De la maréchaussée à la gendarmerie nationale
- Par la rédaction du site Gendarmerie nationale
- Publié le 22 juin 2022, mis à jour le 22 février 2023
La Gendarmerie nationale est une des plus vieilles institutions françaises. Héritière de la Maréchaussée de France, une force militaire créée pendant la Guerre de Cent Ans, elle a pris l'appellation de Gendarmerie nationale en 1791.
Création de la Maréchaussée
Créée pendant la guerre de Cent Ans, la Maréchaussée suit les armées en campagne. Corps de militaires chargé de la justice aux armées, elle surveille et réprime les méfaits de pillards, de soldats et de déserteurs.
Elle se sédentarisera progressivement, et ses missions s'élargiront à l'ensemble de la population et du territoire à partir du règne de Louis XII.
La déclaration royale du 25 janvier 1536 étend la compétence de la Maréchaussée à l'ensemble de population civile : vols avec ou sans armes, vagabonds et étrangers non domiciliés.
C'est ensuite à Colbert, ministre de Louis XIV, que l'on doit le début de la création des brigades en 1668.
Les réformes du XVIIIe siècle
C'est le 16 février 1791 que la Maréchaussée devient la Gendarmerie nationale : une loi crée et organise cette nouvelle institution. Elle sera complétée par la loi du 28 germinal an VI (17 avril 1798), considérée comme "la grande Charte" de la gendarmerie, qui réforme le corps, codifie les principes d'action, précise les attributions en matière de police administrative et de police judiciaire et augmente les effectifs, qui passent à 10 000 hommes.
Le XIXe siècle
Lors de la Restauration, la gendarmerie paie d'une épuration drastique le prix de son service à l'empereur Napoléon Ier.
À partir de 1835, ses effectifs augmentent à nouveau ; la légion d'Afrique, créée en 1839, se distingue tout particulièrement au combat de Taguin en 1843. Quelques années plus tard, en 1849, la Garde républicaine est rattachée à la gendarmerie.
En 1854, un décret réorganise l'institution.
La gendarmerie fait à nouveau preuve de son savoir-faire combattant en prenant part à la guerre de Crimée, notamment lors du siège se Sébastopol en 1855, ainsi qu'au conflit franco-allemand de 1870-1871.
Le XXe siècle
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire (STO). D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Nombre de gendarmes participent ensuite aux guerres de décolonisation, notamment en Indochine et en Afrique du Nord. Deuxième force armée présente en Indochine, la gendarmerie assure des missions d'encadrement et de surveillance, souvent au sein de postes isolés sur lesquels les soldats Viêt-minh opèrent de nombreuses attaques. Au cours de ce conflit, les gardes républicains mobiles perdent 682 des leurs et comptent 1 500 blessés sur un effectif global de 15 000 hommes. En Afrique du Nord, 541 officiers, gradés, gendarmes auxiliaires et harkis tombent entre 1952 et 1962.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, la gendarmerie ne s'est jamais autant diversifiée et modernisée. Elle se féminise à partir de 1972. Son commandement supérieur, après avoir été rattaché à la justice militaire au sein d'une direction de la justice militaire et de la gendarmerie en 1947, trouve une nouvelle autonomie en 1981 avec la création de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale. Dirigée depuis 1947 par un civil, magistrat ou préfet, elle l'est depuis 2004 par un général de gendarmerie.
Le XXIe siècle
En juillet 2005, la Gendarmerie nationale réorganise sa chaîne de commandement territorial, s'inscrivant ainsi dans le processus de réforme de l'État. Elle s’articule alors en 22 régions de gendarmerie correspondant aux 22 régions administratives. Chaque commandant de région exerce son autorité sur les unités territoriales de sa région et se trouve directement subordonné au directeur général de la Gendarmerie nationale. Les commandants de région situés aux chefs-lieux de zone de défense et de sécurité disposent d’attributions particulières (emploi de la Garde républicaine) et de moyens spéciaux (attributions budgétaires spécifiques notamment).
En 2009, la Gendarmerie rejoint le ministère de l'Intérieur. La loi du 3 août 2009 puis une série de décrets encadrent ce nouveau rattachement, tout conservant certains liens avec le ministère de la Défense, notamment le statut militaire des gendarmes et certains recrutements.
La direction générale de la Gendarmerie nationale est installée depuis 2012 à Issy-les-Moulineaux. Au 1er août 2013, la Gendarmerie nationale initie une réforme globale de l’articulation des échelons territoriaux de commandement, autour de trois objectifs :
- simplifier, rationaliser et rendre plus lisibles les échelons de commandement de la gendarmerie, notamment au niveau régional. Dans les 15 régions administratives “non zonales”, les fonctions de commandant de région et de groupement du chef-lieu sont regroupées sur la base d’un état-major unique destiné à assurer notamment une gestion et un soutien opérationnel de proximité ;
- renforcer le rôle et les attributions de l’échelon zonal de la gendarmerie ;
- préserver les fondements d’une force armée. Chaque commandement dispose des moyens et leviers utiles à l’accomplissement de ses missions, notamment dans les situations les plus dégradées.
La Gendarmerie nationale est commandée par le général d'armée Christian Rodriguez depuis le 1er novembre 2019.
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