Polynésie française : l’OCLAESP en fer de lance de la protection environnementale

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 02 mars 2023
Un gendarme de l'OCLAESP de dos avec à sa gauche une gendarme.
© GEND/SIRPA/M.A. SAILLET

Créé à l’automne dernier, le détachement de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) de Papeete va désormais jouer un rôle majeur pour la préservation de la biodiversité en Polynésie française, enjeu prioritaire sur ce territoire ultra-marin.

La Polynésie française s’étend sur un territoire de plus de 4 000 km2, composé de 118 îles éparpillées façon puzzle sur l’océan Pacifique. Sa biodiversité exceptionnelle, qui attire des touristes du monde entier, est extrêmement fragile. Les menaces qui pèsent sur l'environnement y sont nombreuses et variées : pollutions accidentelles ou volontaires du domaine maritime (immersion de déchets toxiques, dégazages…) ; déviances liées aux insuffisances de traitement des déchets (décharges sauvages, rejets dans les rivières…) ; pratiques illégales de pêche par des flottilles étrangères ; braconnage et trafic d'espèces protégées (notamment les tortues marines).

Papeete, neuvième détachement de l’OCLAESP

La population polynésienne prend de plus en plus conscience de la nécessité de protéger son Fenua (terre en tahitien) au regard de ces menaces. Dans ce contexte, la création, le 1er octobre 2022, d'un détachement de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) a été perçue très positivement. Cette unité est venue compléter la liste des détachements, après ceux créés en 2020 à Marseille, Bordeaux, Metz et en Guyane, puis à l’été 2021 à La Réunion, Rennes et Lyon, et en 2022 à Valenciennes.

« La création d’un détachement de l’OCLAESP en Polynésie française s'inscrit dans le cadre d'une stratégie générale de structuration de nos organisations face aux priorités identifiées sur ce territoire, a indiqué le général Frédéric Saulnier, chef du Commandement de la gendarmerie (COMGEND) pour la Polynésie française. Lors de mon arrivée, il y a un peu plus de deux ans, trois problématiques majeures étaient notamment identifiées : le trafic de stupéfiants, les violences intrafamiliales et les atteintes à l'environnement. Sur la première problématique, nous avons mis en place, en 2021, l'Office anti-stupéfiants (OFAST) et la Cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS), et sur la deuxième, la Maison de protection des familles (MPF). Il nous fallait donc prendre en compte la troisième et dernière problématique, celle de l'environnement et de la santé publique, à travers la création, le 1er octobre 2022, d'un détachement local de cet office central. »

Ce détachement, qui compte cinq enquêteurs de la gendarmerie, a été installé dans le même bâtiment que la Section de recherches (S.R.) de Papeete, le Groupe interministériel de recherches (GIR), la CROSS et l'OFAST, « afin de travailler en transversalité », poursuit le général Saulnier. « L'idée est que ces services rattachés à la gendarmerie, mais à vocation interministérielle, puissent travailler ensemble, car dans le domaine de la criminalité, les problématiques nécessitent une approche globale et une coordination des moyens. »

Lundi 20 février, à la Présidence de la Polynésie française, un colloque a réuni les services de l’État et du Pays en charge de la protection de l’environnement, ainsi que les services judiciaires chargés de la mise en œuvre de la réponse pénale en cas de non-respect de la réglementation.
© D.R.

Un colloque pour réunir tous les acteurs

Lundi 20 février, à la Présidence de la Polynésie française, un colloque a réuni les services de l’État et du Pays en charge de la protection de l’environnement, ainsi que les services judiciaires chargés de la mise en œuvre de la réponse pénale en cas de non-respect de la réglementation, avec pour objectif d'améliorer la nécessaire synergie, afin de mieux préserver la biodiversité du territoire polynésien.

En présence notamment d’Édouard Fritch, président du Pays, et de Thomas Pison, procureur général de Papeete, le général Frédéric Saulnier, chef du COMGEND, le général Sylvain Noyau, chef de l’OCLAESP, et le capitaine Franck Jolly, chef du détachement polynésien de l’office, sont intervenus tour à tour pour présenter les missions de l’OCLAESP, qui comprennent, outre l’aspect judiciaire, le renseignement, la sensibilisation, l'information, la formation et l'appui normatif. L’environnement est une compétence du Pays, avec un code spécifique et de multiples intervenants. La création du détachement doit justement permettre de clarifier les règles en vigueur, pour mieux les appliquer et pouvoir sanctionner les contrevenants.

Trois groupes de travail ont été constitués afin de poursuivre la réflexion autour de trois sujets ciblés : la gestion des outils législatifs ; la pollution marine, avec l’atteinte aux espèces protégées ; la pollution terrestre, avec notamment les déchets et les décharges. Un nouveau colloque est prévu l’année prochaine, qui se penchera sur les conclusions de ces groupes de travail.

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