Fin des barrières de péage sur l’autoroute A13 : la gendarmerie de l’Eure lance un nouveau type de contrôle

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 11 mars 2025
En premier plan un Stop-Stick et en fond et en flou, des gendarmes en train de controler un véhicule.
© SIRPA-G - GND R. Culpin

Un important contrôle de gendarmerie a eu lieu ce mardi 4 mars 2025 sur l’autoroute A13, au niveau d’Heudebouville. Organisée dans le cadre du Plan d’action départemental de sécurité et de restauration du quotidien (PADSRQ) de l’Eure et mobilisant plus d’une centaine de gendarmes ainsi que des personnels de l’Urssaf, des douanes et de la DREAL, cette opération inédite a permis de constater cent infractions et de saisir d’1,3 kg de produits stupéfiants en seulement trois heures.

Depuis le 10 décembre 2024, la physionomie de l’autoroute A13 reliant Paris à la Normandie a quelque peu changé. Les usagers, habitués aux nombreuses barrières de péage, n’en croisent plus aucune. Et pour cause : depuis cette date, cette autoroute, fréquentée par plus de 40 000 véhicules chaque jour, est passée en flux libre, c’est-à-dire avec une détection automatique des plaques et un règlement par télépéage, sur Internet ou dans des points de vente précis.

Si ce système, promettant une réduction de la consommation de carburant et un gain de temps grâce à la suppression des embouteillages, est présenté comme plus écologique, il soulève néanmoins des questions en matière de sécurité. En effet, si les barrières de péage étaient un lieu concentrateur de bouchons et de ralentissements, elles constituaient également une ligne d’arrêt utile aux gendarmes des Escadrons départementaux de sécurité routière, notamment ceux des Pelotons d’autoroute (P.A.), et des points d’appui où ces derniers pouvaient réaliser, souvent en lien avec d’autres services comme les douanes, des contrôles routiers liés à la délinquance de flux (conduite sous l’empire d’un état alcoolique, sous l’emprise de stupéfiants, permis annulés, etc.). Leur suppression, il y a quelques mois, oblige ainsi la gendarmerie à repenser certains de ses modes d’action en matière de contrôles autoroutiers.

  • Les gendarmes se regroupent pour faire un point avant le début de l'opération.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • un gendarme oriente les voitures lors d'un controle sur une aire d'autoroute.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Photo d'un gendarme en train  de gerer le flot de véhicule arrivant sur l'aire de service pour être controlés.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme gère les flux sur un contrôle routier.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Photo d'une partie de l'autoroute A13 coupé dans un sens.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • deux gendarmes controlent un véhicule.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Photo d'un maitre chien et de son malinois sur le controle. En fond on observe un véhicule noir, type VTC.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme et un agent des douanes controlent une camionnette.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme et une agent des douanes entre deux camions
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme entre deux conteneurs de camion lors d'un controle routiers.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme dans un véhicule regarde un permis de conduire.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme et une agent des douanes, controlent un camion.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Les gendarmes se regroupent pour faire un point avant le début de l'opération.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • un gendarme oriente les voitures lors d'un controle sur une aire d'autoroute.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Photo d'un gendarme en train  de gerer le flot de véhicule arrivant sur l'aire de service pour être controlés.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme gère les flux sur un contrôle routier.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Photo d'une partie de l'autoroute A13 coupé dans un sens.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • deux gendarmes controlent un véhicule.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Photo d'un maitre chien et de son malinois sur le controle. En fond on observe un véhicule noir, type VTC.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme et un agent des douanes controlent une camionnette.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme et une agent des douanes entre deux camions
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme entre deux conteneurs de camion lors d'un controle routiers.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme dans un véhicule regarde un permis de conduire.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin
  • Un gendarme et une agent des douanes, controlent un camion.
    © SIRPA-G - GND R. Culpin

Une opportunité que l’EDSR de l’Eure a saisie pour faire évoluer ses méthodes et innover en matière de sécurité des mobilités, grâce à la mise en place d'un dispositif innovant. Une expérimentation interservices qui implique la déviation de l’ensemble des flux d’une portion d’autoroute.

Un dispositif interservices

S’inscrivant dans le cadre du nouveau Plan d’action départemental de sécurité et de restauration du quotidien (PADSRQ), ce contrôle organisé par le Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de l’Eure et le concessionnaire autoroutier SANEF a réuni plus d’une centaine de gendarmes issus de plusieurs unités.

Mis en place sur l’aire de service de Vironvay Nord, juste après la sortie d’Heudebouville, il a été pensé en trois dimensions par le chef d’escadron Emmanuel Isèbe, commandant de l’EDSR de l’Eure. « Le dispositif engage aujourd’hui 115 militaires du groupement de l’Eure, renforcés par des dispositifs extérieurs déployés par d’autres départements, détaille-t-il. En amont du contrôle principal, trois autres points de contrôle sont ainsi tenus par des gendarmes départementaux et des motocyclistes de l’EDSR. Cela permet d’appréhender les individus souhaitant se soustraire au contrôle principal. Ensuite, sur l’aire de service, après un premier filtre effectué à l’entrée, seize binômes, composés de gendarmes départementaux, procèdent au contrôle des véhicules ciblés. Ils sont appuyés par deux équipes cynophiles, comprenant deux chiens spécialisés SAMBI (recherche de Stupéfiants, d’Armes, de Munitions et de BIllets de banque) et un troisième spécialisé uniquement dans la recherche de stupéfiants. Comme nous sommes sur une opération interservices, nous bénéficions aussi de l’appui d’agents de la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), de l’Urssaf (Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales) et des douanes. »

En amorce des gendarmes avec en fond le chef d'escadron commandant de l'EDSR.
© SIRPA-G - GND R. Culpin

Afin de faire face à d’éventuels refus d’obtempérer, le chef d’escadron a également positionné, en aval de ce point de contrôle, des gendarmes équipés de Stop Stick, des militaires du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Louviers ainsi qu’une Équipe rapide d’intervention (ERI) venue de Seine-Maritime, prête à partir au volant de son Alpine. Pour compléter ce dispositif, un hélicoptère de la Section aérienne de la gendarmerie (SAG) de Vélizy-Villacoublay et un drone opéré par les télépilotes du GGD 27 observent le flux de véhicules depuis les airs. Cet appui aérien est précieux pour visualiser et identifier les quelques usagers qui profiteraient du ralentissement en amont du contrôle pour se débarrasser de matières stupéfiantes. Une « sonnette » dotée de moyens LAPI (Lecture Automatisée de Plaques d’Immatriculation) prêtés par le Service central des réseaux et technologies avancées (SCRTA) du Mans a également été positionnée en amont afin d’alerter sur la présence de véhicules volés ou recherchés ; une levée de doute étant ensuite opérée par les vecteurs 3D à l’approche du filtrage.

Afin de coordonner l’ensemble de ces moyens sur un dispositif étalé sur 35 km, le chef d’escadron Isèbe a également bénéficié d’un poste de commandant mobile prêté par le Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM) de Satory ainsi que de l’appui d’une adjudante du Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG), détachée sur place, de gendarmes de la Section opérationnelle de lutte contre les cybermenaces (SOLC) du GGD 27 et du soutien opérationnel.

500 véhicules et 600 personnes contrôlés

Dès les premiers contrôles, le dispositif a su montrer toute son efficacité. Alors que quelques voitures venaient d’arriver, Osis, un Malinois spécialisé SAMBI, marque un premier véhicule et son conducteur. Après une rapide fouille, quelques grammes de cannabis sont retrouvés. Une heure plus tard, alors que les résultats positifs aux stupéfiants s’enchaînent et que les dépanneuses poursuivent leur ballet pour récupérer les véhicules immobilisés, Osis marque à nouveau. Cette fois, c’est près d’un kilo de résine de cannabis qui est découvert. Pour le conducteur et sa passagère, c’est la fin du trajet !

Plan large d'un gendarme, maitre chien et de son malinois en train de controler un véhicule.
© SIRPA-G - GND R. Culpin

Durant trois heures, 500 véhicules vont ainsi être contrôlés, dont 447 véhicules légers, cinquante poids lourds et trois bus. Ces contrôles ont permis de relever 150 infractions et de saisir 1,3 kg de produits stupéfiants. Un bilan conséquent, qui illustre la nécessité de mener ce type d’action sur cet axe autoroutier reliant la région parisienne au Havre et emprunté par de nombreux réseaux criminels.

« Ce contrôle s’opère dans le cadre du PADSRQ décliné dans l’Eure, en lien avec les élus, qui fixe un certain nombre de priorités, dont la lutte contre le trafic de produits stupéfiants, les cambriolages, les violences intrafamiliales et la violence sur les routes. Aujourd’hui, nous avons la conviction que la délinquance passe en grande partie par les routes et que contrôler les flux permet donc de lutter contre toutes les formes de délinquance. Nous agissons par ailleurs en catalyseurs de l’interservices », explique le colonel François Hulot, commandant du GGD 27.

Le bilan de cette première opération confirme la pertinence de ce mode d’action complémentaire ainsi que les points clés mis en évidence lors de la planification : la sécurité, la sélection et la réversibilité du contrôle afin de limiter la gêne occasionnée. D’autres opérations de ce type sont d’ores et déjà agendées.

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