Europe et nouvelles technologies au cœur de Technopolice 2020

  • Par le SI(SI)²
  • Publié le 05 février 2020
Sirpa Gend © GND F. Garcia

La 25e journée Technopolice, consacrée à l'Europe et aux nouvelles technologies, s’est tenue le 5 février, à la direction générale de la gendarmerie nationale, à Issy-les-Moulineaux. Elle a permis d'aborder les enjeux européens, l'anticipation au travers des projets européens, les applications de sécurité dans l'Union et, enfin, les problématiques de souveraineté et de sécurité.

Créée en 2006 et organisée depuis à raison de deux journées par an par le Service des technologies et des systèmes d'information de la sécurité intérieure [ST(SI)²], Technopolice compte déjà quelque 6 400 participants.

L'édition 2020 a ainsi réuni 240 invités, essentiellement des gendarmes et des policiers ainsi que des partenaires institutionnels de la sécurité intérieure et des représentants des entreprises.

Le ministère de l'Intérieur était représenté par 23 directions et services de gendarmerie, de police et de la sécurité intérieure, le cabinet, le secrétariat général, le SAILMI et l'ANTS. Parmi les participants, étaient également présents la CNIL, des services du Premier ministre, du ministère des Armées, du ministère de l'Économie et du ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation (UTT). Neuf entreprises et centres de recherche ont par ailleurs assisté à la journée, de même que la presse spécialisée.

Dans ses propos introductifs, le contrôleur général de la police nationale, Christophe Fichot, adjoint au chef du ST(SI)², qu'il représentait, a souligné l'importance de la coordination technologique pour les systèmes d'information et la place grandissante des projets et des systèmes européens pour la sécurité intérieure.

Benoît Trevisani, adjoint au directeur de la protection et de la sécurité de l'État au SGDSN (service du Premier ministre) a ensuite ouvert la journée en présentant la coordination ministérielle, qui porte les besoins technologiques pour la sécurité intérieure auprès des instances européennes.

Panorama des enjeux européens

Sous la houlette de Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie d'Orange cyberdéfense, qui animait les débats, le début de la matinée a été consacré à un panorama des enjeux européens.

Pierre Berthelet, chercheur associé aux universités de Grenoble et de Marseille-Aix-en-Provence ainsi qu'au CREOGN, a évoqué à cette occasion les chantiers de l'Union européenne dans le domaine du terrorisme, de la grande criminalité et de la cybersécurité.

L'ingénieur en chef de l'armement Michel Cadic, délégué ministériel adjoint aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces, a quant à lui présenté le rôle du ministère de l'Intérieur dans l'essor et l'utilisation des nouvelles technologies de sécurité.

Enfin, Pascal Zenoni, directeur produits de sécurité de Thales, a montré comment les nouvelles technologies françaises s'inscrivent dans une stratégie européenne.

L'anticipation au travers des projets européens

Les participants se sont ensuite penchés sur l'anticipation au travers des projets européens de sécurité. Luigi Rebuffi, secrétaire général de l'organisation européenne de cybersécurité, a insisté sur les nouvelles technologies pour une Europe digitale autonome. Armand Nachef, CEA, coordonateur du consortium et PCN de sécurité, a présenté la campagne des appels à projets 2020. Le colonel Philippe Davadie, chargé de projets et adjoint au chef du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale, a pour sa part présenté l'ingénierie du montage d'un projet européen au travers des projets auxquels le pôle participe. Enfin, le lieutenant-colonel Gérard Carmona, chargé de mission au pôle fonctionnel OIV, de la mission de préfiguration des réseaux radio du futur au secrétariat général, a mis en valeur le projet Broadway d'interopérabilité des systèmes de communication critiques haut débit européens.

Les applications de sécurité dans l'Union

Le début de l’après-midi a été dédié aux applications de sécurité dans l'Union. Nada Milisavljevic, chargée de la gestion des politiques innovation et industrie pour la sécurité à la direction générale affaires intérieures de la Commission européenne, a ainsi présenté les applications de police criminelle et de police aux frontières et dressé un état de la situation, en montrant l'apport de l'intelligence artificielle dans ces applications.

Simon Noizet, coordonateur opérationnel à la DCPJ, s'est quant à lui interrogé sur l'anticipation face à la cybercriminalité, en termes de coopération entre les centres d'alerte et de réaction aux attaques informatiques et les services de police européens.

Le commissaire général Patrice Bonhaume, adjoint au sous-directeur des frontières et coordonateur national des centres de coopération policière et douanière à la DCPAF, et le commandant divisionnaire Mohammed Abba, chef de détachement auprès du programme frontières sécurisées et fluides à la DCPAF, ont souligné l'apport des technologies pour des frontières sécurisées et fluides conciliant besoins de sécurité et parcours du passager.

Souveraineté et sécurité

L’après-midi s’est poursuivie en abordant les problématiques de souveraineté et de sécurité. Khalil Rouhana, directeur général adjoint des réseaux de communication, du contenu et des technologies de la Commission, et Jean-François Junger, chef adjoint d'unité dans cette direction, ont montré les liens qui unissaient souveraineté numérique et sécurité intérieure.

Enfin, David Luengo, de la société Indra, président du comité opérationnel pour la sécurité de l'association européenne des industries aérospatiales, de sécurité et de défense (ASD), a insisté sur les industries qui forgent la souveraineté technologique, véritable impératif pour la sécurité européenne.

Technopolice a été clôturée par le général Bertrand François, directeur adjoint de la coopération internationale au ministère de l'Intérieur, qui a mis en valeur les outils de sécurité que sont les projets de recherche appliquée financée par l'Union européenne.

Pour illustrer concrètement ces interventions et ces débats, dix stands, dont ceux de la DCI, du projet H2020 Iprocurnet (SAILMI), du PCN Sécurité (CEA), de Résocom, de l'ASD et d'entreprises membres du GICAT (Cerbair-Labcoor-LTU-Waryme) ont permis de découvrir des développements technologiques s'inscrivant dans le cadre européen.

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