Gironde : démantèlement d’un trafic de médicaments
- Par la capitaine Sophie Bernard
- Publié le 01 octobre 2019

Face à un trafic de médicaments falsifiés d’ampleur internationale, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), assisté de la Section de recherches (S.R.) et du Groupe interministériel de recherches (GIR) de Bordeaux, a procédé le 25 septembre dernier, à 3 interpellations et plusieurs perquisitions.
Sous couvert de recherches scientifiques, il avait crée un gigantesque business. Ce médecin a commencé par fonder un laboratoire pharmaceutique à Saint-Jean-d’Illac (33), visant à développer un essai clinique pour lutter contre les maladies neurodégénératives. En parallèle, dans sa grande bonté, le docteur crée une association qui reçoit le sang de patients atteints de ces lourdes pathologies. Le laboratoire procède aux analyses de ces prélèvements et, dans la foulée, le médecin leur prescrit des médicaments.
Mais l’envers du décor est bien moins charitable : le professionnel en question est radié depuis deux ans de l’ordre des médecins. Pire, les médicaments, provenant d’une officine italienne, sont interdits sur le marché. Les malades dépensent ainsi 400 euros par mois pour suivre un traitement complètement illégal. Des centaines de patients, français et étrangers,seraient victimes de ce trafic. Des employés finissent par dénoncer ces pratiques au pôle santé publique du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris qui saisit les unités de gendarmerie compétentes.
Après six mois d’enquête, une opération judiciaire est lancée, le 25 septembre dernier, par les gendarmes de l’OCLAESP, de la S.R. et du GIR de Bordeaux. Ils sont accompagnés du magistrat instructeur en charge du dossier et de professionnels de la santé. Ils procèdent à l’interpellation du médecin fondateur du laboratoire, à celle de sa femme, gestionnaire de l’association, et de son directeur scientifique, frappé d’un interdiction définitive d’exercer.
Les perquisitions menées en parallèle dans leurs domiciles respectifs, au laboratoire et dans le local associatif, permettent d’effectuer plusieurs saisies. À l’issue des gardes à vue, les trois mis en cause ont été présentés au TGI de Paris pour une mise en examen. L’enquête se poursuit à présent avec l’exploitation des différents éléments recueillis lors des perquisitions.
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