Un trafic de stupéfiants fait naufrage à Blainville-sur-l’Eau
- Par la capitaine Marine Rabasté
- Publié le 17 octobre 2020
Début octobre, à la suite d’un renseignement, les militaires de la communauté de brigades de Blainville-sur-l’Eau (54), appuyés par la brigade de recherches de Lunéville, ont mis la main sur un réseau de trafic de stupéfiants particulièrement actif dans la région.
Les grosses affaires judiciaires ne partent pas toujours d’un événement d’ampleur ! C’est ce qu’ont démontré les militaires de la compagnie de Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, au cours des derniers mois. Il aura en effet suffit d’un simple renseignement pour lancer les enquêteurs de la Communauté de brigades (COB) de Blainville-sur-l’Eau sur la piste d’un réseau de trafic de stupéfiants, qu’ils vont démanteler quelques mois plus tard. Grâce à leurs investigations minutieuses, plusieurs interpellations ont pu être réalisées. Des produits stupéfiants, du numéraire et des armes ont été saisis et les auteurs ont été mis hors d’état de nuire.
De la consommation au trafic de stupéfiants
Lorsqu’au printemps dernier, un individu se présente pour dénoncer un consommateur de produits stupéfiants, les gendarmes de Blainville-sur-l’Eau ne pensaient sûrement pas mettre la main sur des trafiquants, détenteurs d’armes qui plus est. À la suite de ce renseignement et de l’ouverture de l’enquête, les militaires identifient rapidement quatre individus impliqués, dont la tête du réseau local de trafic de drogue. Avec l’appui de la Brigade de recherches (B.R.) de Lunéville, les enquêteurs mènent des investigations plus précises et techniques, leur permettant, en août 2020, de matérialiser le trafic local. Celui-ci porte essentiellement sur du cannabis, mais aussi sur de la cocaïne et de l’héroïne. Une première opération d’interpellation est alors prévue dans les jours qui suivent.
Le report de l’interpellation
Mais c’était sans compter l’activité du principal suspect ! En effet, au cours de la même période, des violences avec arme, plus précisément un pistolet-mitrailleur, sont commises, mettant en cause la cible de l’interpellation. L’opération est alors avortée, afin d’approfondir les investigations concernant la détention et l’usage de l’arme, avec notamment le concours du Groupe d’observation et de surveillance (GOS) de Metz.
Début octobre, tous les éléments sont réunis pour procéder aux interpellations. Une première opération se déroule lundi 5 octobre. Le suspect principal n’est toutefois pas présent. En revanche, la tête du réseau local, deuxième objectif, est interpellée ainsi que deux logisticiens, en charge du transport des produits.
Ce jour-là, les perquisitions sont modestes : des stupéfiants, du matériel de conditionnement et du numéraire. Mais cela suffit pour matérialiser l’existence du trafic de stupéfiants. S’ensuit alors une série d’auditions. Environ vingt personnes sont entendues. À l’issue, l’objectif principal est localisé à Nancy.
Et ça continue…
Après obtention de l’avis du GIGN afin de s’assurer de la compétence des unités territoriales pour procéder à l’interpellation d’un individu équipé d’une arme de guerre, une deuxième opération est montée mercredi 7 octobre.
L’objectif étant hébergé chez son complice, deux interpellations simultanées sont donc prévues. Un dispositif d’envergure est alors mis en place, engageant le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Nancy, l’équipe cynophile spécialisée dans la recherche d’armes et de stupéfiants et, bien évidemment, l’ensemble des unités de la compagnie de Lunéville (brigades territoriales, B.R. et PSIG).
Observation, bouclage, effraction à l’aide d’un bélier, interpellation, volet judiciaire… Tout est pris en compte. Les deux individus sont placés en garde à vue et les perquisitions sont effectuées. Des stupéfiants, du numéraire ainsi que le pistolet-mitrailleur accompagné des chargeurs et de munitions sont saisis.
Les auditions permettent aux gendarmes de poursuivre le démantèlement du trafic. Dès le lendemain, un troisième dispositif d’interpellation est mis en place par la compagnie de Lunéville. De nouveau, 25 militaires de toutes unités confondues sont mobilisés pour interpeller le fournisseur et la « nourrice », autrement dit celui qui stocke les produits. Au cours de la perquisition chez ce dernier, un pistolet semi-automatique, avec ses munitions, est saisi.
Une enquête payante
En trois jours, sept gardes à vue ont été menées par les militaires de la compagnie de Lunéville. Un enquêteur Correspondant nouvelles technologies (CNTECH) a également été engagé, afin de procéder aux actes plus techniques d’investigation, permettant de compléter les éléments de preuve. Au final, les trois suspects interpellés le lundi ont fait l’objet d’une convocation en justice. Les quatre autres ont été déférés devant le procureur de la République, qui a renvoyé l’affaire devant le juge d’instruction. Une information judiciaire a alors été ouverte. Le détenteur du pistolet automatique, son complice et le fournisseur du réseau ont été mis en détention. La nourrice, quant à elle, a été placée sous contrôle judiciaire.
Une belle affaire résolue grâce à la persévérance des enquêteurs de la compagnie de Lunéville !
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