Après une première mission en Guyane, la maréchale des logis-cheffe Audrey est prête à repartir !

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 24 avril 2025
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La maréchale des logis cheffe Audrey pose devant son véhicule en Guyane devant la mer.
© D.R.

Entrée en gendarmerie en 2014, la maréchale des logis-cheffe (MDC) Audrey a été affectée pendant neuf ans en brigade territoriale, dans des Zones de sécurité prioritaires, à Persan, dans le Val-d’Oise, Behren-lès-Forbach, en Moselle, et à Louvres, à nouveau dans le Val-d’Oise. Après avoir passé le concours interne de sous-officier, puis obtenu la qualification OPJ (Officier de Police Judiciaire), elle décide de suivre une formation de Technicien en identification criminelle (TIC), qui va lui permettre d’intégrer la Cellule d’identification criminelle (CIC) du Val-d’Oise, le 16 janvier 2024. Moins d’un an plus tard, elle acceptait une Mission de courte durée (MCD) en Guyane, à la CIC de Saint-Laurent-du-Maroni.

Comment avez-vous eu connaissance de cette possibilité de MCD en Guyane ?

J’ai été contactée directement pour renforcer en urgence la CIC en détachement à Saint-Laurent-du-Maroni, rattachée à celle de Cayenne. Cette unité comprend deux Techniciens en identification criminelle (TIC) permanents, renforcés régulièrement par des TIC venus de métropole pour permettre aux deux autres de prendre leurs repos. Il y a sur ce territoire une charge de travail très soutenue, et on est tout de suite dans le haut du spectre de la criminalité. J’ai accepté cette mission fin novembre 2024 et je suis partie le 1er décembre, pour une durée de trois mois.

Qu’est-ce qui vous a motivée à accepter cette mission ?

Déjà, j’étais très contente qu’on pense à moi ! Je suis une jeune TIC, sortie de formation en décembre 2023. C’était mon rêve de faire ce métier quand j’étais adolescente, et grâce à la gendarmerie j’ai pu le réaliser. Je ne savais même pas que c’était envisageable en entrant en gendarmerie. Ce sont des TIC qui m’ont parlé de cette possibilité lorsque j’étais Gendarme adjointe volontaire (GAV) à Persan. Il y a plein de métiers dans le métier de gendarme, c’est ce qui le rend passionnant !

C’était un vrai challenge pour moi d’être projetée au cœur de l’Amérique latine, sur un territoire connu pour être hostile, humide. C’était ma première mission outre-mer, je n’ai pas hésité, même si je savais que je commençais par le plus dur des Outre-mer.

Comment s’est déroulé votre détachement et quelles ont été vos missions sur place ?

J’ai été très bien accueillie, avec un vrai soutien humain et professionnel. J’étais un peu stressée, mais ça m’a mise en confiance tout de suite. Concernant les missions, il s’agissait essentiellement d’atteintes à la personne, très peu d’atteintes aux biens. Il faut bien réaliser qu’en Guyane, le vol à main armée est aussi commun que le vol à la roulotte en métropole. Un cambriolage là-bas, c’est un vol à main armée dans un domicile !

Ce niveau de violence m’a interpellée dès mon arrivée. Et c’est le quotidien des brigades territoriales ! Il faut souligner le travail des gendarmes en brigade en Guyane, qui correspond à un travail de Brigade de recherches (B.R.), voire de Section de recherches (S.R.).

En raison de cette violence, j’ai dû apprendre à travailler en milieu hostile, dans des conditions dégradées, avec un Gilet pare-balles (GPB). Il faut faire vite, parce qu’on intervient avec des gendarmes mobiles ou des militaires du Peloton d’intervention de la Garde républicaine (PIGR) qui sécurisent la zone. C’est le même travail, mais il faut savoir faire preuve d’adaptation, sans médecin légiste, sans l’IRCGN juste à côté, avec quatre heures de décalage horaire qu’il faut aussi prendre en considération.

J’ai été particulièrement marquée par une mission après un incendie accidentel dans un bidonville, au cours duquel trois enfants de huit, six et deux ans ont malheureusement péri. Il y avait là une pauvreté extrême. C’était ma première intervention sur un incendie mortel. C’était intense sur le plan émotionnel, d’autant plus dans ces conditions particulières. Cependant, quand on m’appelle, je sais pour quelles raisons, ce qui me permet de me préparer pour affronter ce type de situation.

Était-ce votre première MCD et que retirez-vous de cette expérience, tant à titre professionnel que personnel ?

Oui, c’était ma première MCD et je sais que cela avait valeur de test. C’était génial, très enrichissant. J’ai énormément appris en très peu de temps.

Prête à repartir ?

Tout de suite ! 


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