Au cours de l’année 2022, un phénomène de Shoulder surfing est identifié dans l’ouest de la France, en particulier dans le Finistère. À la caisse des supermarchés, des individus observent, par-dessus leur épaule, les personnes âgées renseigner leur code de carte bancaire. Ils dérobent ensuite discrètement le portefeuille des victimes, puis utilisent les cartes pour retirer du numéraire et réaliser des achats.

Alertés par une fiche de diffusion de la Brigade départementale de renseignements et d’investigations judiciaires (BDRIJ) de Rennes, faisant état d’une multiplication des faits, les gendarmes du détachement de l’Office central de lutte contre la délinquance (OCLDI) de Rennes s’intéressent à un groupe de quatre individus, apparaissant sur les images de vidéosurveillance des centres commerciaux. Rapidement, il apparaît que des faits suivant le même mode opératoire sont commis sur tout le territoire national.

Un groupe très mobile

L’OCLDI et la Brigade de recherches (B.R.) de Quimper sont alors co-saisis de l’enquête par le parquet de Quimper et, le 13 janvier 2023, une cellule d’enquête nationale est créée. Au total, plusieurs centaines de vols, usages de cartes bancaires et tentatives d’escroqueries au préjudice de personnes âgées, dont la moyenne d’âge est de 77 ans, sont recensés. Le préjudice s’élève à ce stade à 153 000 euros.

Les rapprochements permettent d’établir que des faits sont également commis en Espagne, en Italie, en Suisse, en Croatie et en Allemagne, témoignant de la mobilité du groupe organisé.

Grâce aux investigations minutieusement menées et à des opérations d’observation transfrontalières, les enquêteurs localisent les quatre individus. Ces derniers sont interpellés le 26 février, par les gendarmes de l’OCLDI et du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) du Finistère, dans un hôtel de Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, alors qu’ils sont de retour sur le territoire national depuis quelques jours, et qu’ils s’apprêtent à repartir en Espagne. Ils sont en possession de 12 000 euros, soit le butin provenant des faits commis durant les trois jours précédents.

Les mis en cause, trois hommes et une femme âgés de 22 à 35 ans, déjà connus de la justice, ont été placés en garde à vue et déférés au parquet de Quimper le 1^er mars. Ils ont été placés sous mandat de dépôt dans l’attente de leur jugement, le 7 avril.