Situation de crise en Nouvelle-Calédonie : les gendarmes en première ligne
- Par COMGEND de Nouvelle-Calédonie
- Publié le 22 décembre 2020
Entre le 6 et le 14 décembre dernier, la Nouvelle-Calédonie a été le théâtre d’exactions et de tensions. Face à la mise en place de barrages filtrants et de quelques blocages d’axes routiers, aux tensions inter-communautaires, aux violences urbaines, à l’occupation, assortie de dégradations, des sites miniers, ou encore à la tentative d’intrusion au sein de l’usine du Sud, le commandement de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie s'est fortement mobilisé sur sa zone de compétence, ainsi qu'en zone police.
Début décembre, sur fond d’opposition à la vente de l’usine de nickel exploitée par Vale, les leaders indépendantistes d’instances et de collectifs kanak appellent à la mobilisation. Plusieurs sites miniers sont bloqués, puis mis à l’arrêt, à l'instar de Kouaoua, Thio et Poimbout... Des barrages filtrants sont érigés sur les principaux axes routiers de la grande terre.
La gendarmerie doit faire face à un adversaire mobile, parfaitement organisé et parfois violent. Le site de l’usine du Sud ainsi que les tribus de Saint-Louis et de Saint-Laurent constituent les points durs d’expression du mouvement, avec la mise en place de blocages.
Ces tensions exaspèrent la population, qui se sent prise en otage. Des contre-barrages sont érigés, parfois par des personnes armées, et des tirs en l’air sont entendus à plusieurs reprises.
Trois risques identifiés
Trois menaces sont clairement identifiées : tout d'abord, la destruction de l’usine du Sud, avec des conséquences irréversibles en termes de contamination de la population et de l'environnement, mais aussi de destruction des emplois ; ensuite, les violences urbaines sur le grand Nouméa et, enfin, les risques d’affrontement intercommunautaires.
Plusieurs sabotages, saccages et destructions de biens privés comme de biens d’utilité publique sont commis de manière concomitante. Le mobilier urbain ainsi que des dizaines de véhicules sont incendiés à Nouméa et dans le grand Nouméa. Les gendarmes, mobiles comme territoriaux, sont la cible de caillassages répétés.
Mobilisation en trois dimensions
Face à ces événements, le commandement de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie mobilise ses forces, tant sur sa zone de compétence, qu'en zone police.
Un Poste de commandement (P.C.) de crise est activé à compter du dimanche 6 décembre, jusqu'au dimanche 13 décembre, permettant de commander et de suivre la manœuvre, d'organiser les projections en lien avec les Forces Armées de la Nouvelle-Calédonie (FANC), et d'adapter en permanence le dispositif.
Les militaires de la gendarmerie mobile, normalement déployés en renfort des brigades territoriales, sont tous regroupés sur le grand Nouméa, afin de travailler en unités constituées de force de maintien de l’ordre, au profit des zones de compétence gendarmerie et police.
Les Véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG), ainsi que les Véhicules de l'avant blindé (VAB) du GIGN sont mis en œuvre sur les points de blocage, afin d’assurer la viabilité de certains axes, repousser quelques jeunes violents, qui profitent de la situation pour commettre des dégradations, et, enfin, appuyer le déplacement des militaires stationnés de part et d’autre de Saint-Louis.
La section aérienne, l’antenne GIGN et la brigade nautique sont sollicitées pour appuyer la manœuvre mobile visant à protéger l’usine Vale et son personnel, en contrant les violences et les tentatives d’intrusion. Les gendarmes mobiles déployés à Prony devront faire usage de leurs armes pour stopper des véhicules fonçant sur les militaires, sans causer aucun dommage corporel.
À plusieurs reprises, l’intervention rapide des gendarmes de la compagnie de Nouméa lors des face-à-face opposant loyalistes et indépendantistes sur les communes de Païta et du Mont-dore permet d'éviter que la situation ne dégénère.
125 infractions relevées, dont 29 faits de violences avec armes par destination
À la date du 14 décembre, 125 infractions ont été relevées par la gendarmerie, dont 29 faits de violences avec armes par destination et 11 faits pour port d’arme (dont six armes à feu). Les enquêtes ont été confiées à la brigade de recherches et à la section de recherches de Nouméa.
Au cours de ces événements, une quinzaine de gendarmes mobiles ont été blessés.
Durant plusieurs jours, sur terre, dans les airs comme en mer, l’ensemble des composantes de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie s'est ainsi mobilisé, afin de rapidement rétablir l’ordre et la paix publics, le temps que les négociations entre responsables politiques calédoniens et l’État français aboutissent.
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