Mayotte : les gendarmes engagés dans les colonnes multi-missions de reconnaissance
- Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins et le capitaine Tristan Maysounave
- Publié le 25 décembre 2024

Dans le cadre de la montée en puissance des renforts à Mayotte après le passage du cyclone Chido, les gendarmes sécurisent et participent à des colonnes multi-missions de reconnaissance sur le territoire.
Mayotte, route des Badamiers, le 22 décembre 2024. Sur cette route au nord de Petite-Terre, des gendarmes de plusieurs unités, encadrés par l’Escadron de gendarmerie mobile (EGM) 27/1 de Drancy, sont en mission de reconnaissance avec la Croix-Rouge, au cœur des « bangas », ces quartiers informels de l’archipel dévasté par Chido le 14 décembre dernier.
Ces colonnes multi-missions sont déployées sur l’ensemble du territoire mahorais à la demande du Centre interministériel de crise (CIC).
Constituées de militaires de la gendarmerie, de sapeurs-pompiers, de personnels de la Croix-Rouge ou encore de membres de la Sécurité civile, ces colonnes ont vocation à reconnaître tous les quartiers. L’objectif est de vérifier dans un premier temps qu’il n’y a pas de victimes qui n’auraient pas été prises en compte, mais aussi d’assurer les soins des blessés. La présence des gendarmes garantit la sécurité de tous les acteurs.
Des colonnes multi-missions coordonnées
Pour garantir la prise en compte de l'ensemble du territoire et assurer le travail en complémentarité des services, ces missions sont coordonnées par le Centre opérationnel départemental (COD) de Petite-Terre, auquel la gendarmerie participe.
Du côté de la gendarmerie, la manœuvre est coordonnée par le Commandement de la gendarmerie de Mayotte (COMGENDYT), qui la décline avec le Groupe d’appui opérationnel (GAO) et le Groupement opérationnel de maintien de l’ordre (GOMO).
Prendre en compte les victimes, soigner les blessés
Le personnel médical de la Croix-Rouge ainsi que les Formations militaires de la Sécurité civile (ForMiSC) sont engagés dans ces colonnes de reconnaissance.
Ce 22 décembre, Amélie, médecin anesthésiste à l’hôpital de Mamoudzou, s’est portée volontaire pour aider la Croix-Rouge sur cette mission.
« Nous sommes en train de mener une mission de reconnaissance. Nous allons pouvoir évaluer les besoins et savoir s'il y a des blessés. Nous pourrons les réorienter vers le centre de Pamandzi s'il y a besoin ou nous pourrons effectuer les premiers soins, comme la désinfection et le pansement des plaies. » Sa collègue infirmière et elle sont équipées du matériel de premiers soins, du nécessaire pour évaluer l’état des patients et d’un tensiomètre.
Ces colonnes multi-missions leur permettent ainsi d’aller à la rencontre des blessés, comme en témoigne Amélie : « Nous allons continuer à retrouver des blessés, parce que la plupart des gens ne se déplacent pas jusqu'aux hôpitaux ou aux dispensaires, ce qui rend nécessaire le fait d’aller jusqu’à eux pour s’assurer qu’ils pourront être soignés. »
La présence de la gendarmerie permet aux soignants de se concentrer sur cette mission de soins prioritaire, dans un environnement sécurisé.
Les mairies organisent des points de distribution d’eau et de nourriture. Les colonnes multi-missions profitent des échanges avec la population pour indiquer à ces derniers la localisation et les horaires de distribution.
Renseigner et identifier les victimes
D’autres gendarmes sont également présents au sein de ces colonnes multi-missions. Parmi eux, l’adjudant Mounir, de la Section de recherches (S.R.) de Mamoudzou, explique comment son unité participe à la collecte et à la remontée du renseignement sur l’archipel.
« Nous intégrons les dispositifs mobiles afin d’avoir connaissance des personnes décédées ou blessées. Cette mission nous a été confiée par le procureur de la République afin de faire remonter du renseignement, notamment concernant le nombre de victimes. »
La S.R. s’attache aussi à recueillir les éléments en matière de police judiciaire dans le cadre de cet « après-cyclone », s’agissant par exemple des pillages, des vols, etc.
De manière complémentaire, le major Éric, chef de la Cellule d’identification criminelle (CIC) de Pamandzi, apporte son concours. « Nous accompagnons les militaires et les personnels de la Croix-Rouge en cas de découverte éventuelle de corps ou de personnes enterrées, afin de pouvoir geler la scène et préserver les lieux en attendant les directives et les différentes missions qui pourraient être liées à l'identification des victimes. »
La CIC engage deux personnels pour chacune de ces missions, afin de soutenir leurs camarades engagés et de mettre à profit leurs compétences particulières.
Contacter la gendarmerie
Numéros d'urgence
Ces contenus peuvent vous intéresser
Coopération internationale : rencontre autour du secourisme opérationnel pour les membres d’Initiative G4
Durant une semaine, du 28 avril au 1er mai 2025, huit militaires venus...
Article

Rassemblement musical illicite dans le Lot : l'engagement massif de la gendarmerie
Un rassemblement musical illicite de grande ampleur était organisé...
Article

La gendarmerie prend part à deux exercices NRBCE
Les 11 et 12 mars 2025, deux exercices interministériels zonaux NRBCE (nucléaire,...
Article

Poséidon : les réservistes bretons pleinement engagés dans le dispositif de Lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine (LIIC)
Dans le cadre de l’opération « Poséidon » sur la...
Article