artistes extérieurs. Une occasion pour ces artistes de mettre en lumière leur travail, en l’exposant au regard du plus grand nombre.

Chargé de la réalisation d’une nouvelle exposition photographique, l’adjudant-chef Bourdeau a alors proposé à son collègue et ami infographiste Jacques Rousseau de s’associer au projet, afin d’apporter une dimension créative aux photographies. Tous deux ont ainsi entamé ensemble un processus de travail, confondant leur regard artistique, afin de créer cette rétrospective centrée sur les unités opérationnelles de la Garde républicaine.

Les photographies sont issues de reportages réalisés au cours de l’année par le photographe. Il s’agissait donc d’en sélectionner un petit nombre, avant de les retravailler, permettant aux deux collègues d’échanger leurs points de vue, notamment sur ce qu’ils souhaitaient mettre en avant dans cette exposition.

La sélection finale comporte ainsi 14 photographies, dévoilant les pelotons d’intervention, le groupe d’investigations cynophile, les patrouilles équestres, la Section protection appui drone (SPAD), ou encore les tireurs d’élite.

Mêlant fiction et réalité, il ressort du travail de chaque image une vision nouvelle et dynamique. Évoquant leur « vision similaire » et leur « goût pour la belle image », l’adjudant-chef Bourdeau insiste sur cette complémentarité, sur laquelle s’est appuyée l’élaboration de ce projet. Partant « de la réalité de la photo, pour l’étendre vers un côté plus graphique », la dimension fictive crée une rupture avec les instants capturés, lesquels renvoient une image protocolaire et stricte. Une volonté d’innovation, tout en représentant de manière fidèle les unités opérationnelles.

La diversité des missions mise à l’honneur

« L’idée était de parler de toutes les unités opérationnelles de la garde », souligne le photographe. C’est cette volonté de révéler au grand public tous les corps de métier présents au sein de la garde, et souvent peu connus, qui a guidé ce projet. Selon Jacques Rousseau, le but est de déconstruire « l’idée préconçue que l’on se fait de la Garde républicaine », et de montrer « la diversité des missions qui s’y trouvent ».

Dans cette démarche, la façade du quartier des Célestins représente un support de choix, permettant une exposition libre en plein cœur de la capitale, à même de susciter l’intérêt des passants. Les visuels, vivants et colorés, attirent le regard et mettent en valeur l’importance des missions opérationnelles de la garde.

Intitulée Regard opérationnel, cette exposition pousse à développer « le regard que l’on aimerait que les gens portent sur ces professions », selon le photographe. Un titre qui n’est donc pas choisi au hasard et qui a pris naissance dans l’un des 14 clichés, représentant une équipière du peloton d’intervention, encagoulée et dont le regard est très expressif. Communiquant de nombreuses émotions, ce sont ses yeux qui ont inspiré le titre de cette exposition, lui donnant un sens à la fois littéral et métaphorique.

Cette exposition propose ainsi une immersion dans les rangs des unités et des forces spécialisées de la garde, transportant le public sur le terrain, dans les coulisses de différentes opérations. Alliant photographie et imagerie numérique, ces clichés grand format sont à admirer sur la façade du quartier des Célestins jusqu’au mois de septembre 2023.