3e édition des Rencontres Agir : un salon au service de l’innovation

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 04 décembre 2023
Dans la grande salle de la Station F, sous la grande verrière, des gendarmes, industriels et d'autres personnes échangent autour des speed-dating.
© SIRPA-G . BRI - T. DOUBLET

Au cœur de la Station F, dans le 13e arrondissement de Paris, s'est déroulée, mardi 28 novembre, la troisième édition des Rencontres AGIR. Organisé par la Gendarmerie nationale, cet événement dédié à l'innovation a réuni plus de 600 acteurs de la sécurité intérieure, représentant la Gendarmerie et d’autres directions du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer, mais aussi d'autres ministères, ainsi que des organismes et des entreprises. Pour la première fois, des délégations étrangères ont été conviées, marquant ainsi une ouverture internationale significative.

« AGIR, c’est avant tout ne pas subir les transformations de notre époque, essayer d’innover pour conserver l’initiative. Et rien de tel que la station F, le plus grand incubateur de startups en France, pour accueillir ces troisièmes rencontres autour de l’innovation. » C’est par ces mots que le Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général d’armée Christian Rodriguez, a ouvert, mardi 28 novembre, la troisième édition des rencontres AGIR, pour Accompagnement par la Gendarmerie de l’Innovation, de l’industrie et de la Recherche. Créé et organisé par la gendarmerie nationale, cet événement a réuni cette année plus de 700 participants, contre 200 lors de la première édition, marquant un succès incontestable et une montée en puissance réussie pour ce seul salon de la demande.

L’innovation pour tous

Pour cette nouvelle édition, les organisateurs ont souhaité ouvrir grand les portes de ces rencontres, en invitant l’ensemble des directions et administrations du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer (MIOM) à faire part de leurs besoins, mais aussi d’autres ministères et même, pour la toute première fois, des délégations étrangères venues d’Allemagne, d’Autriche, du Chili, d'Équateur, d’Espagne, d’Italie du Portugal et du Québec.

Le directeur général de la gendarmerie nationale échangent avec des membres de délégations étrangères.
© SIRPA-G . BRI - T. DOUBLET

Une orientation expliquée par le lieutenant-colonel Mikaël Petit, conseiller stratégie et innovation du DGGN et grand organisateur de l’événement : « L’objectif, cette année, était double. Il s’agissait d’en faire un salon qui soit davantage inter-administrations et interministériel, mais aussi davantage ouvert à l’international. En effet, comme nous exprimons souvent des besoins croisés avec d’autres administrations et d’autres ministères, nous avons associé les acteurs du MIOM les plus conex (connectés, NDLR), comme la Préfecture de police, la Douane, la Police nationale, la Direction du numérique, etc., Nous avons également invité le ministère de la Justice, avec lequel nous travaillons sur la procédure pénale numérique ; projet pour lequel il y a une brique chez nous et une brique chez eux. Au-delà de ce volet interministériel, notre besoin de sécurité intérieure étant souvent partagé avec nos voisins européens, nous nous sommes dit qu’il était pertinent de leur faire profiter de ce salon afin qu’ils puissent adresser leurs besoins aux industriels français présents, permettant dans le même temps à ces entreprises de trouver de nouveaux débouchés à l'international. »

Écouter les besoins, trouver des solutions

Afin de permettre ces échanges, le lieutenant-colonel Petit et les autres membres de l'organisation de ce salon ont conservé la même formule que les deux précédentes années, articulée autour de trois temps forts. Organisés sous la grande verrière de la station F, au centre du bâtiment, les speed datings ont donc été une nouvelle fois au cœur de l’événement. Ces entrevues d’une quinzaine de minutes, ponctuées par un gong, ont permis de mettre en lien les 80 directeurs de programme, issus de la gendarmerie, des différentes administrations du MIOM et des autres ministères, avec les centaines d’entrepreneurs présents, venus écouter attentivement leurs besoins.

Un gendarme qui échange avec un industriel à l'occasion des speed-dating.
© SIRPA-G . BRI - T. DOUBLET

Des échanges extrêmement enrichissants pour les deux parties, comme l’explique le chef d’escadron Michaël Petresco, chef du département ingénierie de la formation numérique à l’EOGN (École des officiers de la Gendarmerie nationale) depuis 2020 et en charge du développement d’un simulateur numérique, créé pour contribuer à la formation initiale et continue des militaires de la gendarmerie, toutes strates confondues. « Mon rôle à l’occasion d’AGIR est de trouver de l’aide pour le développement du programme. En effet, si nous maîtrisons la brique technologique du développement de toute la partie 3D et celle de la 2D, il y a plusieurs briques technologiques que nous ne maîtrisons pas complètement, dont certaines sont communes avec d’autres simulateurs que la gendarmerie utilise. Il faudrait donc pouvoir les assembler, et c’est justement cet assembleur que je viens chercher parmi les industriels. » Des entreprises françaises qui, pour certaines, ont déjà répondu présent. « J’ai trouvé des industriels très intéressants. Il faut maintenant approfondir ces échanges », poursuit le chef d’escadron.

 

« Le Futur dès à présent »

Deuxième et troisième temps forts de ce salon, des tables rondes et des workshops ont été organisés tout au long de la journée dans le grand amphithéâtre situé en contrebas, sous le plateau des speed datings. Apportant non pas des solutions concrètes à des besoins exprimés en direct par des gendarmes, mais permettant d’apporter un éclairage plus large sur le futur de l’innovation, ces tables rondes ont porté sur trois grandes thématiques : « L’Europe : accélérateur de projets et garantie de souveraineté », « Développer l’écosystème industriel » et, enfin, « L’impact des technologies structurantes ». Portés par des intervenants de qualité, issus de l’univers des startups françaises, du monde de la tech, de la gendarmerie, de ministères ou de grandes sociétés françaises, ces échanges, particulièrement enrichissants, ont permis d’ouvrir le débat sur les enjeux « Du futur dès à présent ».
Prenant la suite des tables rondes, les workshops se sont déroulés durant toute l’après-midi.

Réunissant d’actuels ou d’anciens directeurs de programme et des industriels, ces échanges ont mis en lumière des projets concrets ayant vu le jour lors des précédentes éditions. « Cela permet d’illustrer les résultats concrets qui peuvent découler de ces rencontres. Ce sont des projets qui ont vu le jour par le biais de speed datings organisés ici, lesquels ont fait se rencontrer le besoin d’un directeur de programme avec la capacité d’un industriel français », précise le lieutenant-colonel Petit.

Dans l'amphithéatre, les échanges autour des trois tables rondes réunissent divers acteurs de l'innovation.
© SIRPA-G . BRI - T. DOUBLET

Depuis sa création, en 2021, AGIR a ainsi permis de débloquer plus d’1,5 million d’euros de commande publique, permettant par exemple de trouver la bonne technologie pour la partie optronique du Centaure (détection de coup de feu,…) ou encore d’effectuer une avancée majeure pour le terrain grâce au compte rendu en mobilité, testé à compter de la mi-décembre au sein de trois groupements de gendarmerie départementale. « Ce dispositif offre la possibilité de dicter son compte rendu directement à son téléphone, par exemple des événements constatés pendant la patrouille. Le projet a été conçu grâce à une startup rencontrée sur AGIR lors d’une précédente édition. C’est vraiment du concret, et cela va changer le quotidien des 60 000 gendarmes d’unités territoriales. » Des gendarmes qui participent eux aussi au futur de l’innovation.

compenser l’innovation et la prévention

Comme lors des éditions précédentes, les Rencontres AGIR 2023 ont été clôturées par la cérémonie très attendue de remise des prix de l'innovation et de la prévention. Ces distinctions mettent en lumière l'ingéniosité et le dévouement individuel en faveur de l'évolution et de la modernisation de la gendarmerie. L’occasion pour le directeur des opérations et de l'emploi, le général de corps d'armée Olivier Kim, de souligner que « derrière chaque gendarme se trouvent un innovateur et un inventeur ».

Les gagnants des prix de l'innovation et des prix de la prévention avec le directeur des opérations et de l'emploi.
© SIRPA-G . BRI - T. DOUBLET

Pour le prix de l'innovation, 80 projets ont été soumis au Service de la transformation (S.T.) de la gendarmerie, dont 32 ont été validés. Huit lauréats ont finalement été sélectionnés. Le troisième prix a été décerné à des gendarmes de la région Nouvelle-Aquitaine pour leur projet "Innov-RH", une cartographie des postes vacants proposés dans les appels à volontaires, offrant ainsi une meilleure visibilité des ressources humaines. La deuxième place est venue récompenser le dispositif de chien d’assistance judiciaire, initié par le Groupement de gendarmerie départementale (GGD) du Morbihan, où le golden retriever Rumba remplit un rôle rassurant lors d'auditions sensibles impliquant des mineurs ou des personnes vulnérables. Enfin, la première place revient au GGD de la Haute-Garonne pour l’A.T.A.T, un outil d'Aide Technique à l'Acquisition de Traces Papillaires pouvant être utilisé par tous via un NéoGend ou un appareil photo. Une avancée majeure qui vise à assister les gendarmes sur le terrain lors des constatations.

 

À la remise des prix de l'innovation a succédé celle des prix de la prévention. Cette année, le jury, composé d'experts gendarmes et civils, a dû choisir parmi les vingt-deux dossiers déposés, tous en résonance avec des sujets d'actualité, notamment le harcèlement scolaire et cyber, la sécurité routière, la lutte contre les cambriolages, la sensibilisation des publics vulnérables, les violences intra-familiales et les risques cyber.

Le jeu de plateau « Stop le Loup », développé par le peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie de Dardilly (Rhône) et visant à sensibiliser les élèves de maternelle et de primaire aux risques terroristes sans susciter d'anxiété, a ainsi remporté le premier prix, suivi du Kit "Tous ensemble contre le harcèlement", de la Maison de protection des familles de Seine-et-Marne ; la troisième place étant attribuée à l’action de Prévention des cybermenaces du GGD 46. Ces distinctions, récompensant un nombre croissant de projets, témoignent de l'engagement constant des gendarmes au profit de l'évolution de l’Institution. Un enthousiasme également palpable au sein du salon qui ne semble pas près de s'estomper.

GEND/ SIRPA-G/ V.MARTIN

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