Audrey, gendarme et championne de rugby doublement mutée à La Rochelle

  • Par Hélène THIN
  • Publié le 03 octobre 2023
Deux photos face à face d'Audrey, gendarme et joueuse de rugby. A gauche, Audrey debout en tenue de gendarme du PSIG, les bras croisés sur la poitrine. A droite, Audrey en tenue de joueuse de rugby, avec un maillot jaune, blanc et noir, tenant devant elle dans les mains un ballon de rugby
© Olivier Schindler

Depuis le 1er septembre 2023, Audrey foule la pelouse du Stade Rochelais, le club de rugby de La Rochelle. Un virage prometteur pour cette gendarme de 24 ans, déjà double championne du Monde militaire de rugby, à XV et à 7, qui vient également de rejoindre le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de La Rochelle. Coup double donc pour celle qui, depuis son entrée en gendarmerie, mène de front activité professionnelle et pratique de ce sport.

« J’ai décidé de devenir gendarme à l’âge de cinq ans », explique d’emblée Audrey. Une vocation inspirée par son oncle, qui exerce cette profession. Elle a également cinq ans lorsqu’elle intègre le club de rugby de Montpon-Ménestérol, une commune de Dordogne où elle passe son enfance. La même année, elle débute également le judo.
À l’âge de 15 ans, elle quitte sa Dordogne natale pour rejoindre la filière Pôle Espoirs Judo du lycée Élie Faure de Lormont, près de Bordeaux. L’occasion pour elle d’inscrire le sport au cœur de son cursus scolaire et de s’y investir pleinement. Un véritable projet de vie pour l’adolescente, déjà dotée d’un tempérament exigeant et volontaire.
L’année suivante, elle décide d’interrompre le judo pour se vouer exclusivement au rugby, abandonné la saison précédente. C’est ainsi qu’elle intègre une filière dédiée dans un lycée partenaire du Stade bordelais. Elle renoue avec ferveur avec le rugby et l’esprit de cohésion propre à ce sport, auquel elle est tant attachée. « L’ambiance qui règne entre les joueuses est très singulière. Nous sommes extrêmement soudées et mon équipe représente pour moi une deuxième famille. »
Dès lors, elle y consacrera du temps et beaucoup d’énergie, portée par l’envie de progresser. Aussi, lorsqu’elle intègre la gendarmerie en tant que sous-officier, âgée d’à peine vingt ans, c’est naturellement qu’elle persévère dans cette voie.

Premiers pas en gendarmerie

Intégrer la gendarmerie fut pour Audrey une évidence. À 19 ans, elle vit sa première expérience au sein de l’Institution en tant que Gendarme adjointe volontaire (GAV) au sein de la Brigade territoriale autonome (BTA) de Mer, dans le Loir-et-Cher. Dans la foulée, elle est sélectionnée pour intégrer l’équipe nationale féminine de rugby militaire. À vingt ans, elle passe et réussit le concours de sous-officier. Direction l’école de gendarmerie de Tulle, dont elle sortira 21e du classement mixte, parmi les 130 élèves que compte sa promotion.
Elle opte pour la gendarmerie départementale et, pour première affectation, rejoint en 2020 la Brigade de proximité (B.P.) de Saint-Étienne-de-Baïgorry (Pyrénées-Atlantiques), à la frontière espagnole. Durant trois ans, elle apprend les ficelles du métier de gendarme. « De cette expérience, je conserve l’esprit fédérateur et d’entraide prévalant au sein de la brigade, ainsi qu’un goût prononcé pour le terrain », résume-t-elle.
En parallèle, Audrey continue le rugby, à Bordeaux d’abord, puis à Bayonne et enfin à Dax. Également membre de l’équipe de France militaire féminine de rugby, elle décroche en 2022 deux titres de championne du Monde, l’un en rugby à XV, le second en rugby à 7.
En 2023, se présente l’occasion d’intégrer dans le même temps le Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) de La Rochelle et le Stade Rochelais. Un nouveau départ qu’elle aborde avec enthousiasme. « C’est pour moi l’opportunité d’une nouvelle expérience orientée terrain, mais aussi la chance d’aller chercher un titre de championne de France de rugby en rejoignant un club très prometteur. Un double challenge en somme, à la fois professionnel et sportif ! », se réjouit-elle.

Des projets plein la tête

L’investissement pour la jeune femme est d’autant plus important que l’entraînement en club s’effectue sur son temps personnel, soit un minimum de dix heures par semaine, qui viennent s’ajouter à son travail de gendarme. Les entraînements réalisés au titre de l’équipe de France militaire se font quant à eux sur son temps de service, en concertation avec sa hiérarchie.
Seule femme au sein d’un PSIG de vingt gendarmes, Audrey sait qu’elle pourra compter sur l’esprit de corps et de solidarité, des valeurs fondamentales communes au rugby et à la gendarmerie.
Concilier carrière professionnelle et sportive, telle est pour Audrey la priorité des prochaines semaines. Sans perdre de vue ses projets futurs : « Je désire passer le diplôme d’arme de la gendarmerie pour accéder au grade de chef, mais aussi élargir ma zone géographique. Passionnée de voyages, j’aspire à découvrir différents territoires, notamment l’outre-mer. D’un point de vue personnel, j’ai pour projet de découvrir l’Afrique. Côté rugby, mon souhait est de poursuivre sur ma lancée, avec l’espoir de décrocher de nouveaux titres ! »

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