Clap de fin pour les cambrioleurs ! Après avoir écumé plus de huit régions de France pendant sept mois, un vaste réseau de cambrioleurs a été mis hors d’état de nuire. Un résultat obtenu grâce à un travail de collaboration entre différentes forces de gendarmerie, dans le cadre d’une enquête commencée au cours de l’été 2022, dans un petit village des Ardennes.

Cinq mois d’enquête

En août dernier, deux villages situés au nord de Reims sont le théâtre d’un cambriolage et d’une tentative de cambriolage. Sur place, des bijoux, mais aussi de l’argent en numéraire sont dérobés. Les premières investigations menées par les gendarmes de la Brigade territoriale autonome (BTA) d’Asfeld permettent de mettre en évidence la présence de deux jeunes filles arpentant les rues au moment des faits.

Le véhicule observé par la brigade de gendarmerie est rapidement identifié par les enquêteurs de la division des atteintes aux biens de la Section de recherches (S.R.) de Reims, spécialisée dans la lutte contre la criminalité organisée, qui le localise en région parisienne. Le Parquet de Charleville-Mézières, informé de la situation, ouvre une enquête et co-saisit la S.R. de Reims ainsi que le groupement de gendarmerie départementale des Ardennes. Commencent alors des investigations qui dureront près de 5 mois, au cours desquels les gendarmes vont mettre au jour un réseau criminel de cambrioleurs particulièrement organisé.

Un dispositif particulièrement organisé

Le travail d’observation et de surveillance des enquêteurs de la S.R., appuyés par les militaires du GOS (Groupe d'Observation et de Surveillance), permet de révéler l’existence d’un clan familial d’une dizaine de personnes originaires des Balkans. Leur manière d’opérer est simple : au bas de l’échelle, deux jeunes filles commettent des vols aggravés dans des habitations, en journée, en l’absence des occupants. Bijoux, numéraire, montres, sacs à main, chaussures et vêtements de marque sont dérobés en masse. Depuis un véhicule, une autre jeune femme dirige l’action du binôme de voleuses, et les transporte de la Seine-Saint-Denis vers les différents lieux de cambriolages.

En parallèle, d’autres individus, « les logisticiens », sont chargés de réserver des chambres d’hôtel et de mettre à disposition des véhicules pour les périples. Ce sont également eux qui récupèrent les objets volés, lorsque leur volume est trop important, pour les rapatrier au domicile du clan, à Drancy (93). Enfin, ces individus ont pour rôle de blanchir l’argent issu des vols en achetant des montres et de la maroquinerie de luxe.

Plus de 69 cambriolages

La bande organisée aurait ainsi sévi dans huit régions de France (le Grand Est, les Hauts-de-France, la Normandie, la Bretagne, les Pays-de-la-Loire, le Centre-Val-de-Loire, la Nouvelle-Aquitaine et la Bourgogne-Franche-Comté), commettant plus de 69 cambriolages.

Face à l’importance de cette affaire, une information judiciaire est ouverte le 22 décembre 2022 auprès de la juge d’instruction du tribunal judiciaire de Charleville-Mézières, pour vol en bande organisée et recel de vol en bande organisée, association de malfaiteurs, escroquerie en bande organisée et blanchiment d’escroquerie en bande organisée, ainsi que blanchiment de vol en bande organisée.

Mardi 11 avril 2023, à 6 heures du matin, après plusieurs mois d’enquête, une vaste opération de gendarmerie est menée. Mobilisant 80 gendarmes et 25 fonctionnaires de la police nationale, elle permet d’interpeller dix personnes sur quatre sites situés au nord de Paris. Trois des individus ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, et quatre autres, mis en examen également, ont été placés en détention provisoire.

Sur place, les perquisitions permettent de découvrir et de saisir 230 bijoux et montres de provenance frauduleuse ou issus du blanchiment des vols, ainsi que 190 scellés composés de chaussures, de sacs et de vêtements de luxe (Louis Vuitton, Chanel, Yves-Saint-Laurent, Gucci, etc.).