Un hymne à l’unisson pour tous les gendarmes

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 08 décembre 2021
Le choeur de l'armée française, le 15 juillet dernier, lors de la cérémonie en l'honneur des héros du quotidien, aux Invalides.
Le choeur de l'armée française, le 15 juillet dernier, lors de la cérémonie en l'honneur des héros du quotidien, aux Invalides.
© GEND/SIRPA/MARIE-AMELIE SAILLET

Chant fédérateur que chaque gendarme pourra s’approprier, l’hymne de la gendarmerie nationale revêt désormais un caractère officiel et sera appris dans les écoles. Retour sur sa genèse avec les auteurs du texte et de la partition.

« La muerte no es el final »… C’est ce chant, entonné spontanément par des membres de la Guardia Civil en hommage à l’un des leurs, mort de la COVID-19 en mars 2020, qui a tout déclenché. « Un moment fort et émouvant, se souvient le major Arnaud Lecomte, membre du cabinet du directeur général de la gendarmerie nationale. Je me suis dit que ce serait bien pour la gendarmerie d’avoir aussi un chant commun, fédérateur. Les écoles ont leurs chants, mais pas la gendarmerie dans son ensemble. J’ai donc proposé d’en créer un. »

Deux stylos et un saxo

Le projet est porté, au sein du cabinet du directeur général, par le colonel Frédéric Labrunye qui va jouer un rôle important de catalyseur. Une fois le principe d’un hymne de la gendarmerie validé, le major Lecomte commence à travailler, durant les congés d’été, sur des phrases courtes, comprenant plusieurs mots-clés. « Avec une anaphore au début du refrain pour insister sur le « Nous », précise-t-il. C’est un chant d'union, qui a pour ambition d’être un élément de consolidation de l’identité de la gendarmerie. »

Il soumet ce premier jet au colonel Fabrice Ars, aujourd’hui commandant du Groupement de gendarmerie départementale d’Indre-et-Loire, et ancienne plume du cabinet, pour une œuvre à quatre mains, ou plutôt à deux stylos ! «  Je n’avais jamais écrit de chanson, ni de poésie, note le colonel Ars. Je me suis appuyé sur la proposition du major Lecomte, en essayant de rythmer davantage le texte, en marquant les temps, et ce, afin de faciliter le travail à venir du musicien. »

Le musicien, ce sera le lieutenant-colonel Antoine Langagne, saxophoniste de formation et alors chef de la Musique de la garde républicaine (il a quitté ses fonctions depuis, NDLR). « Quand j’ai reçu le texte, je l’ai trouvé tout de suite très inspirant, témoigne ce dernier. Je l’ai eu un vendredi, et le dimanche soir, j’avais terminé la partition. C’est toujours plus facile avec un bon texte. J’ai pu m’appuyer sur son rythme pour composer une musique qui soit dynamique et entraînante, un chant qui puisse être interprété par des voix très diverses, sur lequel on puisse aussi marcher au pas. J’ai travaillé sur une version piano voix, et sur une autre pour orchestre militaire. L’objectif était qu’il puisse être chanté seul, sans instrument, et que la musique puisse également être jouée seule. »

Hommage aux glorieux anciens

Les couplets 1, 2 et 8 du chant évoquent toute la gendarmerie et ont vocation à être prioritairement interprétés. Les cinq autres couplets correspondent chacun à une subdivision de l'institution : gendarmerie départementale, gendarmerie mobile, garde républicaine, gendarmeries spécialisées et soutien. « L’idée, c’est que chaque gendarme puisse se retrouver dans cet hymne, se l’approprier, résume le colonel Ars. Et le dernier couplet évoque la transmission, le passage de flambeau. »

Cette dernière strophe rend ainsi hommage aux glorieux anciens : le maréchal Moncey, premier inspecteur général de la gendarmerie, le capitaine Paul Fontan, héros de la 1ère Guerre Mondiale, l’adjudant-chef Marcellin Cazals, résistant et « Juste parmi les Nations », et le colonel Arnaud Beltrame, le héros de Trèbes.

Entonné pour la première fois le 15 juillet dernier dans la cour des Invalides, lors de la cérémonie d’hommage aux héros du quotidien, ce chant va revêtir désormais un caractère officiel et réglementaire. Le texte et sa partition seront prochainement intégrés à la circulaire 26 600 (Clt 96.26) sur le patrimoine de tradition de la gendarmerie, et le chant pourra donc prendre toute sa place, notamment lors des cérémonies et prises d'armes, comme ce fut le cas le 9 décembre dernier lors de la cérémonie de remise des sabres aux élèves officiers, à l'EOGN.

La formation initiale constitue sa « porte d'entrée » vers le cœur de la gendarmerie. Il sera désormais appris et interprété dans toutes les écoles et pourra, dans le prolongement, vivre au sein des unités.

« C’est un honneur d’avoir participé à son écriture, relève le colonel Ars. Le jeu en valait vraiment la chandelle. » Pour le major Lecomte, « c’est une grande fierté de voir ce beau projet se réaliser. Dans quelques années, tous les jeunes gendarmes connaîtront ce chant et entraîneront leurs aînés. »

GEND/SIRPA/ELSA VIVES-SERVERA

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