Go-fast : 67 kg de cannabis et 31 kg de cocaïne saisis par les gendarmes
- Par Pablo Agnan
- Publié le 15 octobre 2020
Après une longue et minutieuse enquête, trois personnes ont été mises en examen pour trafic de stupéfiants. Elles ont été interpellées le 9 octobre par le GIGN lors d’un go-fast, avec 67 kg de cannabis. Une perquisition effectuée en même temps au domicile de la tête de réseau a permis de mettre la main sur 31 kg de cocaïne.
Trois personnes ont été mises en examen cette semaine dans le cadre d’une information judiciaire ouverte sur un réseau international d’importation vers la France de cocaïne et de cannabis en provenance des Pays-Bas et d’Espagne. Le démantèlement de cet important réseau familial est intervenu à la suite d’une commission rogatoire, délivrée par un juge d’instruction de la Juridiction inter-régionale spécialisée de Paris.
L’enquête débute juste avant le confinement, à la suite des observations menées par les militaires de la Section de recherches (S.R.) de Versailles. Ces derniers constatent qu’un trafiquant de drogue, implanté en Espagne, serait à la tête d’un vaste réseau d’exportation de cannabis vers la France. Cet individu s’apprête alors à déplacer sa planque vers Lyon à cause des mesures sanitaires.
"Taper l’ensemble de la structure"
À cet instant, la frontière entre les deux pays est en effet sur le point d’être fermée en raison de la pandémie de COVID-19. Ces mesures sanitaires obligent le trafiquant à mettre en veille ses activités illégales et à attendre patiemment la réouverture des frontières. Ce qui sera chose faite le 15 juin, entre la France, la Belgique et l’Allemagne, deux pays qui constituent des points de passage obligés vers les Pays-Bas. L’Espagne prendra la même mesure quelques jours plus tard.
C’est à partir de cet instant que les trafics reprennent, en provenance des deux pays. La Hollande pour la cocaïne, et l’Espagne pour le cannabis. Les gendarmes patienteront jusqu’au mois d’octobre avant de passer à l’action, afin de « taper l’ensemble de la structure », comme ils disent dans leur jargon.
Entre-temps, les militaires ne chôment pas. En plus de la S.R. de Versailles, l’enquête mobilise celles de Lyon et de Marseille, plusieurs Groupes d’observation et de surveillance (GOS) ainsi que la force observation-recherche du GIGN (FOR). Ces observations mettent d’ailleurs au jour plusieurs importations de stupéfiants via un système de go-fast.
67 kg de cannabis et 31 kg de cocaïne
Et le 9 octobre en début de soirée, l’opération pour stopper ce trafic est lancée. Un convoi de deux véhicules est intercepté par le GIGN, sur l’autoroute A9, à hauteur d’Orange et de Nîmes. Et là, c’est le jackpot : 67 kg de cannabis sont découverts dans les voitures.
Au même instant, une perquisition est menée au domicile de la tête de réseau, dans la région lyonnaise. Elle permet de découvrir un véritable trésor : 21 000 euros en cash, des montres de luxe, des vêtements et de la maroquinerie de haute couture, autant d’indices qui laissent entrevoir le train de vie fastueux des criminels.
Mais surtout, les enquêteurs découvrent 31 kg de cocaïne, quantité dont la valeur à la revente est estimée à plusieurs millions d’euros. Pour acheter cette quantité de stupéfiants, le trafiquant avait déboursé la somme de 1,8 million d’euros.
Grâce à une excellente collaboration entre les services, 250 000 euros d’avoirs criminels et 6 voitures ont également été saisis. Deux personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire pour importation, transport, détention, offre ou cession et acquisition de stupéfiants, ainsi que participation à une association de malfaiteurs en vue de préparer un crime. La troisième personne a aussi été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire pour non-justification de ressources par une personne en relation habituelle avec l'auteur de crimes ou délits de trafic de stupéfiants. Selon le Code pénal, les deux premiers individus risquent 30 ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 euros d'amende.
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