Ardennes : condamnation pour apologie publique de terrorisme

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 16 novembre 2020

Après avoir agressé verbalement une aide-soignante, en cautionnant notamment les attentats commis à Conflans-Sainte-Honorine et à Nice, un homme de 37 ans s’en est pris à son avocate lors de sa garde à vue, puis aux gendarmes de la brigade de proximité de Fumay. Il a été condamné et incarcéré.

Depuis l’assassinat de Samuel Paty et les meurtres perpétrés à Nice, les forces de l’ordre sont régulièrement alertées de signalements d’actes relevant de l’apologie du terrorisme, qu’il s’agisse de messages postés sur les réseaux sociaux ou de propos tenus devant témoins. Ce samedi 31 octobre, dans l’après-midi, une auxiliaire de vie se rend, accompagnée d’une stagiaire, au domicile d’un patient, à Revin, dans les Ardennes. Gravement malade, l’homme vit avec son frère. Alors qu’elle leur rappelle les règles liées au confinement, elle est violemment prise à partie verbalement par ce dernier, qui affirme notamment « être content que des Français se fassent tuer dans les églises et décapiter dans les rues. »

L'avocate a mis un terme à l'audition

L’aide-soignante se rend aussitôt à la Brigade de proximité (B.P.) de Revin pour signaler les faits. Le procureur de Charleville-Mézières demande l’ouverture d’une enquête pour des faits d’apologie publique d’un acte de terrorisme. Les gendarmes auditionnent les témoins. Si le frère du suspect minimise, la stagiaire confirme les propos tenus. Jeudi 12 novembre, le mis en cause est placé en garde à vue. « Cela s’est très mal passé, rapporte l’adjudant-chef Jean-Luc, qui commande la B.P. de Fumay, chargé de l'enquête. Il s’en est pris verbalement à son avocate commise d’office. Celle-ci a souhaité mettre un terme à l’audition au bout de cinq minutes. »

Lors de garde à vue, l'individu va alors multiplier les menaces, insultes et outrages envers les gendarmes. Placé en chambre de sûreté, il va commettre d’importantes dégradations sur la porte. « Il était très impulsif, très violent verbalement, et particulièrement hostile avec les femmes », confirme l’adjudant-chef. L’expertise psychiatrique confirme cependant qu’il est accessible à une sanction pénale.

Lors des perquisitions à son domicile, de nombreux livres religieux sont saisis, sans qu’on puisse en déduire, à ce stade, un processus avéré de radicalisation. En comparution immédiate, le 13 novembre, l’homme a été condamné par le tribunal de Charleville-Mézières à six mois de prison ferme avec mandat de dépôt, peine à laquelle s’ajoutent quatre mois de révocation de sursis. Il a été incarcéré à la maison d’arrêt de Charleville-Mézières.

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