Morbihan : de Carnac à Quiberon, un territoire sous surveillance constante

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 01 septembre 2023
Patrouille de deux gendarmes du Poste à cheval d'Erdeven sur le front de mer de Quiberon.
© GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET

Grâce au renfort de réservistes, de gendarmes départementaux et de gendarmes mobiles, et à l’ouverture d’un Poste à cheval pour patrouiller notamment le long des dunes, la gendarmerie assure la sécurité de Carnac et ses environs, et de la presqu’île de Quiberon, dans le cadre de son Dispositif estival de protection des populations (DEPP).

Quand on songe au tourisme dans le Morbihan, on pense forcément aux plages, aux îles, aux ports de plaisance, mais aussi aux fameux site mégalithique de Carnac, vieux de 7000 ans, classé au titre des Monuments historiques depuis 1889, qui attire chaque année des milliers de randonneurs et de passionnés de préhistoire. « Cette zone touristique concentre une part importante de notre activité estivale et vient s’ajouter à la surveillance du littoral, confirme le capitaine Nicolas Bietrix, qui commande la Communauté de brigades (CoB) de Carnac. Nous patrouillons régulièrement sur le site et son parking, au plus près des visiteurs, pour rassurer les gens, obtenir du renseignement, et éviter que des infractions comme les vols à la roulotte ou à l’arraché ne soient commises. »

Située sur le territoire de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Lorient, la CoB de Carnac s’étend sur le littoral jusqu’à La Trinité-sur-Mer, vers le sud sur la presqu’île de Quiberon, et comprend également les îles d’Houat et Hoedic. L’été, on dénombre ici plus de 200 000 habitants, dont près de 70 000 pour la seule ville de Carnac, qui en compte un peu plus de 4 000 hors-saison. Les effectifs de la CoB sont donc logiquement renforcés, dans le cadre du Dispositif estival de protection des populations (DEPP). Un poste provisoire à la Trinité-sur-mer est armé par trois réservistes et un gendarme mobile détaché. Des postes provisoires sont installés sur les deux îles, et deux Dispositifs de surveillance et d’intervention (DSI) de gendarmes mobiles sont déployés, l’un à Carnac, l’autre à Quiberon.

Carnac, jour et nuit

Autour des mégalithes, la patrouille pédestre du jour affiche une belle expérience : près de 80 ans de service actif en gendarmerie cumulés pour les deux réservistes, l’adjudant-chef Loïc et le major Michel. « Leur rôle est absolument essentiel, estime le major Christophe Morvan, qui vient de prendre ses fonctions de commandant de la brigade de proximité de Carnac. Ils connaissent le terrain et ont un excellent contact avec la population. » Le major Michel est entré dans sa 7e année de réserve, après avoir réalisé toute sa carrière en gendarmerie dans le Morbihan, et avoir notamment commandé la brigade d’Étel. « On n’efface pas 40 années de gendarmerie comme ça ! C’est important pour moi de continuer à faire ce métier, de transmettre aux plus jeunes, de partager un savoir-faire, des valeurs. Nous sommes un peu comme des tuteurs, nous parfaisons la formation des jeunes gendarmes, pour leur éviter de commettre des erreurs et leur permettre ainsi de répondre aux attentes de la gendarmerie. »

  • Patrouille pédestre de gendarmes de la Communauté de brigades de Carnac autour du site de mégalithes.
  • Prise de plainte à la Communauté de brigade de Carnac.
  • Patrouille pédestre de gendarmes de la Communauté de brigades de Carnac autour du site de mégalithes.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes de la Communauté de brigades de Carnac sur le parking du site de mégalithes.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes de la Communauté de brigades de Carnac autour du site de mégalithes.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Prise de plainte à la Communauté de brigade de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes de la Communauté de brigades de Carnac autour du site de mégalithes.
  • Prise de plainte à la Communauté de brigade de Carnac.
  • Patrouille pédestre de gendarmes de la Communauté de brigades de Carnac autour du site de mégalithes.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes de la Communauté de brigades de Carnac sur le parking du site de mégalithes.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille pédestre de gendarmes de la Communauté de brigades de Carnac autour du site de mégalithes.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Prise de plainte à la Communauté de brigade de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET

Tandis que les derniers rayons de soleil allongent les ombres des menhirs, la population de Carnac change progressivement de visage. Les plus jeunes sortent par grappes afin de s’installer dans les bars ou de s’alcooliser le long de la plage, avant de rejoindre nuitamment les établissements dansants, comme les Chandelles dont la file d’attente grossit à vue d’œil. C’est l’heure du DSI.

« La mission principale des deux DSI de gendarmes mobiles de Carnac et Quiberon est de couvrir la nuit, et particulièrement la deuxième partie de nuit, décrit le capitaine Bietrix. Ces renforts sont évidemment indispensables puisque les gendarmes de la CoB ne peuvent pas être présents à la fois le jour et la nuit. Or il y a une forte attente de la population pour une présence de jour. Les gens nous le disent : ils veulent voir des gendarmes, ça les rassure. Et la nuit, c’est là que sont commis les faits les plus violents, sur fond d’alcoolisation et de prise de stupéfiants. La présence des gendarmes mobiles permet de dissuader, de calmer la situation et, s’il le faut, de procéder à des interpellations avec des équipes efficaces et bien préparées. Nous n’avons plus ensuite qu’à traiter le volet judiciaire. »

« Le dispositif est composé de huit gendarmes, complète le capitaine Franck, chef du DSI de Carnac. Nous sommes arrivés le 17 juillet, avec une relève le 9 août. Nous patrouillons de 1 heure à 7 heures du matin du jeudi au samedi, de minuit à 6 heures du matin le mercredi et le dimanche, en première partie de soirée le lundi et le mardi, essentiellement à Carnac autour des établissements de nuit. Nous intervenons d’initiative, notamment pour faire cesser les tapages, ou sur sollicitation du Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG). »

C’est précisément le CORG qui leur signale, peu après 2 heures du matin le déclenchement d’une alarme dans une entreprise d’outillage agricole. Une possible tentative d’effraction. Les gendarmes mobiles se projettent aussitôt. Le véhicule roule à vive allure dans les rues désormais désertes. Ils trouvent sur place un homme, seul, équipé d’une lampe frontale, qui leur explique connaître le propriétaire et avoir son autorisation, mais ne pas avoir les codes de l’alarme. Les militaires vérifient la véracité de ces éléments avant de quitter les lieux et de poursuivre leur surveillance nocturne.

  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET
  • Patrouille de nuit du Détachement de surveillance et d'intervention (DSI) de gendarmes mobiles de Carnac.
    © GEND/SIRPA/BRI T. DOUBLET

Six chevaux pour les dunes

Pour sécuriser le littoral qui court de Carnac à Quiberon, la gendarmerie nationale ouvre également pendant l’été un Poste à cheval (PAC), à Erdeven, armé en permanence par deux gardes républicains et quatre gendarmes départementaux, d’active ou de réserve, avec six chevaux de la Garde. « Le poste a été ouvert le 19 juillet, avec l’arrivée des gardes républicains, après leur participation aux cérémonies du 14 juillet », explique l’adjudante Axelle, gendarme de la brigade de proximité d’Étel détachée au PAC d’Erdeven qu’elle dirige, qui monte aujourd’hui Caprice sur le front de mer de Quiberon. À ses côtés se trouve l’adjudant de réserve Romain, sur Benji, policier municipal à Lanester, détaché pour 15 jours au PAC. Comme Axelle, il possède un niveau d’équitation minimum Galop 5 et a obtenu, après 15 jours de stage au Centre d’instruction de la Garde républicaine, à Saint-Germain-en-Laye, son Certificat d’aptitude à la pratique équestre en gendarmerie (CAPEG). 

Il suffit de marcher quelques mètres dans le sable épais des dunes, le long de la plage de Sainte-Barbe, sur la commune de Plouharnel, pour comprendre toute l’utilité du cheval. C’est ici que patrouillent la garde Clémence, sur Desperado, et la gendarme de réserve Carole, sur Frisbee. « Nous pouvons voir au loin, côté dunes et coté plage, décrit Clémence, geste à l’appui. C’est le meilleur moyen pour lutter efficacement contre les incivilités ou l’exhibitionnisme. » Les deux gendarmes sont accompagnées par Erwan, responsable de la police municipale de Plouharnel, commune qui a ouvert son propre poste à cheval, permanent celui-là, en 2011. « Nous avons sur le territoire de la commune 600 hectares de dunes, plus de 6 kilomètres de plage et 16 hectares de bois, explique-t-il. Le cheval est donc indispensable. L'été, nous mutualisons les patrouilles avec la gendarmerie nationale, pour couvrir à la fois le maximum de terrain et la plus grande amplitude horaire, et il nous arrive parfois de patrouiller ensemble. » 

Pendant ces six semaines, les militaires du PAC patrouillent chaque matin et chaque après-midi, sur le grand site dunaire qui s’étend sur 35 kilomètres, de la presqu’île de Gâvres à celle de Quiberon, ainsi que sur les sept communes, notamment les jours de marché. « L’intérêt du cheval, c’est de voir et d’être vu, poursuit Axelle, pour prévenir notamment les vols à la serviette sur les plages, les vols à la roulotte sur les parkings, le camping sauvage ou encore les feux, sur les plages ou dans les dunes. Prévention donc, mais aussi répression des infractions les plus graves, car nous restons gendarmes avant tout. »

Arrivés à Quiberon, nous sautons dans un bateau, direction Belle-Île-en-Mer, dernière étape de notre tour du Morbihan.

 

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