Mercredi 16 avril 2025, en fin de journée, le général d’armée Hubert Bonneau, accompagné du général Stéphane Lacroix, chargé de mission auprès du directeur général de la Gendarmerie nationale, a été accueilli sur le territoire guyanais par le général de corps d’armée Pierre Poty, Commandant de la gendarmerie outre-mer (CGOM), et le général de division Jean-Christophe Sintive, Commandant de la gendarmerie de Guyane (COMGENDGF).

Lutte contre les factions armées et la criminalité organisée

Le DGGN a commencé son déplacement le lendemain matin par la Section de recherches (S.R.) de Cayenne. Lors de cet échange, l’unité a pu dresser un état des lieux de son action en matière de lutte contre les factions armées originaires du Brésil, et plus largement contre la criminalité organisée (état de la menace, modes d’action, résultats obtenus) mais aussi évoquer la coopération internationale dans le domaine de la police judiciaire.

La recherche du renseignement étant essentielle dans le domaine judiciaire, c’est logiquement sur cette thématique que s’est poursuivie cette matinée, permettant ainsi aux officiers adjoints renseignement et P.J. d’aborder la convergence entre ces deux matières, notamment à travers la présentation du ciblage opérationnel des individus recherchés et la capitalisation des données du Module RENS/BDSP et des données ORION.

Saint-Laurent-du-Maroni : des enjeux multiples

Le DGGN s’est ensuite rendu à Saint-Laurent-du-Maroni par voie aérienne, où il a été accueilli sur le tarmac de l’aérodrome par le commandant de la compagnie de gendarmerie départementale.
Cette visite a permis à l’officier et à ses commandants d’unité d’exposer les enjeux opérationnels de leur territoire ainsi que l’opération « Bien vivre à Saint-Laurent-du-Maroni ».

La compagnie de Saint-Laurent-du-Maroni, forte de 133 personnels, est d’abord connue pour ses dimensions exceptionnelles. D’une superficie un peu plus grande que la Belgique, elle est située au cœur de l’Amérique du Sud et s’étend sur la partie ouest de la Guyane, de Awala-Yalimapo jusqu’à Maripasoula, le long du fleuve Maroni. Deux de ses unités sont accessibles uniquement par voie fluviale ou aérienne. La compagnie est également marquée par un taux de criminalité élevé.

Guyane : à Saint-Laurent-du-Maroni, les gendarmes quadrillent le territoire

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Pour faire face à ces enjeux, les gendarmes de Saint-Laurent-du-Maroni bénéficient du renfort permanent d’un Escadron de gendarmerie mobile (EGM) et d’un peloton d'intervention de la Garde républicaine. Sur le cantonnement de Saint-Louis, le général Bonneau a pu échanger avec ces militaires auxquels sont confiées deux missions. Un tiers des effectifs est dédié au Poste de contrôle routier (PCR) Margot, situé sur la route nationale 1, en direction de Cayenne, et tenu en permanence. Les effectifs restants arment le Détachement de surveillance et d’intervention (DSI), dont la mission prioritaire est de dissuader la commission de Vols à main armée (VAMA).

Après avoir déjeuné avec les gendarmes mobiles et les gardes républicains, le DGGN a participé à une mission de reconnaissance en quads dans les quartiers informels de Saint-Laurent-du-Maroni, un moyen de locomotion particulièrement adapté aux spécificités du territoire guyanais.

De Grande Usine à Dorlin, des postes tenus conjointement avec les Forces armées en Guyane

Le lendemain, vendredi 18 avril 2025, par voie aérienne depuis Cayenne, le DGGN, accompagné du Commandant supérieur des Forces armées et de la base de défense de Guyane (COMSUP), le général de division aérienne Marc Le Bouil, ainsi que du CGOM, du COMGEND et des chefs de corps du 3^e Régiment étranger d'infanterie (REI) et du 9^e Régiment d'infanterie de marine (9^e RIMa), s’est d’abord rendu au poste opérationnel avancé de Grande Usine, armé conjointement par les militaires de la gendarmerie et du 3^e REI. Zone particulièrement aurifère, Grande Usine est un lieu de passage des orpailleurs et de leurs flux logistiques, ce qui en fait un carrefour stratégique pour lutter contre l’orpaillage illégal.

Il en est de même pour le Poste opérationnel avancé temporaire (POAT) de Dorlin, où le général Bonneau a ensuite fait étape. Celui-ci a été rétabli et renforcé après la mort en mission du major Arnaud Blanc, tué par des garimpeiros. Après avoir rendu hommage au militaire de l’antenne GIGN de Guyane décédé en 2023, en déposant une gerbe au pied de la stèle érigée sur le site, le DGGN a pu constater par lui-même le fonctionnement du POAT, armé par la gendarmerie et le 9^e RIMa.

Les gendarmes et les militaires des Forces armées en Guyane (FAG), présents en permanence sur place, empêchent la réinstallation des garimpeiros. Des missions de lutte contre l’orpaillage illégal sont également menées en profondeur depuis ce point. En amont d'un déjeuner pris en commun, le général Bonneau a longuement échangé avec les militaires de la gendarmerie et des FAG. Le directeur général a également participé à l’hommage rendu à deux militaires du 9^e RIMa décédés, devant la stèle qui leur est dédiée.

Le centre de conduite des opérations : centre névralgique de la lutte contre l’orpaillage illégal

De retour à Cayenne, la fin d’après midi a été consacrée à la visite du Centre de conduite des opérations (CCO) Harpie, avec une présentation de son organisation et de ses missions : collecte et exploitation du renseignement, conduite et planification des missions, suivi des saisies, judiciarisation de l’orpaillage illégal, etc. Co-localisé à Cayenne avec l’état-major des Forces armées en Guyane, le CCO, fonctionnant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, est en effet le centre névralgique des opérations de lutte contre l’orpaillage illégal menées en Guyane française par la gendarmerie nationale. À l’effectif de seize gendarmes, dont quatre détachés, son organisation est calquée sur la structure type d'un état-major de l'OTAN, ce qui permet de faciliter la coordination avec les FAG. Depuis plus d'une année, le J2 (section dédiée au renseignement) est conjoint avec les FAG.

BTA de Cacao, une action tournée vers la LCOI

Enfin, samedi 19 avril, dernier jour de son séjour en Guyane, le DGGN s’est rendu à la Brigade autonome (BTA) Cacao, au nord-est de la Guyane, où il a été accueilli par le commandant de la compagnie de Matoury. L’unité est située au pied de la montagne Cacao, qui abrite de nombreuses exploitations aurifères illégales, tant primaires qu’alluvionnaires. L’activité de la BTA est donc essentiellement tournée vers la Lutte contre l’orpaillage illégal (LCOI). Après une présentation des missions et des résultats obtenus par les gendarmes de l’unité, le général Bonneau a conclu sa visite en participant à une patrouille en pirogue sur le secteur de Saut-Bief.

À chacune de ses étapes, le directeur général a pris le temps d’échanger avec les personnels présents dans les unités visitées ; l'occasion de les remercier en personne pour leur engagement au quotidien et de leur assurer son soutien ainsi que celui de l’Institution.

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