La brigade de sécurité des mobilités de Seine-et-Marne : une patrouille de réservistes dédiée aux transports en commun

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 27 août 2020
© SIRPA Gendarmerie

Face au nombre d’infractions commises dans les transports en commun, la gendarmerie met régulièrement en place des services qui leur sont dédiés. Ainsi, en 2019, sur l’ensemble du territoire, 166 000 patrouilles ont été organisées pour sécuriser le trajet des voyageurs et sanctionner les comportements répréhensibles. En Seine-et-Marne, où 30 % des habitants empruntent les transports en commun, le groupement de gendarmerie départementale a créé un dispositif novateur pour remplir cette mission : la Brigade de sécurité des mobilités (BSM). Placée sous l’autorité du commandant de groupement et composée exclusivement de réservistes, elle contribue à la tranquillité des usagers, en lien et coordination avec les personnels d’active.

Un dispositif innovant dans le groupement de Seine-et-Marne

Mise sur les rails il y a un an et demi et dirigée par un officier de réserve, la BSM s’inscrit dans le cadre de conventions avec Île de France mobilités et la SNCF. Les militaires effectuent ainsi des patrouilles sur une grande partie du maillage de transports du département, lequel, avec une superficie de 5 915 km², représente un vaste secteur. Chaque mois, une vingtaine de services sont réalisés par des patrouilles composées de quatre réservistes, coordonnées par un chef de secteur. La mission confiée à la BSM consiste à prévenir et réprimer toute infraction au code des transports. Les incivilités commises à l’encontre des contrôleurs et la consommation de cigarettes en sont les exemples les plus courants. Mais tous les comportements déviants font l’objet d’un rappel ou d’une verbalisation par la BSM. Actuellement, au respect du code des transports, s’ajoute également celui des mesures sanitaires, le port du masque étant obligatoire dans les gares ainsi que dans les trains.

Une action basée sur la coopération interne et externe

Fondée sur une logique partenariale, la BSM n’agit pas seule et prend en compte le diagnostic de sécurité établi par les responsables de réseaux ainsi que l’analyse de la délinquances faite par les brigades. Sa compétence territoriale se détermine cependant au regard des lignes de transport et des emprises ferroviaires, s’affranchissant des zones de compétence de la police et de la gendarmerie. En cas d’infractions ne relevant pas de sa compétence, la BSM fait donc appel à l’officier de police judiciaire de la brigade ou du commissariat local.

 

© SIRPA Gendarmerie

La coopération avec les unités de gendarmerie se traduit également par la mise en œuvre de services coordonnés, pouvant associer une équipe cynophile chargée de détecter la présence de stupéfiants.

Des dispositifs en lien avec les partenaires extérieurs, tels que la SUGE ou les contrôleurs, sont également mis en place très régulièrement. Des « bouclages » sont ainsi parfois organisés sur une ligne, afin de mettre un coup d’arrêt aux incivilités qui s’y produisent. Cette collaboration passe aussi par l’échange d’informations, souvent déterminant en matière de police judiciaire. Récemment, un exhibitionniste, sévissant dans les transports et faisant l’objet de deux plaintes, a par exemple pu être identifié, puis interpellé, grâce aux photos transmises par la SUGE.

© SIRPA Gendarmerie

Une patrouille avec la BSM

En ce vendredi du mois d’août, la patrouille BSM du secteur Melun/Coulommiers est commandée par Cédric, chef de patrouille et, exceptionnellement, chef de secteur. Avec lui, trois militaires, Gaëtan, Lory et Pauline, qu’il a contactés la veille pour les informer des modalités de la mission. Pour certains, le monde des transports n’est pas inconnu. Dans la vie, Gaëtan est conducteur de RER à la RATP. Réserviste depuis quatre ans, il participe à la BSM depuis sa création, car cette mission lui permet de rester dans son domaine de compétence, tout en découvrant une autre facette du réseau et en se rendant utile. Lory, quant à elle, travaille au groupe de protection et de sécurité des réseaux. Ses missions quotidiennes sont proches de celles que la gendarmerie lui confie : protéger et sécuriser les voyageurs et le personnel sur l’ensemble des réseaux. « Je suis à l’aise avec les missions de la BSM, notamment par rapport à mon travail. Cela me permet également de découvrir un secteur différent, plus calme que celui de Paris intra-muros », confie Lory.

Pour Cédric, inspecteur des permis de conduire, et Pauline, responsable de rayon chez Décathlon, la BSM change de leur quotidien mais demeure tout aussi intéressante. « J’aime me sentir utile et j’apprécie le contact avec les gens. La réserve me permet de retrouver cela », livre Pauline.

Après avoir perçu leur équipement à la brigade territoriale de Tournan-en-Brie, direction la gare pour les quatre militaires. À leur arrivée, ils échangent avec l’agent à l’accueil, afin de prendre connaissance d’éventuels éléments, avant de monter dans le train de la ligne P qui entre en gare. Alors que le signal sonore retentit, Lory reste à la porte et a un œil attentif sur le quai. « Dans les transports en commun, il faut être vigilant au retentissement du signal sonore. Les vols à l’arraché sont fréquents à cet instant. Rester à la porte de la rame permet d’intervenir rapidement si cela se produit. J’ai surtout ce réflexe par rapport à mon métier », explique-t-elle.

 

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Le train démarre. La BSM commence sa patrouille dans les rames. Dès le départ, nombreuses sont les personnes invitées à retirer leurs pieds des sièges, sous peine d’une amende. Au cours de la patrouille, les quatre militaires sont également forcés de rappeler à l’ordre les voyageurs ne portant pas de masque. Dans l’ensemble, les individus se plient sans difficulté à la demande des militaires.

 

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Le trajet est plutôt calme. Les militaires retournent en gare, où la mission se poursuit. Sur le quai, ils constatent la présence de trois jeunes filles, sans masque. Lors du contrôle, l’une d’elles est surprise en possession de produits stupéfiants. Elle est alors invitée à sortir de la gare accompagnée des militaires. Cédric appelle l’officier de police judiciaire de la brigade de Tournan-en-Brie afin que celui-ci puisse l’auditionner à la brigade. Cette fois-ci, fin de mission. Cédric, Gaëtan, Lory et Pauline regagnent la brigade afin de réintégrer leur armement avant de retourner à la vie civile… jusqu’à la prochaine mission !

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