Héros du quotidien : deux gendarmes d’Ancenis sauvent un homme in extremis
- Par le chef d'escadron Charlotte Desjardins
- Publié le 18 avril 2025

Le 6 avril 2025, deux gendarmes d’Ancenis-Saint-Géréon sont appelés sur les lieux d'un accident de train : un homme a tenté de se suicider. Grâce à une action rapide et malgré la tension, l’un d’eux parvient à poser deux garrots, lui sauvant ainsi la vie.
L’après-midi du dimanche 6 avril 2025 fut chargée et dense pour l’adjudant-chef (ADC) Frédéric et le maréchal des logis (MDL) Killian, premiers à marcher ce jour-là pour la Communauté de brigades (CoB) d’Ancenis, dans la Loire-Atlantique.
Appelés vers 15 h 30 sur les lieux d’un accident de train survenu entre Ancenis et Vair-sur-Loire, les deux militaires se rendent aussitôt sur place, tout en se demandant si la victime avait pu survivre…
« Le Centre d’opération de la gendarmerie (COG) de Nantes nous avait donné un Point kilométrique (P.K.) et une adresse, mais à notre arrivée sur place, nous avons vu les pompiers arrêtés un peu plus loin sur une aire de stationnement, ainsi qu'un train arrêté lui aussi, raconte le chef de patrouille. L’adresse indiquée correspondait à un petit chemin que nous n’aurions jamais emprunté en temps normal, mais après réflexion, j’ai préféré aller vérifier plutôt que de rejoindre directement les pompiers. »
Les deux gendarmes tombent alors directement sur la voie de chemin de fer et trouvent un individu sur les rails. L’homme a les yeux qui clignent et l’ADC Frédéric comprend qu’il est vivant. Tous deux se précipitent alors vers lui.
« Je savais que le MDL Killian avait sa trousse de secours à la ceinture en permanence, ayant été pompier auparavant, ajoute le gradé. Après lui avoir demandé s’il gérait le garrot, je suis allé chercher les pompiers que nous avions vus plus tôt. Comme ils n’étaient plus là, j'ai appelé le 18, qui m'a géolocalisé, pour qu’ils nous rejoignent. »
Une intervention sous le signe de l’urgence
Engagé comme pompier volontaire à l'âge de 18 ans, le MDL Killian a également passé quelques mois à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), ce qui lui confère une certaine expérience dans les domaines des soins et de la gestion de l’urgence. Malgré cela, l’intervention est difficile. « J’ai tenté de mettre mes gants, mais ils se déchiraient, donc j’ai renoncé, explique le gendarme adjoint volontaire. Il m’était impossible de passer la jambe de l’homme dans le garrot car elle était vraiment trop abîmée, alors je me suis dépêché de l’ouvrir pour poser le garrot au mieux. »
Mais un garrot bien posé, sur une jambe très amochée, est douloureux, provoquant les cris de la victime. Le MDL Killian poursuit son travail sur le bras de la victime, qui présente une hémorragie au niveau de la main.
Tout cela se passe très vite, et bien que la circulation des trains ait été interrompue, le MDL travaille dans la crainte qu’un train arrive. « Mon cerveau ne réagissait plus pareil, ça a vraiment ajouté du stress. » Pourtant, les garrots sont posés et l’urgence est traitée.
C’est alors que les pompiers arrivent, suivis par le SAMU et un hélicoptère. Le MDL reste avec les secours pour apporter son aide. Au vu de son expérience et du travail qu’il a déjà réalisé sur la victime, les pompiers l’intègrent à l’équipe pour ajuster les attelles et installer la victime sur le matelas de l’ambulance. L’homme, qui avait tenté de mettre fin à ses jours, est transporté vers le centre hospitalier en état d’urgence absolue. Il est aujourd’hui hors de danger. La prise en charge rapide des gendarmes et l’intervention du MDL Killian ont permis de sauver sa vie.
Aide psychologique et RETEX matériel
Les deux hommes ont été marqués par cette intervention. Le gradé conseille d’ailleurs à Killian d’en parler, que ce soit avec lui, avec ses camarades, etc., car « ce n’est pas une intervention anodine, c’est quelque chose que l’on n’oublie pas ». Le MDL se souvient que les jours suivants ont été difficiles, les images de l’intervention lui revenant sans cesse en tête. Depuis, il est en contact avec le psychologue du SAMU, qui lui a proposé son aide ainsi qu’un entretien pour s’assurer que tout se passe au mieux ensuite.
Du côté des gendarmes, un autre Retour d’expérience (RETEX) aboutit à une conclusion très pragmatique : l’achat de trousses de secours individuelles pour tous les militaires de la CoB d’Ancenis-Saint-Géréon. En effet, si les véhicules d’intervention sont effectivement équipés et si les gendarmes ont reçu une formation aux premiers secours, le fait que Killian ait eu le matériel sur lui a peut-être fait la différence ce jour-là…
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