L’IRCGN forme les experts ukrainiens à l’utilisation du LAB'ADN

Par le commandant Céline Morin
Publié le 21 juillet 2022

Deux experts du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale ont été projetés à Kiev mi-juillet, afin de former leurs homologues ukrainiens à l’utilisation, en toute autonomie, du LAB’ADN récemment offert par la France à l’Ukraine.

Afin d’appuyer les efforts déployés par les autorités ukrainiennes et la Cour pénale internationale (CPI) pour que les responsables des exactions massives commises dans le cadre de l’agression russe contre l’Ukraine répondent de leurs actes et soient traduits en justice, la France a mis en œuvre plusieurs actions concrètes depuis le début de la crise, par le biais des services du ministère de l’Intérieur et des outre-mer (MIOM) et du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE).

Ainsi, en réponse à la demande des autorités ukrainiennes, u ne mission composée de deux médecins légistes et d’une quinzaine d’experts de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a notamment été déployée sur le terrain pendant près de trois mois.

Plus récemment, le Centre de crise et de soutien du MEAE a fourni à la procureure générale d’Ukraine un laboratoire mobile neuf dédié à l’analyse rapide et l’expertise ADN, similaire à celui déployé par la mission d’appui criminalistique de l’IRCGN. Financé par le MEAE, ce LAB’ADN est « un dispositif projetable sans équivalent dans le monde de la génétique médico-légale, permettant d’opérer rapidement des analyses génétiques d’une grande quantité de prélèvements biologiques », souligne le communiqué conjoint des deux ministères.

À noter :

dispositif unique au monde breveté par la gendarmerie nationale, le LAB’ADN a été conçu par l’IRCGN et développé en partenariat avec la société française TRACIP (groupe Deveryware). Utilisé avec succès à titre exploratoire lors de la catastrophe de la Germanwings, en 2015, il a été validé en France par la commission interministérielle idoine dès le 6 janvier 2016. Il a depuis fait ses preuves en juillet 2016, dans le cadre de l’attentat terroriste de Nice, afin de contribuer à l'identification rapide des victimes au plus près du lieu des faits, à l’automne 2021 à la suite de la tempête Alex, lors de la crise sanitaire afin de renforcer les capacités de dépistage de l’AP-HP, et plus récemment en Ukraine.

Formation des experts ukrainiens

À la suite de la livraison du LAB’ADN à Kiev, le 14 juillet dernier, et dans la continuité des actions de coopération entre la France et l'Ukraine, le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN) a projeté deux experts de l’IRCGN dans la capitale ukrainienne pour une mission de six jours, visant à former leurs homologues ukrainiens à l’utilisation en toute autonomie du LAB’ADN offert par la France.

Outre le partage de leurs connaissances et de leurs retours d'expérience en matière d’identification de victimes grâce à l'ADN, les experts français ont plus spécifiquement présenté chacune des étapes d'analyses ADN développées au sein de leur laboratoire mobile, afin de proposer les méthodes les plus rapides et les plus efficaces répondant aux besoins de leurs interlocuteurs.

« Ces échanges ont été très denses et très rythmés. Chacun a activement participé en manipulant tous les instruments analytiques et le laboratoire mobile, de manière à développer les automatismes indispensables à avoir lorsqu'on est en mission sur le terrain », a confié l’un des deux experts de l’IRCGN, avant de préciser : « Nous nous sentons utiles et fiers d'apporter notre contribution à l'action de la gendarmerie, pour qu'elle continue de répondre présent dans son soutien technique à l'Ukraine. »

La formation s’est achevée ce mercredi 20 juillet par une remise de diplômes aux experts ukrainiens.