L’EPMS, fondement de la préparation opérationnelle des militaires
- Par Hélène THIN
- Publié le 24 avril 2025

Alors que les contextes d’engagement se complexifient, les moniteurs d’Entraînement physique militaire et sportif (EPMS) de la gendarmerie nationale jouent un rôle clé dans la préparation opérationnelle des unités. Triés sur le volet, ces militaires sont formés au Centre national des sports de la Défense (CNSD). Focus sur une formation d’excellence.
Fontainebleau. À soixante-dix kilomètres au sud-est de Paris, le camp Guynemer s’étend sur 45 hectares, au cœur d’un environnement boisé. Ce lieu d’exception, entièrement réhabilité en 2014, héberge l’École interarmées des sports (EIS). Experte dans le domaine de l’entraînement physique militaire et sportif (EPMS), cette formation est aujourd’hui rattachée au Centre national des sports de la Défense (CNSD), un organisme à vocation interarmées Terre (OVIAT), placé sous l’autorité du chef d’état-major de l’armée de Terre. L’EIS est dotée de deux pôles prestigieux : le bataillon de Joinville, qui gère les sportifs de haut niveau de la Défense (SHND), et le bataillon d’Antibes, chargé de la formation des spécialistes militaires du sport. Ce dernier forme chaque année, via un cursus unique, une centaine de moniteurs d’EPMS des forces armées françaises. Parmi eux, une vingtaine est issue de la gendarmerie nationale.
Cohésion sociale et préparation opérationnelle
Essentiel au maintien de la condition physique des forces armées, le sport est également vecteur de cohésion sociale et d’épanouissement personnel. En cela, l’entraînement physique militaire et sportif (EPMS) constitue le socle fondamental de la préparation opérationnelle, individuelle et collective, des forces armées. « La finalité n’est autre que la préparation physique et psychologique au combat. L’objectif est d’accroître la résistance des militaires face aux contraintes liées à l’exercice de leurs missions, notamment lors d’opérations extérieures de haute intensité. Conditions climatiques extrêmes, port d’un équipement lourd, vigilance prolongée… De nombreux engagements opérationnels exigent une condition physique et morale optimale », observe l’adjudant-chef Grégory, instructeur spécialisé au CNSD.
La pratique de l’EPMS est d’autant plus cruciale que les théâtres d’opérations évoluent et se durcissent. Dans le même temps, les effets délétères de la sédentarisation sociétale s’observent également sur la capacité physique des militaires. Dans ce contexte, l’EPMS apparaît comme un levier central pour maintenir et renforcer la condition opérationnelle des forces armées. Fondé sur l’assimilation de compétences techniques et tactiques, il consacre en outre une part fondamentale aux valeurs morales. « Cohésion, courage, solidarité, dépassement de soi, respect ou honnêteté, sont autant de valeurs intrinsèques au sport, que nous inculquons aux moniteurs d’EPMS », poursuit l’adjudant-chef Grégory. Des valeurs qui sont le terreau de l’une des composantes fondatrices de l’action collective : la fraternité d’arme.
Une formation interarmées d’excellence
« Qu’ils soient issus de l’une des trois armées ou de la gendarmerie nationale, les militaires qui satisfont aux tests d’admission sélectifs du Certificat technique de premier niveau (CT1) intègrent le CNSD, pour y suivre un stage de sept mois, indique le commandant du bataillon d’Antibes, Emmanuel. Objectif : obtenir le diplôme de moniteur d’EPMS, qui permet d’animer des séances d’entraînement physique et opérationnel à destination des militaires. »
La formation est intensive. Elle débute par un stage d’aguerrissement de plusieurs jours en milieu naturel. Un temps fort, lors duquel est testée l’adhésion des stagiaires aux valeurs militaires. Place ensuite à la théorie. Au cours des premières semaines, les stagiaires acquièrent les bases de l’anatomie, la physiologie, la biomécanique, la traumatologie ou la psychopédagogie. Tout au long du cursus, l’enseignement physique et opérationnel occupe une place prépondérante. Outre les disciplines fondamentales - course à pied, musculation et activités aquatiques -, la formation consacre une large part à la préparation à la haute intensité, au travers d’activités ciblées : parcours d’obstacles, course d’orientation, piste d’audace… Le CNSD dispose d’installations sportives modernes et spécialisées, permettant d’optimiser l’entraînement ainsi que la récupération. La validation du CT1 est également subordonnée à l’obtention du Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA). Au cours de la formation, les stagiaires sont évalués sur leurs compétences physiques, théoriques et pédagogiques.
Parmi les 400 moniteurs d’EPMS que compte actuellement la gendarmerie nationale, une centaine détient aussi le Certificat technique de deuxième niveau (CT2). En tant que moniteurs-chefs, ces militaires sont aptes à conseiller le commandement en matière de politique sportive et d’aguerrissement, ainsi qu’à concevoir un plan d’entraînement complet.
Une richesse interculturelle majeure
Instructeurs et stagiaires sont unanimes : la dimension interarmées de la formation est extrêmement enrichissante, et les enseignements nombreux. Au-delà de leurs spécificités, les stagiaires sont liés par une même passion du sport, l’appartenance à une force armée et l’adhésion à des valeurs communes. « Nous avons beaucoup appris au contact des militaires issus des différents corps d’Armée. Les gendarmes, eux, possèdent une forte culture opérationnelle, ainsi qu’une expérience et une maturité qu’ils doivent à leur moyenne d’âge plus élevée, estime l’adjudant Aldwin, membre du Peloton spécialisé de protection de la Gendarmerie (PSPG) de Valduc, et stagiaire au sein de la promotion 2023-2024 (CT1). L’entraide et les nombreux échanges ont représenté une véritable plus-value pour chacun d’entre nous. »
Si les sept mois écoulés ont été très intenses, un défi de taille attend désormais les nouveaux diplômés. De retour dans leur unité d’affectation, ils devront valoriser les nombreuses connaissances amassées, et insuffler une véritable culture de l’EPMS, tant auprès du commandement que de leurs camarades.
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