En immersion avec les gendarmes engagés dans la sécurisation de la nuit de la Saint-Sylvestre à Paris

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 05 janvier 2024
Militaires sur les champs élysées lors de la vague de refoulement.
© GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN

Dans la nuit du 31 décembre 2023 au 1er janvier 2024, plus de 90 000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés sur le territoire national, afin de sécuriser les festivités du nouvel an. À Paris, une équipe de Gendinfo est allée à la rencontre de plusieurs unités de gendarmerie engagées à cette occasion.

À la demande du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, un dispositif d’ampleur a été mis en œuvre la nuit de la Saint-Sylvestre. Avec pour objectif d’assurer la sécurité des personnes et des biens, 6 000 membres des forces de l’ordre ont notamment été engagés en Île-de-France, dont 28 Escadrons de gendarmerie mobile (EGM), 1537 gendarmes départementaux, 285 réservistes, 50 militaires du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), un peloton d’intervention de la Garde républicaine et trois escouades du régiment de cavalerie de la Garde. La ville de Paris a bénéficié de moyens conséquents, notamment à proximité des Champs-Élysées, où 20 des 28 EGM mobilisés étaient positionnés, à l’approche du traditionnel feu d’artifice. Dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, l’organisation de cet évènement faisait figure de test sur la capacité de la capitale à accueillir sans incident plusieurs centaines de milliers de spectateurs.

Champs-Élysées : les gendarmes sécurisent la plus belle avenue du monde

Plus d’un million de personnes, venues admirer le feu d’artifice tiré depuis l’Arc de Triomphe, étaient attendues sur les Champs-Élysées le soir du nouvel an. Escadrons de gendarmerie mobile, mis à la disposition de la préfecture de police de Paris, et Compagnies républicaines de sécurité (CRS) étaient répartis de l'avenue de la Grande Armée à la place de la Concorde, avec la place de l’Étoile et l'Arc de Triomphe dominant la fête.

Gendarmes mobiles en mission d'interdiction à proximité du Grand Palais.
© GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN

Arrivés à hauteur de l’avenue Winston Churchill, nous rencontrons les militaires de l’EGM 31/7 de Troyes. Positionnés de part et d’autre du Petit et du Grand Palais depuis 15 heures, ils ont pour mission d’interdire l’accès aux Champs-Élysées depuis ce périmètre, et d’orienter les personnes se massant vers les zones de filtrage, disposées à intervalles réguliers en parallèle de la mythique avenue. L’objectif est de faire de celle-ci une zone particulièrement sécurisée. Des mesures d’interdiction de vente d’objets et d’alcool spécifiques ont ainsi été prises par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, en complément des fouilles réalisées sur les axes menant aux festivités.

Gendarme mobile effectuant une palpation sommaire à l'entrée de la zone sécurisée autour des Champs-Élysées.
© GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN

Nous poursuivons notre chemin jusqu’à l’avenue Franklin Delano Roosevelt, où est justement situé l’un de ces points de filtrage. La mission est assurée par les militaires de l’EGM 13/7 de Thionville, commandé par le capitaine Pierre-Olivier Lamote. Sont notamment recherchés, sur les personnes, les armes et objets contondants, ainsi que les mortiers d’artifice. Au regard de la particulière sensibilité du point, c’est à cet endroit qu’a décidé de se positionner le lieutenant-colonel David Destienne, commandant en second du Groupement de gendarmerie mobile (GGM) I/7 de Metz, qui remplit pour cette mission la fonction de Groupement tactique de gendarmerie (GTG) zone sud. Au nombre de quatre sur la plaque parisienne dans ce dispositif de sécurisation de la nuit de la Saint-Sylvestre, les GTG ont la responsabilité de coordonner plusieurs EGM, sous la supervision du Groupement opérationnel de maintien de l'ordre (GOMO), commandé par le général Jean-François Voillot, chef du GGM II/1 de Maisons-Alfort.

À peine le feu d’artifice terminé, alors que policiers et gendarmes préparent la mise en œuvre d’une vague de refoulement entre l’Arc de Triomphe et la Concorde, afin d’évacuer progressivement l’avenue des Champs-Élysées, les spectateurs se dispersent rapidement dans les rues adjacentes afin de rejoindre les stations de métro les plus proches.

Miromesnil : les gendarmes sécurisent les transports en commun

À la station Miromesnil, la foule s’agglutine à l’entrée de la bouche de métro. Les escalators sont bondés, et les parisiens, comme les nombreux touristes, cherchent tant bien que mal à se faufiler pour monter dans les trains se succédant sur les quais des lignes 9 et 13. Afin d’éviter les mouvements de foule et de réguler les flux, les agents de la RATP ont reçu le renfort des gendarmes de l’EGM 19/9 de Noyon. Le temps de la mission, l’escadron est placé pour emploi auprès de la Sous-direction régionale de la police des transports (SDRPT), sous-direction spécialisée de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), une des composantes de la préfecture de police de Paris. L’EGM reçoit ses ordres du Centre de commandement opérationnel de sécurité dans les transports (CCOS), mis en place depuis un peu plus d’un an dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Rattaché à la SDRPT, ce centre est chargé de la coordination des forces de sécurité dans les transports en commun d’Île-de-France.

  • Gendarmes régulant les flux de passagers en attente dans une station de métro.
    © GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN
  • Gendarme de dos devant une rame de métro.
    © GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN
  • Gendarmes régulant les personnes à l'entrée d'une rame de métro pour permettre à la porte de se fermer (bis).
    © GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN
  • Gendarmes régulant les personnes à l'entrée d'une rame de métro pour permettre à la porte de se fermer.
    © GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN
  • Gendarmes régulant les flux de passagers en attente dans une station de métro.
    © GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN
  • Gendarme de dos devant une rame de métro.
    © GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN
  • Gendarmes régulant les personnes à l'entrée d'une rame de métro pour permettre à la porte de se fermer (bis).
    © GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN
  • Gendarmes régulant les personnes à l'entrée d'une rame de métro pour permettre à la porte de se fermer.
    © GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN

À la demande de la préfecture de police de Paris, l’escadron, composé de trois pelotons, fournit ainsi douze équipes positionnées sur différents points d’intérêt de la capitale. Outre Miromesnil, les gendarmes de l’unité sont déployés en poste fixe au Trocadéro, ou encore à la gare Champ-de-Mars Tour Eiffel, et plusieurs équipes effectuent des patrouilles dynamiques sur les lignes sensibles. La ligne 6 du métro parisien est ainsi dédiée au peloton d’intervention (PI), dont ses militaires, spécialisés dans l’interpellation d’individus au cours d’opérations de maintien de l’ordre, sont en mesure de rejoindre rapidement les Champs-Élysées en cas de débordement.

Le capitaine Olivier Adé, commandant de l’EGM 19/9 de Noyon, explique que « ce dispositif de sécurisation des transports en commun constitue un format préalable aux J.O., fréquemment éprouvé lors d’évènements importants, dont le dernier en date est la coupe du Monde de rugby ».

Champs-de-Mars : les cavaliers sécurisent le jardin public au(x) pied(s) de la Dame de fer

Guidés par le phare positionné au sommet de la Tour Eiffel, nous nous rendons sur le Champ-de-Mars. Redevenu calme, il a accueilli quelques heures plus tôt une foule importante, venue admirer le feu d’artifice sous le regard de la Dame de fer, mais aussi sous l’œil protecteur des chevaux majestueux de la Garde républicaine.

Cavaliers et chevaux du régiment de cavalerie de la Garde républicaine sont engagés chaque année à l’occasion des festivités de la Saint-Sylvestre. « L’apport du cheval est important, explique la capitaine Isaline Bannet, qui commande le dispositif. Il a la capacité de couvrir beaucoup de terrain et présente un caractère dissuasif facilitant la dispersion des foules. Il permet d’être vu de loin et de voir de loin, ce qui est idéal dans le cadre de la sécurisation du Champ-de-Mars. (…) C’est une mission que nous avons l’habitude de faire. Nous sommes engagés à Paris, mais aussi dans d’autres régions en renfort des unités locales ».

 

Au cours de la nuit de la Saint-Sylvestre, le dispositif connaît une montée en puissance à l’approche du passage à la nouvelle année. Deux, puis trois escouades sont engagées, ce qui permet de préserver les chevaux en leur permettant de se reposer par un système de rotation, rendu possible par l’utilisation des boxes de l’École militaire. Les patrouilles montées quadrillent le célèbre jardin public, autrefois terrain de manœuvre militaire. Les gardes républicains sont en mesure de procéder à la confiscation des mortiers d’artifice et, le cas échéant, à l’interpellation d’individus pour remise à l’officier de police judiciaire territorialement compétent.

Le soir du réveillon, plusieurs unités de gendarmerie engagées sur la plaque parisienne ont reçu la visite du Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général d’armée Christian Rodriguez, accompagné du général de corps d’armée Xavier Ducept, commandant la Région de gendarmerie Île-de-France. Le DGGN leur a adressé ses vœux et les a félicités pour leur engagement dans le cadre de la sécurisation des festivités de la nuit de la Saint-Sylvestre et leur dévouement quotidien au service des français.

Le Directeur de la gendarmerie nationale serrant la main à une lieutenante de gendarmerie en mission d'interdiction à proximité du Grand Palais.
© GEND/ SIRPA-G/ BRC TAUPIN

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, s’est rendu à la préfecture de police de Paris, à la rencontre des responsables des forces de l’ordre assurant la coordination des différentes unités. Au lendemain, il s’est félicité « de la nuit calme » du réveillon avec « 389 interpellations sur le territoire national », en baisse de 10 % par rapport à l'an dernier, et « 745 véhicules brûlés », en baisse également de 10 %. Le ministre de l'Intérieur a encore précisé qu’à Paris, « plus d'un million de personnes étaient sur les Champs-Élysées, sans aucun incident important », ajoutant qu'il y avait eu « 80 % d'attaques de mortiers d'artifice en moins » par rapport à l'année dernière et « 40 % en moins de policiers et gendarmes blessés ».

Ministre de l'Intérieur et des Outre-mer serrant les mains de gendarmes à la Préfecture de police de Paris.
© MI Dicom F.Branchoux

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