Alors que les actions des émeutiers se sont à nouveau durcies depuis le début de la semaine, les gendarmes poursuivent avec une détermination intacte leur mission au service de l’État et de la population.

« Jour et nuit, nous œuvrons afin d’assurer la viabilité des axes de circulation, en réduisant les nombreuses barricades érigées par l’adversaire, indique le lieutenant-colonel Yannick G., chef du Bureau des opérations et de l’emploi (BOE), au sein du Commandement de la gendarmerie de la Martinique (COMGENDMQ). Les dispositifs déployés par la gendarmerie nationale ont ainsi permis d’entraver l’action des insurgés. Ces derniers jours, les militaires ont notamment empêché les tentatives de fermeture des principaux centres commerciaux, particulièrement impactés depuis le 1^er septembre, date de la première manifestation. »

Depuis le début des événements, pas moins de 167 barricades ont été recensées en zone gendarmerie par le COMGENDMQ, ainsi que 111 pillages et 90 incendies.

Face à un adversaire très actif, n’hésitant pas à user d’une grande violence envers les forces de sécurité intérieure, les gendarmes ont conduit avec succès plusieurs opérations au cours des derniers jours. Sur les communes de Saint-Joseph et de Case-Pilote, situées non loin de Fort-de-France, les gendarmes ont ainsi procédé à des manœuvres de réduction de barrages filtrants, permettant la réouverture des voies de circulation routière les 21 et 22 octobre. 24 heures sur 24, les militaires assurent en outre la sécurisation de l’aéroport de Martinique.

Certaines opérations ont également permis d’interpeller les fauteurs de troubles. Depuis le 1^er septembre dernier, 55 interpellations ont ainsi été comptabilisées en zone gendarmerie.

Une manœuvre multidimensionnelle

Malgré la signature d’un protocole d'accord, notamment par le préfet, la Collectivité territoriale de Martinique et plusieurs acteurs économiques, visant à faire baisser de 20 % le prix de milliers de produits alimentaires, et au prétexte d’une mobilisation contre « la vie chère », des violences délictuelles, voire criminelles, se poursuivent, prenant parfois un tour plus radical. Ces violences demeurent toutefois beaucoup plus limitées quant au nombre de communes concernées et au volume d’individus impliqués, comparativement à la période allant du 7 au 11 octobre dernier.

Dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 octobre, « plusieurs dizaines de tirs répétés, en rafale, d'armes automatiques » , visant les gendarmes et les pompiers, ont été rapportés par la préfecture de la Martinique. Un véhicule de la gendarmerie a été touché par un tir d’arme à feu. Au total, depuis le 1^er septembre, quarante gendarmes ont ainsi été blessés, dont deux par balle.

Dans ce contexte de recrudescence des tensions et de durcissement de la résistance de la part des émeutiers, les gendarmes territoriaux, appuyés par plusieurs Escadrons de gendarmerie mobile (EGM), ainsi que de nombreux moyens spécialisés en renfort, poursuivent invariablement, avec rigueur, éthique et ténacité, la mission qui leur est confiée, au service de la sécurité des concitoyens.

Grâce à l’agrégat d’expertises et de compétences déployées sur zone, au cœur de la crise, la capacité de manœuvre de la gendarmerie nationale constitue un atout décisif afin de poursuivre et d’intensifier son action.