L’adjudant-chef Tristan, référent sûreté au sein de la gendarmerie de l’armement

  • Par le chef d'escadron Sophie Bernard
  • Publié le 07 novembre 2023
L'adjudant chef Tristan Istria
L’adjudant-chef Tristan, référent sûreté au sein de la gendarmerie de l’armement
© D.R.

Le 9 novembre prochain, la Gendarmerie de l’armement (GARM) fêtera ses 50 ans d’existence. Cette formation spécialisée assure la protection des sites et des hautes autorités de la Direction générale de l’armement (DGA), en s’appuyant sur plus de 300 gendarmes et 55 réservistes. Son anniversaire est l’occasion de mettre en lumière l’un d’entre eux, l’adjudant-chef Tristan, premier référent sûreté ayant intégré les rangs de la GARM.

 

Affecté au sein de la Brigade de gendarmerie de l’Armement (BGARM) d’Arcueil depuis quatre ans, Tristan est également le premier référent sûreté de la GARM. Ce « spécialiste des spécialistes » a néanmoins pris le temps de découvrir la « blanche » et auparavant, la « jaune ». Entré comme comme gendarme adjoint volontaire au peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie d’Étampes, il a rejoint l’escadron de gendarmerie mobile de Melun en sortie d’école de sous-officiers, avant de rouler sa bosse en brigade, dans l’Aveyron, puis en Seine-et-Marne.

C’est en 2018 qu’il répond à un appel à volontaires pour rejoindre la GARM. Il découvre alors les nombreuses facettes de cette formation encore méconnue, malgré son demi-siècle d’existence. « Lesmissions y sont riches et variées. La GARM est chargée de la protection desemprises de la DGA, des infrastructures stratégiques qu’elle héberge mais aussi des essais qui s’y réalisent. Les gendarmes y exécutent toutes les missions de police administrative, judiciaire et militaire qu’ils ont l’habitude de mener sur un territoire, tout en étant garants du secret de la défense nationale. Le champ d’exercice des compétences est donc très large, du traitement judiciaire d’un vol de matériels à la lutte contre une intrusion sur des sitesqui sont tous classés Points d’importance vitale (PIV). Par ailleurs, l’unité appuie également, à travers ses compétences spécifiques, l’autorité d’emploi en matière de renseignement, de secourisme, ou encore de sûreté », explique le gradé, qui a choisi de se spécialiser dans cette dernière technicité.

La création d’un réseau de spécialistes

En 2019, à peine arrivé dans son nouveau poste, Tristan se lance un nouveau challenge : déjà correspondant sûreté lorsqu’il servait en brigade, il souhaitait devenir le premier référent sûreté de la GARM. « Après cinq semaines de formation à l’École nationale supérieure de police (ENSP) de Cannes-Écluse, c’était chose faite ! » Si la sûreté était déjà au cœur de l’action de la GARM (contrôles, filtrages, fouilles, etc.), la fonction de référent sûreté apporte une réelle plus-value en termes de prévention situationnelle. « Il s’agit de réaliser des diagnostics signalantles vulnérabilités des sites de la DGA et listant des préconisations. On peut également être amené à conseiller les officiers de sécurité de la DGA ou à effectuer des dossiers d’objectifs en lien avec le GIGN », énumère Tristan. Autant de missions qui l’amènent à se déplacer sur tous les sites de la DGA dans la moitié nord de la France. « La GARM est partie d’une page blanche, avant d’intégrer trois autres référents sûreté : un deuxième pour la zone nord et deux autres pour la zone sud.Nous avons ensuite formé en interne plus d’une quarantaine de correspondants sûreté, sur lesquels nous nous appuyonspour couvrir les 18 sites de la DGA. »

L’élaboration de diagnostics « sur mesure »

Il faut dire que la tâche est colossale, puisque chaque site présente des spécificités du fait de sa structure, de son emploi ou de sa sensibilité. « Le site d’essais de missiles de Biscarosse s’étale sur des kilomètres de dunes de sable, où l’on se déplace en buggy, tandis que celui de Toulon se concentre sur l’île du Levant et fait l’objet de patrouilles en bateau, cite en guise d’exemples l’adjudant-chef. Aussi, j’ai l’habitude de dire que nous faisons du sur mesure et pas du prêt à porter”. » Cela suppose de prendre le temps de se déplacer et d’échanger avec les personnels du site. « J’observe l’ensemble de l’établissement, son environnement, et je demande à ce qu’on me montre les points névralgiques. À partir de là, j’effectue des propositions afin d’élever un maximum le curseur en matière de sûreté. Il s’agit, sinon d’empêcher, du moins de freiner une éventuelle intrusion, afin de laisser le temps à mes camarades des BGARM d’intervenir. »

Bien qu’il s’agisse de préconisations, celles-ci s’avèrent le plus souvent suivies d’effets, les gendarmes ayant acquis une véritable légitimité auprès de la DGA. « Nous avons l’avantage d’arriver sur les sites avec un œil neuf et une réelle expérience de la délinquance. En faisant preuve de pragmatisme et en composant avec la réglementation propre au ministère des Armées, nous parvenons à convaincre cette population d’ingénieurs d’engager parfois des dizaines de milliers d’euros de travaux pour mieux protéger les intérêts de la Nation. »

Une expertise sans cesse affinée

Loin de se reposer sur leurs acquis, les référents sûreté de la GARM veillent également à se tenir au courant des évolutions en matière de matériels de sécurité, ainsi que des nouvelles manières d’opérer des délinquants. « Nous nous renseignons auprès des entreprises sur les salons pour connaître les derniers produits sur le marché et leur efficacité. C’est le cas, par exemple, du marquage codé. Nous échangeons aussi régulièrement avec les autres référents sûreté en gendarmerie afin de partager nos expériences et de progresser ensemble. »

Les gendarmes référents sûreté de la GARM ont ainsi acquis une véritable expertise et sont de plus en plus sollicités pour des projets d’ampleur. « La DGA nous consulte régulièrement dans le cadre de son projet « Empire », qui suppose de nouveaux investissements pour la sécurisation de ses sites. Le Service de santé des armées a également fait appel à nous pour sécuriser son institut de recherche biomédicale à Brétigny-sur-Orge. Enfin, il est possible que nous soyons mis à contribution pour les Jeux Olympiques l’année prochaine à Paris. »

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