C’est une première en gendarmerie ! Depuis le 22 décembre 2023, deux nouveaux chevaux de race Henson, ont remplacé, à titre expérimental, au sein du Poste à cheval (PAC) de Saint-Valery-sur-Somme, deux des quatre Selles français. Les noms de ces nouveaux venus : Ivoir et Jesko.

Plus adaptés au territoire

Âgés de cinq et six ans, ces deux chevaux, plus petits (1m60 au lieu d’1m80), plus trapus, mais également plus robustes que les majestueux Selles français de la Garde républicaine, sont ici chez eux. Élevés dans ce département depuis plus de 50 ans, ils sont parfaitement adaptés aux dunes du Marquenterre, ce territoire sablonneux et forestier du littoral de la Somme.

Il y a un an et demi, partant du constat de leur adaptabilité à ce terrain, trois officiers de la garde républicaine, en visite dans la région pour l’inauguration d’un autre PAC, décident, après être montés sur des Hensons prêtés par un centre équestre, de lancer l’expérimentation. Après trois mois d’essai, le test s’avère concluant, comme l’explique l’adjudant Nicolas, chef du PAC de Saint-Valery-sur-Somme. « Les Hensons nous permettent d’aller tous les jours sur ces terrains (le Marquenterre, NDLR), sans risque de blessures, ce qui nous permet de ménager un peu plus les Selles français, et de pouvoir ainsi les employer plus favorablement sur nos autres missions. »

Objectif : mission de Lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine (LIIC)

Huit gendarmes sont affectés à ce PAC, créé en 2021 : quatre sous-officiers et quatre Gendarmes adjoints volontaires (GAV). Sur les missions de proximité avec la population, dans les cœurs de villes ou lors des cérémonies officielles locales, ce sont les Selles français qui restent employés, avec leur cavalier en tenue de service courant ou de cérémonie. Sur la mission de Lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine (LIIC), l’un des grands enjeux de cette partie du littoral, ce sont cette fois les deux Hensons, Ivoir et Jesko, qui sortent, avec des cavaliers en treillis cette fois. « Une tenue qui permet d’être plus discret, moins visible », précise l’adjudant.

Une répartition qui fonctionne bien et qui est perçue positivement sur le terrain, au contact de la population. « Les gens sont un peu surpris au début, parce qu’ils ont l’habitude de nous voir en tenue bleue sur de grands chevaux, alors que là nous sommes en treillis sur des chevaux beaucoup plus petits. Mais une fois la surprise passée, ils sont très favorables au fait que la gendarmerie utilise des chevaux du coin. »

Si la phase d’expérimentation, qui devrait encore durer trois mois et demi, se poursuit de façon aussi positive, les deux chevaux, qui appartiennent pour le moment au centre équestre de Morlaix, situé non loin de Saint-Valery-sur-Somme, pourraient bien rejoindre définitivement les rangs de la Garde républicaine, intégrant ainsi le cercle très fermé des chevaux de la Garde qui ne sont pas des Selles français.