Les gendarmes toulousains intensifient la lutte contre les rodéos avec l’appui des moyens aériens

  • Par le capitaine Tristan Maysounave
  • Publié le 14 août 2023
Camion plateau transportant deux véhicules saisis à l'occasion de l'opération anti-rodéos menée par les gendarmes toulousains. La brigade de gendarmerie est visible en arrière plan.
© GEND/ CGD TOULOUSE-SAINT-MICHEL

Les rodéos urbains constituent un fléau contre lequel les forces de sécurité intérieure luttent au quotidien. Cette infraction, participant au sentiment d’insécurité de la population, reste difficile à matérialiser. Depuis peu, la gendarmerie déploie des moyens aériens en renfort des opérations anti-rodéos menées sur le terrain. Les résultats ne se sont pas fait attendre, comme en atteste l’arrestation récente de contrevenants sur le territoire de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Toulouse-Saint-Michel.

Importé des États-Unis, le rodéo-urbain consiste à s’adonner à une conduite répétant de manière intentionnelle des manœuvres violant le Code de la route et qui entraînent un risque manifeste pour la sécurité des personnes ou un trouble à la tranquillité publique.

Un combat de longue haleine contre les rodéos urbains

Ce phénomène s’est intensifié ces dernières années, au point de devenir une problématique de sécurité publique majeure. Cette situation avait conduit le législateur à légiférer en 2018 afin de « renforcer la lutte contre les rodéos motorisés ». Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, en a fait une priorité de premier ordre et a ordonné l’intensification de la lutte contre ce phénomène après les accidents survenus au cours de l’année 2022.

Ces comportements, qui connaissent une forte hausse à l’occasion des beaux jours, restent difficiles à matérialiser. En effet, les conducteurs sont particulièrement mobiles et n’hésitent pas à échapper aux contrôles des forces de l’ordre (refus d’obtempérer) en prenant tous les risques. Afin d’orienter la mise en œuvre des dispositifs de contrôle et d’identifier les contrevenants, des moyens aériens de la gendarmerie nationale sont désormais déployés dans des communes particulièrement touchées par ce phénomène. La Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Toulouse-Saint-Michel fait partie des premières unités à employer ces moyens à ces fins. La dernière opération a été un véritable succès.

Des résultats probants après l’emploi de moyens aériens

Ces dernières semaines, à l’occasion de plusieurs surveillances nocturnes, les gendarmes de cette compagnie avaient constaté la multiplication des rodéos, notamment dans les communes de Fenouillet et Saint-Alban (département de la Haute-Garonne).

Du 21 au 22 juillet 2023, une vaste opération a été organisée afin de faire cesser ces agissements. Appuyés par des moyens aériens de la gendarmerie, les militaires toulousains sont parvenus à identifier formellement des conducteurs qui s’adonnaient à des burns (patinage des roues en dégageant une fumée importante), à des wheelings (roues arrière) et à des accélérations et courses à grande vitesse au milieu de plus de 500 spectateurs inconscients.

Les auteurs des faits ont été interpellés dans les jours qui ont suivi. Les investigations effectuées, notamment sur les réseaux sociaux, ont permis de relier les conducteurs à d’autres infractions similaires commises antérieurement avec les mêmes véhicules. Ainsi, l’un d’entre eux se filmait au volant de sa voiture sur le périphérique toulousain à des vitesses supérieures à 220 km/h et sur route départementale à plus de 130 km/h.

Placés en garde à vue, quatre mis en cause primo-délinquants ont été jugés sous la forme de la Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Le tribunal a ordonné la confiscation des véhicules ayant servi à la commission des infractions à titre de peine principale.

Un cinquième participant, ayant refusé de reconnaître son implication, fait l’objet d’une convocation devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour la fin d’année. Outre la confiscation de son véhicule, obligatoire pour ces faits, il encourt une peine de deux ans d’emprisonnement, 30 000 euros d’amende et la suspension ou l’annulation de son permis de conduire.

Après cette belle affaire, la CGD de Toulouse-Saint-Michel envisage de renouveler ces opérations d’ici la fin de l’été.

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