Haute-Saône : condamné à deux ans ferme pour s’en être pris à la gendarmerie
- Par la capitaine Sophie Bernard
- Publié le 02 juin 2020
Après avoir incendié un véhicule de gendarmerie puis avoir blessé deux militaires, fin 2019, l’auteur a comparu devant le tribunal correctionnel de Vesoul, le 26 mai dernier. Il a finalement écopé de deux ans de prison ferme.
« C’était une mauvaise période. J’avais un grand ras-le-bol », s’est exprimé le mis en cause à l’audience. Et c’est malheureusement la gendarmerie de Lure (70) qui en a fait les frais fin 2019 !
Quand la situation s'enflamme
Le 24 octobre 2019, en début de soirée, une voiture de service stationnée devant la brigade de Lure prend feu. Pas de doute, il s’agit bien là d’un incendie volontaire : des témoins ont vu un homme briser la vitre du véhicule et jeter un cocktail Molotov au niveau de la banquette arrière. Sur les lieux, les enquêteurs retrouvent même la bouteille ayant servi au crime et un sac plastique contenant un marteau. Dans le cadre de l’instruction judiciaire, la gendarmerie mobilise l’ensemble de ses moyens, dont l’IRCGN, pour identifier l’incendiaire. Mais l’enquête patine : un profil génétique est établi, sans pour autant permettre de déterminer l’auteur. Les gendarmes demeurent dans l’impasse... jusqu’en décembre dernier !
Un homme en colère
Un mois et demi après l’incendie, la brigade de Lure est confrontée à un nouvel événement, au beau milieu d’un dimanche après-midi. Alcoolisé, un homme de 33 ans s’excite devant les locaux de l’unité. Il s’évertue à donner des coups dans la porte d’entrée, tout en proférant des menaces et des injures à l’encontre des gendarmes. Bien que les militaires soient malgré tout venus lui ouvrir, l’individu, particulièrement énervé, s’en prend ensuite physiquement à eux, blessant le chargé d’accueil et sa camarade. Une fois la personne interpellée et placée en garde à vue, les enquêteurs relève ses empreintes, conformément à la procédure. C’est alors que le masque tombe : les comparaisons révèlent qu’il s’agit des mêmes que celles relevées sur la bouteille ayant servi à mettre le feu au véhicule !
Une mauvaise passe ?
Au cours des auditions, l’homme reconnaît l’ensemble des faits, sans pour autant se justifier. Il est aussitôt mis en examen et placé en détention en attendant son jugement. Le 26 mai dernier, il comparaît finalement devant le tribunal correctionnel de Vesoul. Durant l’audience, il confirme être l’auteur des faits et s’excuse, expliquant avoir difficilement géré son mal-être à l’époque. Son avocate tente également d’argumenter en ce sens : « Il était dans un contexte social très précaire, il avait perdu son emploi et s’est retrouvé sans ressources. Il en voulait à l’État de ne pas lui venir en aide et il a assimilé la gendarmerie à l’État. »
Mais les faits sont particulièrement graves. « Aucune atteinte à notre institution ne saurait demeurer impunie », a d’ailleurs insisté le colonel Sung-Dae Faucon, commandant le groupement de gendarmerie de Haute-Saône. Ce n’est par ailleurs pas la première fois que cet individu franchit la ligne rouge, puisqu’il a déjà été condamné à dix-sept reprises pour outrage, vols et trafic de stupéfiants. Au regard de tous ces éléments, l’homme écope de trois ans de prison, dont un an assorti d’un sursis probatoire renforcé, impliquant une obligation de soins, de travail et d’indemnisation des victimes.
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