En formation Centaure avec les militaires du Groupement blindé de gendarmerie mobile

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 20 octobre 2023
Des gendarmes mobiles sortent du Centaure par l'arrière du véhicule.
© GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

Les gendarmes de l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 11/1 du GBGM de Versailles-Satory viennent de terminer leur formation sur le véhicule blindé polyvalent du programme Centaure, dont le déploiement s’étalera jusqu’en 2025, en métropole et en outre-mer. Reportage à Beynes.

En ce début d’automne estival, au camp d’entraînement de Beynes, dans les Yvelines, l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 11/1 de Satory entame la dernière ligne droite de la formation sur Centaure. Un véhicule très différent de son prédécesseur, le VBRG (Véhicule Blindé à Roues de la Gendarmerie), qui va laisser progressivement sa place, après près de 50 ans de bons et loyaux services. Plus haut (près de 4 mètres au lieu de 2), plus long (7,50 mètres au lieu de 6) et plus lourd (14,5 tonnes au lieu de 10), le Centaure possède de nouvelles capacités, dont des outils technologiques de pointe, comme tous les engins de sa catégorie, qu’il faut apprendre à maîtriser.

« C’est une période charnière, et historique, puisque nous changeons la composante blindée de la gendarmerie nationale et du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, souligne le général Christophe Daniel, commandant du Groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM). Cela est attendu depuis de nombreuses années, le VBRG ayant été mis en place en 1974. Nous sommes en train de nous approprier ce nouveau véhicule, ainsi que les capacités et la polyvalence qu’il apporte. »

Huit stages par an

L’EGM 11/1 est le premier des sept escadrons du GBGM à être formé, dans la pure tradition de ce qui se fait à Satory depuis maintenant 90 ans. En effet, la gendarmerie nationale a installé sur ce camp, dès 1933, des unités spécialisées dans le maintien de l’ordre, bénéficiant de cette spécificité blindée. « Nous avons revu tous les schémas et gabarits de formation pour nous adapter à ce nouveau véhicule, poursuit le général Daniel. Il est ainsi envisagé, dans le cadre de la montée en puissance, la mise en place de huit stages par an, d’une durée d’un mois chacun, pour former les militaires du GBGM, ainsi que ceux des plots zonaux et des antennes outre-mer, où les pelotons seront armés par les antennes du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). »

Les 90 véhicules prévus seront répartis pour un tiers en région francilienne, pour un tiers dans les autres zones de défense et de sécurité de métropole, et pour un tiers en outre-mer. « Ces implantations garantiront une capacité de projection rapide. C’est d’ailleurs l’un des enseignements tirés de l’épisode des émeutes urbaines qui ont touché notre pays l’été dernier. » La fin du programme de déploiement est prévue en 2025.

Capacités d’observation et d’appui

L’exercice tactique de la formation commence. Les quatre hangars du camp de Beynes délimitent une zone à défendre. Un nombre important de manifestants s’est présenté à l’un des accès tenus par un peloton de l’EGM 11/1. « Un dispositif de protection a été mis en place pour maintenir l’adversaire à distance et le repousser, le cas échéant, en utilisant toutes les capacités du Centaure, décrit le capitaine Sébastien, commandant de l’escadron. Nous bénéficions en outre d’un appui 3D, avec un drone de la Cellule nationale observation exploitation de l'imagerie légale (CNOEIL), qui survole la zone. » Le pilote et le chef d’engin sont à leur poste, à l’avant du Centaure. Juste derrière eux se trouve l’observateur-tireur. Sept passagers peuvent prendre place à l’arrière, face à face.

L’un des principaux atouts du Centaure réside dans ses capacités d’appui et d’observation optronique, c’est-à-dire combinant optique et électronique. « Le Centaure offre une vue à 360° sur une très longue distance, avec des possibilités de zoom impressionnantes, de jour comme de nuit, décrit le capitaine Guillaume, chef de la Section des appuis opérationnels du GBGM. En zone rurale ou sur des théâtres d’opérations extérieures, par exemple, sur des sites avec parfois des centaines de mètres de découvert, cela pourra s’avérer très utile pour identifier et localiser l’adversaire, son armement, ses intentions, ses mouvements. »

  • Deux véhicules Centaure l'un derrière l'autre
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Le logo du Centaure sur l'avant du côté gauche d'un véhicule, avec l'arrière d'un autre véhicule devant, au premier plan en flou.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes mobiles au premier plan en flou. A l'arrière plan le véhciule blindé Centaure sur un monticule en herbe.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Une gendarme mobile de dos. A sa droite un véhicule blindé Centaure.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Intérieur du Centaure avec un obervateur-tireur qui surveille la zone sur son écran. On peut voir sur sa manche droite le patch de Moniteur Intervention Professionnelle (MIP)
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Un gendarme mobile avec un patch Echo 11/1 au premier plan. Au second plan un Centaure numéroté 30.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes de dos au premier plan. En arrière-plan, en flou, un véhicule Centaure.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Intérieur du Centaure avec un obervateur-tireur qui surveille la zone sur son écran.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Un gendarme mobile du peloton d'intervention 11/1 de dos
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Droniste de la gendarmerie avec sa télécommande en main, devant un Centaure. A ses côtés, un gendarme mobile, en flou.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Le logo Centaure sur la portière d'un véhicule.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux véhicules Centaure l'un derrière l'autre
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Le logo du Centaure sur l'avant du côté gauche d'un véhicule, avec l'arrière d'un autre véhicule devant, au premier plan en flou.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes mobiles au premier plan en flou. A l'arrière plan le véhciule blindé Centaure sur un monticule en herbe.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Une gendarme mobile de dos. A sa droite un véhicule blindé Centaure.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Intérieur du Centaure avec un obervateur-tireur qui surveille la zone sur son écran. On peut voir sur sa manche droite le patch de Moniteur Intervention Professionnelle (MIP)
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Un gendarme mobile avec un patch Echo 11/1 au premier plan. Au second plan un Centaure numéroté 30.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Deux gendarmes de dos au premier plan. En arrière-plan, en flou, un véhicule Centaure.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Intérieur du Centaure avec un obervateur-tireur qui surveille la zone sur son écran.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Un gendarme mobile du peloton d'intervention 11/1 de dos
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Droniste de la gendarmerie avec sa télécommande en main, devant un Centaure. A ses côtés, un gendarme mobile, en flou.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE
  • Le logo Centaure sur la portière d'un véhicule.
    © GEND/SIRPA /GND B. LAPOINTE

Sécuriser l’intervention des unités déployées sur le terrain

Sur le terrain, l’exercice se poursuit, et certains opposants commencent à se montrer hostiles. Une sonnerie stridente spécifique, émise par le Centaure, est utilisée pour les maintenir à distance. Des sommations et des messages de vigilance sont également diffusés. Le commandement peut aussi décider à tout moment, en fonction de la menace et de la gradation de la force, d’utiliser le lance-grenades multiple pouvant tirer des projectiles lacrymogènes. Le Centaure peut aussi être doté d'une arme de guerre, s'il venait à être utilisé dans des zones de conflit. Le véhicule dispose en outre d’un détecteur de tirs contre les forces de l’ordre, qui permet de situer précisément la position du tireur. Une information peut ainsi être transmise simultanément aux autres Centaures ou aux unités à pied pour se mettre à l’abri. Tel est l’objectif premier du véhicule : sécuriser l’intervention des unités déployées sur le terrain. L’engin peut enfin, évidemment, fournir une protection balistique aux unités engagées, et assurer le désengagement des obstacles.

Le soleil se couche sur Beynes. L’occasion pour le Centaure de démontrer ses capacités de vision nocturne, grâce à la puissance de son projecteur et à sa caméra thermique. Pour l’EGM 11/1, l’exercice se termine et, avec lui, ce stage de formation. « Nous sommes prêts », conclut le commandant de l’escadron.

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