Guadeloupe : les gendarmes confrontés à un week-end de haute intensité

  • Par le colonel Jean-Pierre Rabasté et le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 29 octobre 2024
Gendarmes de dos et casqués dans la nuit.

Image d'illustration.

© GEND/ SIRPAG/ MDC LAPOINTE

Ces derniers jours, les gendarmes de Guadeloupe ont connu un haut niveau d’engagement en raison de la recrudescence des violences urbaines et des conséquences de la panne électrique généralisée d’origine malveillante.

En Guadeloupe, la fin de semaine et le week-end du 26 et 27 octobre 2024 ont été émaillés de violences urbaines et de tensions. Celles-ci ont atteint leur paroxysme avec le quasi-total black-out électrique provoqué par des salariés d’EDF.

Les gendarmes pleinement engagés face aux violences urbaines

La fin de semaine a été marquée par une recrudescence des violences urbaines, notamment dans la nuit de vendredi à samedi, au cours de laquelle une douzaine de barrages sur les axes routiers ont nécessité l'intervention des forces de l'ordre. Ces faits se sont essentiellement déroulés sur la Grande Terre et le nord de la Basse Terre. L’adversaire se distingue par sa mobilité, liée à la connaissance du terrain, et sa recherche de confrontation à distance avec les militaires de la gendarmerie, au moyen de jets de pierres, de cocktails Molotov, voire de tirs d'arme à feu.

Au cours de cette soirée et d’une partie de la nuit, plus d'une soixantaine de militaires ont été engagés pour réduire les barricades, reprendre le terrain et interpeller les individus auteurs de ces exactions. Les opérations menées ont nécessité l'emploi de toutes les composantes du Commandement de la gendarmerie (COMGEND) de la Guadeloupe. Ainsi, les gendarmes des brigades territoriales, des Pelotons de surveillance et d’intervention (PSIG), des Brigades motorisés (B.Mo.) et des Brigades de recherches (B.R.) ont été engagés. Leur action sur le terrain a été appuyée par l’hélicoptère de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Pointe-à-Pitre, qui dispose d’un phare de recherche. Une dizaine de grenades MP7 ont été utilisées et deux tirs de Lanceur de balles de défense (LBD) ont été nécessaires pour repousser l'adversaire. Un individu a été interpellé et placé en garde à vue.

Un quadrillage du terrain en réponse au black-out électrique

Vendredi 25 octobre 2024 au matin, à 8 h 30, l'ensemble de la Guadeloupe a été privé d'électricité à la suite d'un acte de malveillance commis par des agents de la centrale EDF-PEI de Jarry, dans le cadre d’un conflit social les opposant à l’entreprise. Cette centrale produisant la quasi-totalité de l'électricité de l'archipel, ce sont près de 230 000 foyers qui ont été impactés par cette coupure. Celle-ci a également eu des répercussions importantes sur les établissements de santé et les entreprises. Cet acte a conduit les gendarmes à intervenir pour sécuriser la salle des commandes.

La coupure de courant se prolongeant dans la journée, les effectifs nocturnes ont été renforcés afin d'éviter des actes de pillage, rendus possible en raison d'une absence d'alimentation électrique. Ainsi, 80 militaires ont occupé le terrain de 19 heures à 6 heures. Le préfet de la Guadeloupe a pris un arrêté de couvre-feu afin de limiter la circulation de la population à compter de 19 heures. Au cours de la nuit, huit barrages routiers et barricades ont été détectés et rapidement traités par les patrouilles. Une seule grenade a été tirée, les militaires intervenant rapidement sans laisser aux fauteurs de troubles le temps de s'installer durablement.

Une situation encore fragile

Depuis ce dimanche matin, quelques velléités de blocage ont fait l'objet d'interventions rapides. L'approche des cérémonies de la Toussaint, très suivies en Guadeloupe, devrait certainement ramener un peu de calme. Mais la situation reste fragile et pourrait de nouveau se dégrader à la rentrée du 4 novembre.

Sur le plan judiciaire, une vingtaine de plaintes ont été prises, notamment à l’encontre des agents EDF responsables du black-out. La direction d'EDF Guadeloupe a déposé une plainte pour mise en danger d'autrui, sabotage et destruction de biens d'utilité publique. L'enquête est confiée à la Section de recherches (S.R.) de Pointe-à-Pitre.


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