Tempête Alex : la gendarmerie résiliente face à la crise

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 13 octobre 2020
© GEND/SIRPA/F.GARCIA

Pour répondre rapidement et efficacement aux conséquences des intempéries survenues le 2 octobre, dans les Alpes-Maritimes, la gendarmerie nationale a déployé d’importants moyens. Témoignages de quelques acteurs, parmi tant d’autres, de cette gestion de crise exemplaire.

Dans la soirée et la nuit du vendredi 2 octobre, la tempête Alex s’est abattue sur le département des Alpes-Maritimes, provoquant des dégâts considérables dans les vallées de la Vésubie et de la Roya. Forte de son expérience en gestion de crise, la gendarmerie nationale a rapidement déployé un important dispositif opérationnel, afin de venir en aide aux populations sinistrées. 500 gendarmes ont été mobilisés chaque jour, dont une quinzaine de réservistes.

La gendarmerie a eu recours à de nombreux moyens spécialisés : le Centre de planification et de gestion de crise (CPGC), avec des cartographes SC2 (Système de cartographie de crise) pour modéliser le terrain, les hélicoptères des Forces aériennes de la gendarmerie (FAG), les Pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM), les Brigades nautiques côtières (B.N.C.), armées de plongeurs, des équipes cynophiles, des télé-pilotes de drones, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), ainsi que l’Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP).

Le colonel Nasser Boualam, commandant le Groupement de gendarmerie départementale (GGD) des Alpes-Maritimes, en charge du dispositif gendarmerie, analyse la gestion de cette crise.

Colonel, en quoi cette crise a-t-elle été exceptionnelle?

Cette crise a été extraordinaire à trois égards. Sur le plan climatique tout d’abord, avec un épisode exceptionnel, par sa soudaineté et son intensité. Conséquences de la tempête Alex, il est tombé, en une journée, l’équivalent de trois mois de pluie dans la vallée de la Vésubie, et le vent violent, jusqu'à 160 km/h, a freiné l’écoulement des eaux fluviales dans la Méditerranée, créant des crues importantes.

Une crise extraordinaire, ensuite, par la mobilisation de tous les moyens de la gendarmerie, depuis la brigade territoriale jusqu'au CPGC, en passant par la gendarmerie mobile, la Gendarmerie des transports aériens (GTA) de Nice, les moyens des PGHM, les hélicoptères des FAG ou le Lab ADN de l'IRCGN.

Extraordinaire, enfin, tant par la solidarité démontrée, à tous les niveaux, à l'égard de la population sinistrée, des collègues pompiers disparus et de la brigade de Saint-Martin-Vésubie, emportée par les eaux, que par les actes héroïques des gendarmes dans les territoires, à Tende ou à Saint-Martin-Vésubie par exemple.

À noter :

La crise en chiffres
8 000 appels au CORG (Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie)
1 500 personnes évacuées
800 personnes secourues
200 heures de vol consommées par les 6 hélicoptères de la gendarmerie nationale, soit l’équivalent des heures consommées par 6 détachements aériens en un mois

Comment a été organisé le dispositif et quels ont été les types de mission sur le terrain?

Sous l'autorité du Préfet des Alpes-Maritimes et le commandement du groupement, le dispositif gendarmerie a été articulé à trois niveaux : un P.C. opératif intégré à la caserne Ausseur, à Nice, et deux P.C. tactiques avancés, implantés dans les deux vallées les plus impactées. En complément, il a fallu reconstituer des postes provisoires à Saint-Martin-Vésubie, où la brigade a été détruite, et à Tende, où elle était coupée du monde. Grâce au soutien des collectivités locales, nous avons pu disposer de locaux provisoires au sein du Musée des merveilles, à Tende, et de la Maison du parc du Mercantour, à Saint-Martin-Vésubie.

Il y a eu trois types de mission sur le terrain.

D’abord, le secours aux personnes, avec l'emploi en particulier des moyens des PGHM et de l'Unité de coordination technique montagne (UCTM), des FAG et des Brigades nautiques côtières (BNC) de la région. Il est important de noter que cette crise a vu se déployer le plus important pont aérien de ces dix dernières années, avec près de 25 hélicoptères des armées, de la gendarmerie, de la sécurité civile et du secteur privé. Progressivement, cette mission a basculé vers une mission de découverte des corps.

Ensuite, la sécurisation des mobilités et des territoires : d'une part, gestion des flux avec de fortes contraintes d'axes bloqués et d'ouvrages d'art détruits, la sécurisation des approvisionnements et l'escorte des convois du Génie ; d'autre part, la prévention des vols et cambriolages, avec des patrouilles anti-pillages dans les nombreux quartiers abandonnés à la hâte par la population sinistrée.

Enfin, le volet enquête, avec une double articulation : une cellule de huit gendarmes des Brigades de recherches (B.R.) du département, appuyée par la Section de recherches (S.R.) de Marseille et l'OCLAESP, dédiée aux disparitions inquiétantes de personnes, et une cellule de 22 experts de l'IRCGN, appuyée par le Lab mobile ADN, en charge de la délicate mission d'identification des corps. Cette dernière mission étant rendue d'autant plus ardue que les intempéries avaient dispersé sur le terrain près de 300 tombes des cimetières des vallées.

  • Depuis maintenant six jours, près de 500 gendarmes départementaux, mobiles et réservistes des Alpes-Maritimes (06), renforcés par des unités voisines voire nationales, sont pleinement engagés dans l’arrière-pays niçois pour aider la population et sécuriser les villages, après les ravages causés par la tempête Alex.

    © GND F. Garcia
  • Quatre hélicoptères des Forces aériennes de la gendarmerie (FAG) sont déployés dans les Alpes-Maritimes depuis samedi 3 octobre.

    © GND F. Garcia
  • Certaines des voilures tournantes des FAG sont équipées d'un pod SC2, un outil de cartographie de crise qui permet d’intégrer toutes modifications environnementales, qu’elles soient d’origine naturelle comme ici, ou humaine, à l’instar des ZAD.

    © Gendarmerie nationale
  • Les hélicoptères sont vitaux pour acheminer toutes les ressources, aussi bien humaines que matérielles, et bien sûr, alimentaires.

    © Gendarmerie nationale
  • Le relief montagneux rend les conditions d'accès particulièrement difficiles, même pour les hélicoptères. Les pilotes des Forces aériennes de gendarmerie (FAG) montrent ici leur incroyable savoir-faire.

    © Gendarmerie nationale
  • Un EC145 des forces aériennes de gendarmerie redécolle, après avoir déposé une équipe du peloton de gendarmerie de haute montagne de Saint-Sauveur-sur-Tinée. 

    © Gendarmerie nationale
  • 29 militaires du peloton de gendarmerie de haute montagne de Saint-Sauveur-sur-Tinée, équipés de 4x4 et d’un quad, sont déployés dans le département.

    © Gendarmerie nationale
  • Plusieurs militaires de la brigade nautique d'Antibes sont engagés dans les deux vallées les plus touchées, notamment pour faire de la reconnaissance, comme ici dans la rivière.

    © Gendarmerie nationale
  • D'autres renforts continuent d'affluer, notamment des équipes cynophiles, spécialisées dans la recherche de personnes disparues.

    © GND F. Garcia
  • Parmi les 500 militaires mobilisés, plusieurs d'entre eux sont issus d'escadrons de gendarmerie mobile.

    © GND F. Garcia
  • L'adjudant David, qui a sauvé 17 personnes pendant la tempête, continue sa mission.

    © GND F. Garcia
  • © Gendarmerie nationale
  • Depuis maintenant six jours, près de 500 gendarmes départementaux, mobiles et réservistes des Alpes-Maritimes (06), renforcés par des unités voisines voire nationales, sont pleinement engagés dans l’arrière-pays niçois pour aider la population et sécuriser les villages, après les ravages causés par la tempête Alex.

    © GND F. Garcia
  • Quatre hélicoptères des Forces aériennes de la gendarmerie (FAG) sont déployés dans les Alpes-Maritimes depuis samedi 3 octobre.

    © GND F. Garcia
  • Certaines des voilures tournantes des FAG sont équipées d'un pod SC2, un outil de cartographie de crise qui permet d’intégrer toutes modifications environnementales, qu’elles soient d’origine naturelle comme ici, ou humaine, à l’instar des ZAD.

    © Gendarmerie nationale
  • Les hélicoptères sont vitaux pour acheminer toutes les ressources, aussi bien humaines que matérielles, et bien sûr, alimentaires.

    © Gendarmerie nationale
  • Le relief montagneux rend les conditions d'accès particulièrement difficiles, même pour les hélicoptères. Les pilotes des Forces aériennes de gendarmerie (FAG) montrent ici leur incroyable savoir-faire.

    © Gendarmerie nationale
  • Un EC145 des forces aériennes de gendarmerie redécolle, après avoir déposé une équipe du peloton de gendarmerie de haute montagne de Saint-Sauveur-sur-Tinée. 

    © Gendarmerie nationale
  • 29 militaires du peloton de gendarmerie de haute montagne de Saint-Sauveur-sur-Tinée, équipés de 4x4 et d’un quad, sont déployés dans le département.

    © Gendarmerie nationale
  • Plusieurs militaires de la brigade nautique d'Antibes sont engagés dans les deux vallées les plus touchées, notamment pour faire de la reconnaissance, comme ici dans la rivière.

    © Gendarmerie nationale
  • D'autres renforts continuent d'affluer, notamment des équipes cynophiles, spécialisées dans la recherche de personnes disparues.

    © GND F. Garcia
  • Parmi les 500 militaires mobilisés, plusieurs d'entre eux sont issus d'escadrons de gendarmerie mobile.

    © GND F. Garcia
  • L'adjudant David, qui a sauvé 17 personnes pendant la tempête, continue sa mission.

    © GND F. Garcia
  • © Gendarmerie nationale

Quels ont été les points clés dans la gestion de cette crise?

Il y en a quatre. Tout d’abord, le maillage territorial a parfaitement joué son rôle. Les gendarmes ont été coupés du monde en même temps que les habitants des deux vallées, et ils ont ainsi pu assurer une présence sur le terrain en soutien de la population.

Ensuite, les réseaux Rubis et Montagne ont été les rares réseaux à fonctionner dans le Haut-pays niçois au moment des intempéries (seulement trois relais hors-service sur neuf). Cela nous a permis de structurer la manœuvre, et notamment de retrouver l’adjudant-chef Olivier Morales, porté disparu à Saint-Martin-Vésubie dans la soirée du 2 octobre. Le travail de la Section opérationnelle de lutte contre les cybermenaces (SOLC) des Alpes-Maritimes, appuyée par la Région et le CPGC, a été, à cet égard, remarquable.

Troisièmement, la qualité du soutien intégré, qui a permis, en moins de 48 heures, d’avoir un dispositif consolidé, avec l’appui de la Région de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte d’Azur, puis du CPGC. Une mention spéciale pour la qualité de la couverture médiatique, avec un soutien très efficace du Service d'information et de relations publiques des armées - gendarmerie (SIRPA-G) et de la Région, qui a permis de détecter et de mettre en valeur les dispositifs et les actions des gendarmes sur le terrain.

Enfin, je terminerai par le plus important : l’homme. La résilience des gendarmes, et de leurs familles, qui ont accompli un travail extraordinaire sur le terrain, en prenant de nombreuses initiatives. Notre force humaine et notre capacité d'adaptation, c’est ce qui a fait la différence. La gestion de crise est dans l'ADN du gendarme et de notre système d'arme.

Le CPGC pour planifier et anticiper

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Lieutenant-colonel Julien Faugère, chef de la section planification du Centre de planification et de gestion de crise (CPGC) :

« Le CPGC a été activé le dimanche 4 octobre à la demande du commandant du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) des Alpes-Maritimes, le colonel Nasser Boualam. Un détachement de sept militaires s'est alors immédiatement projeté dans les Alpes-Maritimes. En tant que chef de détachement, j'ai reçu quatre missions dans le cadre de déploiement.

La première consistait à renforcer les officiers du groupement engagés dans la conduite cette crise "chaude" et mettre en place un P.C. opératif (P.C.O.) au sein du bâtiment d’État-major du GGD, en agrégeant des personnels du groupement, de la région de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte d’Azur et du CPGC.

La deuxième mission consistait à appuyer la manœuvre de remise en état des réseaux radio, téléphoniques et intranet, pour que les unités puissent progressivement disposer à nouveau des outils nécessaires à leurs engagements sur le terrain.

La troisième mission du CPGC a été de cartographier l’environnement modifié, en portant effort sur les deux vallées les plus impactées, celle de la Roya et celle de la Vésubie avec une priorité donnée par le commandant de groupement à cette dernière. Les cartes ont été réalisées grâce au système SC2 (Système de cartographie de crise) développé par le CPGC en 2013.

La quatrième mission du CPGC était d’anticiper la manœuvre future, dans une logique de planification de court, moyen et long terme, sur les plans opérationnel et logistique visant à proposer au commandant de groupement des options.

Enfin, la confirmation de la venue du président de la République nous a conduit à appuyer le GGD des Alpes-Maritimes dans sa préparation et sa conduite de ce voyage officiel. »

Le SC2 pour cartographier l'environnement modifié

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Gendarme Mickaël Tena, opérateur SC2, système de cartographie de crise développé par le Centre de planification et gestion de crise (CPGC) :

« Nous avons été engagés sur la tempête Alex avec le CPGC. Notre mission est d’apporter aux unités des cartes opérationnelles, à la suite des modifications de terrain dues aux intempéries, en effectuant des survols en hélicoptère des zones impactées. L’appareil est équipé d’une caméra permettant de prendre des photographies aériennes de très haute résolution. Nos chefs avaient un besoin impératif de cartes actualisées en temps réel, permettant de voir l’évolution du paysage, afin de mieux coordonner les forces projetées sur le terrain. »

Les PGHM pour appuyer techniquement l'action de la gendarmerie

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Lieutenant-colonel Lionel André, conseiller technique Montagne auprès de la Direction générale de la gendarmerie nationale :

« Le Groupement de gendarmerie départementale (GGD) des Alpes-Maritimes est un groupement Montagne : les deux-tiers du département sont constitués de zones montagneuses. Nous avons tout de suite pris en compte le fait que les missions de la gendarmerie, dans le cadre de cette crise, allaient devoir être appuyées par des éléments techniques du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM). Dès le samedi 3 octobre, nous avons proposé une offre de services au commandant de groupement, qui l’a validée le lendemain.

Lundi 5 octobre, nous avons donc projeté une dizaine d’hommes, ainsi que l’Unité de coordination technique Montagne, en complément des 15 militaires du PGHM de Saint-Sauveur-sur-Tinée, engagés dès le premier jour sur des missions de secours à personne et d’appui technique aux gendarmes départementaux et à la population. Je veux d’ailleurs rendre hommage à ces 15 militaires, qui se sont engagés totalement et ont fait, dans les premières heures et dans des conditions apocalyptiques, un travail remarquable.

Un des enjeux majeurs du premier temps de la manœuvre a été de consolider le réseau radio Montagne, afin de s’assurer de pouvoir communiquer en tout point du champ de manœuvre. Ainsi, nous avons mis en place un relais de circonstance distribuant les communications dans la vallée de la Roya et nous avons établi, pour les P.C. tactiques, des ordres complémentaires de transmission dédiés.

Dans un premier temps, le rôle des PGHM a consisté en un appui technique à toutes les missions de la gendarmerie, et plus généralement toutes les missions de l’État. À titre d’exemple, nous avons mis en place des tyroliennes afin de ravitailler les personnes isolées et d’acheminer des tuyaux pour le rétablissement des réseaux de distribution d’eau ou du câble. Nous avons aussi accompagné les services spécialisés pour récupérer les loups qui se trouvaient en liberté. Ayant l’habitude de travailler avec les hélicoptères, nous avons également contribué à la coordination 3D, notamment en faisant le lien entre les missions à effectuer, les équipes terrain et les différents vecteurs aériens, et en positionnant un militaire de PGHM sur chaque D.Z. (Drop zone).

Dans un second temps, nous intervenons dans la manœuvre de police judiciaire, toujours en appui des gendarmes départementaux, locaux ou en renfort, notamment dans les opérations de relevage de corps avant le processus d’identification. La double compétence des montagnards, technique et d’officiers de police judiciaire, prend ici tout son sens. Nous poursuivons parallèlement les missions d’aide à la population.

Enfin, sur les deux P.C. tactiques sur zone, des officiers et gradés des PGHM coordonnent cet appui technique en lien avec l’Unité de coordination technique montagne (UCTM), laquelle est elle-même intégrée au P.C.O. groupement.

La composante montagne était donc présente à tous les échelons de décision, pour permettre d’apporter son expertise, et sur le terrain, pour déployer ses savoir-faire au profit de la population, des unités de gendarmerie et des administrations, dans une logique d’interopérabilité. »

Les FAG pour secourir et coordonner les vecteurs aériens

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Lieutenant-colonel Jean-Marie Demain, commandant du Groupement des forces aériennes de gendarmerie sud (CFAGN), coordonnateur des vecteurs aériens de la gendarmerie au sein de la cellule de coordination 3D mise en place à la Tour de contrôle de l'aéroport de Nice :

« En tant que commandant de groupement, j’ai apporté ma pierre à l’édifice de la coordination des vecteurs aériens régaliens, qui dépendent de la gendarmerie nationale, de la sécurité civile et des armées, mais aussi des prestataires mis sous emploi par le Conseil général des Alpes-Maritimes. Dans le cadre de cette crise, nous sommes pré-altertés d’un épisode dès le vendredi 2 octobre. Nous nous attendions à un stade de vigilance rouge pour le département, et il n’y a donc pas eu d’effet de surprise. Je suis prévenu en avance de phase, comme mes camarades des autres administrations ou des armées.

Notre rôle a été d’anticiper pour renforcer et agréger les moyens, et faire des pré-positionnements. Dès le vendredi soir, nous avons monté des équipages, en prévoyant d’ores et déjà des relèves, et en armant des savoir-faire spécifiques. Nous avons notamment sollicité les plongeurs de la gendarmerie et les militaires du PGHM (Peloton de gendarmerie de haute montagne).

Dès le samedi matin, nous étions en mesure de projeter sur zone des vecteurs aériens. La météo était mauvaise sur le littoral, mais nous avons pu accéder par le nord pour faire la première évaluation et procéder aux premiers secours. C’est d’ailleurs l’hélicoptère de la Section aérienne de gendarmerie (SAG) de Digne-les-Bains qui a réalisé 30 sauvetages le samedi.

Dans un premier temps, nous avons donc dû faire face à l’événement, puis mettre en place une vraie coordination entre la gendarmerie et la sécurité civile pour le sauvetage de la vie humaine.

Le samedi 4 octobre après-midi, nous avons reçu le concours des armées. À ce moment-là, nous mettons en place une cellule de coordination 3D des vecteurs aériens, à la tour de contrôle de Nice, avec trois interlocuteurs : le coordinateur principal de la sécurité civile, appuyé par deux adjoints, le coordinateur des forces inter-armées, et moi-même, coordonnant les hélicoptères de la gendarmerie.

À partir du mardi 6 octobre, nous basculons sur un pont aérien logistique, à la fois pour l’aide à la reconstruction, mais aussi assurer nos misions de sécurité publique générale et de police judiciaire, notamment les missions d’identification de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). »

La GTA pour faciliter la projection des moyens aériens

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Chef d’escadron Marc Juin, commandant de la Compagnie de gendarmerie des transports aériens (CGTA) de Nice :

« Notre mission a été de faciliter le transport des moyens de secours, du matériel comme des personnes, sur le théâtre des opérations. Nous sommes sur un aéroport civil et il y a des règles très strictes à respecter en matière de sécurité et de sûreté. La présence de militaires de la Gendarmerie des transports aériens (GTA) permet de s’émanciper de ces règles. Sous couvert d’escortes et d'une assistance constante, notre objectif était de contribuer à la meilleure projection possible des moyens de secours.

C’est une mission qui exige de la réactivité, mais aussi une réelle technicité, car un aéroport n’est pas une zone comme les autres. Notre rôle est de faire en sorte que cet environnement particulier, et très contraignant, soit neutre pour les forces de secours et de sécurité. Nous travaillons en lien étroit avec la tour de contrôle de Nice, le centre de coordination des moyens aériens de la sécurité civile (cellule C3D mise en place au sein de la tour de contrôle), le COD (Centre Opérationnel Départemental) à la préfecture des Alpes-Maritimes, et l’exploitant de l'aéroport, qui met à notre disposition des moyens importants, permettant de faciliter ce pont aérien, de la plateforme niçoise vers les vallées sinistrées. »

 

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