À Orange, les gendarmes changent de mécanique
- Par Antoine Faure
- Publié le 26 août 2020
Le gendarme s'adapte à sa mission et à son territoire. Il est tout terrain, à l’image de son vélo ! La preuve à Orange, dans le département du Vaucluse.
L’autocar dépasse le panneau indiquant la sortie de ville pour emprunter la route de Camaret-sur-Aigues, où le paysage change radicalement. Les maisons s’isolent à travers des champs inondés de soleil, à défaut de pluie, sous l’œil de l’imposant mont Ventoux, avec sa calvitie de vieux sage qui en a vu d’autres. Pour quitter, ce matin, la zone Police, et se rendre en zone Gendarmerie, les réservistes de la compagnie d’Orange, exceptionnellement accompagnés du commandant d’unité, le chef d’escadron (CEN) Gwenn Vallée, ont pris le car et glissé leurs vélos dans la soute à bagages.
« Les renforts estivaux nous permettent de mettre en place ces patrouilles en mode alternatif, explique le chef d’escadron. La compagnie a passé une convention avec le transporteur, « Cars Lieutaud », afin que les gendarmes puissent monter librement à bord. Les réservistes sont affectés à cette mission deux fois par jour. Soit ils font l’aller-retour en autocar, soit ils se servent de ce moyen de transport pour se rendre à un endroit où ils vont patrouiller à pied ou à VTT. L’objectif étant notamment de sécuriser les chauffeurs et les voyageurs, après le drame qui s’est déroulé à Bayonne au début de l’été. »
Durant le trajet, les gendarmes discutent avec la conductrice, qui évoque les difficultés qu’elle rencontre parfois sur la route. « C’est aussi une occasion pour nous d’avoir des remontées intéressantes sur notre territoire », note l’officier de gendarmerie.
Réduire la consommation d’essence
Orange est un carrefour, desservi par l’A7, la bien nommée « autoroute du soleil », qui plonge plein sud vers Avignon, puis Marseille, et l’A9, qui s’écarte vers l’ouest, direction Nîmes et Montpellier, ainsi que par une ligne SNCF et un important réseau de transport en commun. « La compagnie est située dans une zone Police dont il faut sortir pour remplir nos missions, poursuit le CEN Vallée. C’est donc un avantage d’avoir de telles infrastructures. D’où l’idée de les mettre à profit et de réduire ainsi notre consommation d’essence. Nous avons renforcé ce dispositif pour des raisons économiques et écologiques, et il s’avère par ailleurs particulièrement pertinent dans le cadre du Détachement d'appui territorial (DAT), destiné notamment à faire respecter le port du masque. »
Enfin, autre intérêt majeur, le fait de se déplacer, puis de patrouiller sans voiture, facilite le contact avec les habitants. « Le gendarme doit aller partout et être accessible, rappelle le commandant de compagnie. En voiture, ce n’est pas le cas. Personne ne va arrêter son véhicule pour lui adresser la parole ! Tandis qu’en car, à vélo ou à pied, il est accessible. Les gens le saluent, la discussion s’engage. »
GTT : gendarme tout terrain
Confirmation à Camaret-sur-Aigues, arrêt où sont descendus nos deux réservistes pour une patrouille à VTT. À deux roues, ils circulent aisément dans les ruelles, parfois bien étroites, de ce joli petit village de 4 500 âmes, au cœur du vignoble du « Plan-de-Dieu », l’une des dix-sept dénominations géographiques de l’appellation d’origine contrôlée « Côtes-du-Rhône villages ».
Devant le Ravelin, l’ancienne porte des remparts, ils échangent avec les habitants. « Plus jeune, je voulais être gendarme à vélo, sourit Antoine Deschamps, éducateur sportif à la mairie de Camaret-sur-Aigues, qui n’est pourtant pas très vieux. Les gendarmes sont plus visibles, c’est rassurant pour les habitants. Et c’est beaucoup plus convivial que la voiture. On a envie d’aller vers eux et de leur parler. » Les échanges se poursuivent au Café du Cours, dont la promesse de planches généreuses aiguise forcément l’appétit, midi approchant. Les gendarmes rappellent au patron les règles liées au port du masque en vigueur dans son établissement.
Les patrouilles en mode alternatif se déroulent également dans le train, que les gendarmes utilisent pour se rendre soit vers le sud, en direction d’Avignon, soit vers Bollène, au nord, accompagnant les agents de la SUGE, la Sûreté ferroviaire de la SNCF. « Ils aiment bien être avec des gendarmes, car les contrôles se passent généralement mieux, notamment celui du port du masque, note le CEN Vallée. Là encore, soit nous effectuons l’aller-retour, soit cela nous permet de nous déplacer sur zone, pour effectuer un contrôle routier par exemple. »
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