Morbihan : les gendarmes protègent les Bellilois et les vacanciers

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 02 septembre 2023
Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
© GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET

À 15 kilomètres des côtes, Belle-Île-en-Mer est certes un peu isolée, mais n’est pas pour autant délaissée. La gendarmerie y dispose d’une Brigade territoriale autonome (BTA), renforcée dans le cadre du Dispositif estival de protection des populations (DEPP) par des réservistes et des élèves gendarmes. Tous concourent à faire en sorte que l’été se déroule dans les meilleures conditions sur l’île, en toute sécurité.

Comme pourrait le chanter Laurent Voulzy, à Belle-Île-en-Mer, le soleil donne ! Enfin, pourrait-on dire, après un été où l’astre ne s’est pas montré très généreux. En ce 24 août, les bateaux qui assurent les liaisons depuis Quiberon sont bien remplis, les terrasses très fréquentées, les plages également.

Belle-Île-en-Mer, en quelques chiffres, c’est 85 km² de superficie, près de 100 kilomètres de côtes, 400 kilomètres de route, et une population de 5 000 habitants à l’année qui passe à près de 50 000 en été. Troisième plus grande île de France métropolitaine, après la Corse et Oléron, Belle-Île est aussi l’une des trois, avec Groix et Yeu, où la gendarmerie dispose d’une Brigade territoriale autonome (BTA).

L’adjudant Christophe Brisou est affecté à cette brigade depuis plusieurs années, et la commande depuis deux ans. « Je suis venu pour la première fois en touriste pour faire le tour de l’île à vélo, se souvient-il. Le bateau du retour avait du retard et j’en ai profité pour discuter avec le commandant de brigade de l’époque, qui m’a dit qu’un poste se libérait. J’ai postulé sur un coup de tête, et un coup de cœur pour l’île. Je ne suis plus jamais reparti. »

Un décor de carte postale trompeur

Bien sûr, Belle-Île est un bel endroit pour poser ses valises et constitue un cadre de travail fort agréable. Mais le décor de carte postale peut s’avérer trompeur. Il y a ici une forte problématique liée à la consommation de stupéfiants, cannabis bien sûr, mais aussi cocaïne et même héroïne. « Tous les milieux sont touchés, insiste l'adjudant Brisou. Les jeunes qui font la fête, comme les commerçants, les personnels des restaurants et de bars, les pêcheurs…La dernière fois que les motards de l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR) du Morbihan sont venus pour une opération de contrôle, ils ont retiré 27 permis. Ils n’avaient jamais connu ça sur le continent. »

L’été, avec l’augmentation de la population, les infractions constatées sont évidemment plus nombreuses : vols d’opportunité sur les plages, sur les parkings ou dans les bars, bagarres, tapages nocturnes ou violences intrafamiliales sur fond d’alcoolisation… L’unité, qui compte huit gendarmes permanents, est renforcée, dans le cadre du Dispositif estival de protection des populations (DEPP), par cinq réservistes et deux élèves gendarmes. Pour le commandant de brigade, « ces renforts sont essentiels, notamment pour tenir la nuit, avec plusieurs établissements ouverts jusqu’à 2 heures du matin et une discothèque qui ferme à 6 heures, mais aussi les nombreux rassemblements festifs sauvages, qui regroupent souvent entre 200 et 500 personnes, et que nous devons encadrer pour éviter les débordements, et autour desquels nous devons mettre en place des contrôles pour prévenir, et le cas échéant sanctionner, les conduites en état d’ivresse ou sous l’effet de stupéfiants. Enfin, la saison estivale sur Belle-Île est rythmée par de nombreuses festivités, festivals de musiques, concerts dans les bars, etc. Bref, ce sont deux mois assez intenses ! »

Le relatif isolement, à 15 kilomètres du continent, suppose également une grande autonomie. Il faut ainsi près de deux heures pour faire venir des renforts. « Cette réalité est prise en compte par le commandement de la Région et, par exemple, nous disposons rapidement de moyens aériens ou d’équipe cynophile lors d’une disparition inquiétante », précise l’adjudant Brisou. La gendarmerie dispose d’une convention avec la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), et peut éventuellement utiliser l’embarcation de la Brigade nautique (B.N.) de Quiberon, pour réduire le temps de projection en cas de crise de haute intensité.

Le rôle important des anciens de l’arme

Pour surveiller les nombreux sites remarquables, prévenir les infractions, mais aussi sensibiliser les touristes aux risques de chute des falaises sur la côte sauvage, où certains risquent parfois leur vie pour un joli selfie, il faut donc une forte présence de la gendarmerie. Les militaires de Belle-Île peuvent notamment compter sur le renfort de réservistes anciens de l’arme, qui viennent sur l’île depuis des années. « Ils ont une vraie place au sein de la brigade, souligne le commandant de l’unité. C’est très important pour la cohésion d’avoir des gens qui reviennent d’une année sur l’autre et qui se connaissent. Les patrouilles sont soit pédestres, notamment chaque matin sur les marchés, soit à vélo électrique. Elles peuvent être composées uniquement de réservistes, ou mixtes avec des gendarmes d’active. »

  • Deux gendarmes échangent avec un homme qui porte sa fille sur les épaules à Belle-Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Deux gendarmes échangent au-dessus d'une plage à Belle Ile en mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Deux gendarmes en observation au-dessus d'une plage à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Deux gendarmes échangent avec un homme qui porte sa fille sur les épaules à Belle-Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Deux gendarmes échangent au-dessus d'une plage à Belle Ile en mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Deux gendarmes en observation au-dessus d'une plage à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes à Belle Ile en Mer.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET

Parmi ces réservistes, on trouve l’adjudant Éric, dans la réserve depuis trois ans, qui a quitté le service actif en 2018, avec pour dernière affectation la BTA de Belle-Île-en-Mer. « J’ai pris ma retraite sur l’île, avec le souhait de prolonger mon engagement en gendarmerie. Je peux effectuer des remplacements à la dernière minute. C’est très important pour moi d’encadrer les jeunes, de leur apprendre les ficelles du métier, et peut-être de leur donner envie de faire carrière en gendarmerie. »

Parmi ces jeunes, il y a le brigadier de réserve Nicolas, maçon dans le civil. « Je voulais avoir un pied en gendarmerie tout en conservant mon activité. J’avais déjà effectué une mission à Belle-Île l’an dernier, et ça s’était très bien passé, alors j’ai voulu revenir. » Il y a là aussi la maréchale des logis Céline, gendarme adjoint volontaire, affectée à la BTA de Belle-Île-en-Mer depuis trois ans, et qui prépare le concours de sous-officier. « J’adore l’ambiance de la brigade et le décor est plutôt sympa, il faut bien le reconnaître ! »

À Belle-Île, comme partout en France, l’été se termine. Une autre population va bientôt prendre le relais, un peu plus portée sur la randonnée que sur la fête et le farniente. Et pour ceux qui quittent l’île, la dure réalité : c’est la rentrée !

 

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